Elle a six ans, Lena, et c’est elle qui me fait visiter l’exposition. Il faut dire qu’elle a eu la chance de la visiter deux fois déjà, avec sa classe et avec l’atelier auquel elle participe, à la MJC de Palaiseau (91). On commence par les travaux des ateliers : les toupies carrées qui forment des cercles en tournant, les dessins au mur. Puis, c’est la salle d’exposition. C’était auparavant la bibliothèque de la MJC. Des bénévoles l’ont transformée remarquablement : les œuvres posées au sol ou accrochées ne seraient pas mieux dans une galerie parisienne. Clin d’œil à cette bibliothèque : à l’entrée quatre boites de Laura Nillni ont pour titre « La bibliothèque de Babel ». Lena me montre l’œuvre de Julio Le Parc : il me faut m’accroupir et mon mouvement latéral modifie les formes noires et blanches. Pour cette autre œuvre, de Piergiorgio Zangara, elle me fait remarquer les cercles que l’on croirait partie intégrante de l’objet accroché : ce n’est qu’une projection sur le mur. Et là, c’est la Joconde, est-ce que je l’ai reconnue ? me demande-t-elle. Une toile d’Yvaral. Des ronds, des carrés, des lignes. Il faut aller voir au sous-sol : l’atelier mosaïque a transformé le hall avec des traits noirs parallèles. Et puis on sort : dans le patio, c’est un salon réalisé par ceux d’OMP (Opération Maxi Puissance), et même si on n’est plus dans l’exposition de la première Biennale internationale d’art géométrique, Lena me fait remarquer l’ombre sur le mur…