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Hourra ! Balancé dans les cordes de Jérémy Guez
vient de recevoir le Prix Scnf du polar 2013!
Ce deuxième roman et le précédent (Paris la nuit) sont en cours
d'adaptation pour le cinéma. Le dernier volet de sa trilogie Du
vide plein les yeux sortira en novembre prochain aux éditions La Tengo.
J'ai hâte !!!
C'est l'occasion de republier ici l'article que j'avais publié en juin 2012.
Jérémie Guez m'avait déjà épaté avec son 1er roman Paris la nuit (voir la chronique) Voici un 2ème roman qui confirme haut la main le talent de cet écrivain de 25 ans.
C'est l'histoire d'un jeune boxeur, Tony. Alors si comme moi, la boxe
n'est pas votre tasse de thé, ici peut importe. Dès les premières
lignes, on est sur le ring avec lui. On ressent toute l'adrénaline que
ça lui procure. Je me suis mis à contracter les muscles de mes mains
qui tenaient le livre quand celui-ci était sur le ring face à son
adversaire. On a qu'une envie : que Tony réussisse dans sa carrière.
Surtout que dans un mois, c'est son premier match "pro". Il est à un
tournant de sa vie, et son oncle ne manque pas de lui rappeler. C'est
lui qui l'a fait monter sur un ring étant gosse quand il se prenait sans
cesse des trempes par d'autres gamins de la cité. La boxe, pour se
défendre, s'endurcir et avoir un but dans la vie. La boxe qui pendant
toutes ces années l'a éloigné des autres mecs de la cité, des trafics de
drogues et des problèmes.
Mais tout va partir en vrille lorsque Tony décide de venger sa mère. Une
mère qui se prostitue et qui un jour se fait un peu trop tabasser. Tony
sait qu'en faisant appel à Miguel, un mafieux d'une autre cité, il va
payer le prix fort. Pris dans l'engrenage de devoir payer sa dette, ses
rêves d'un avenir meilleur s'envolent.
Conçu comme une trilogie, on retrouve dans ce deuxième volet la même
descente aux enfers d'un mec sans histoire dans le milieu de la cité que
dans Paris la nuit. Jérémie Guez sait parfaitement tenir son
lecteur sous tension sans le lâcher une seule seconde. L'écriture est
simple, directe, nerveuse et efficace. Un très bon roman noir avec des
personnages profonds et hautement crédibles.
Jérémie Guez continue à nous emmener dans un le Paris de la nuit. Après
un entraînement ou un match, Tony prend sa moto pour rouler à toute
vitesse sur le périph. Échappatoire qui lui permet un instant d'oublier
cette cité étouffante. Mais sortir de son quartier et de ses codes,
c'est devenir vulnérable. C'est d'ailleurs ce que le lecteur pressent
assez vite : une chute qui va faire mal, très mal.