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The-Dream – IV Play

Publié le 29 mai 2013 par Wtfru @romain_wtfru

IV Play(Radio Killa/Def Jam)

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Le R&B serait-il de retour dans nos coeurs ? Après une décennie à patauger dans la mièvrerie, sans savoir s’il fallait évoluer ou rester dans le style à papa des 90′s, force est de constater qu’une nouvelle scène émerge avec beaucoup plus d’ambitions et de talents que la précédente. Qui écoute (ou a envie d’écouter) encore Mario Winans, Mario, Dante Thomas ou même ce tâcheron de Chris Brown ? Personne. Ou alors personne de sensé.
Non, l’avenir appartient aux The Weeknd, Frank Ocean et Drake (entre rap et R&B certes). Mais celui qui a ouvert la voie il y a quelques années déjà, c’est The-Dream. On est à la fin des années 2000 et plus personne ne prête attention à ce genre d’artistes à la voix de miel. Et pourtant, Terius Nash va retourner l’opinion en sa faveur grâce à des albums solides et plaisants (et aussi grâce à sa création d’Umbrella de Rihanna, il faut le dire. Fini le piano, c’est le synthé et les grosses basses qui priment. Choix payant. En évitant la facilité, The-Dream paie un peu les pots cassés en vente mais qu’importe pour lui. L’important est ailleurs.

Aujourd’hui, c’est l’heure de s’affirmer. Avec une concurrence de plus en plus féroce et l’arrivée des jeunes loups cités plus hauts, The-Dream sait qu’il doit passer la seconde pour rester un des patrons du style. Pour la peine, il a mis les petits plats dans les grands. En invitant du beau monde tout d’abord: Jay-Z, Beyoncé, 2 Chainz, Pusha T, Kelly Rowland, Fabolous, Big Sean. On a connu casting moins clinquant.
Mais surtout en sortant ses plus belles productions. Car oui, outre le fait d’écrire et interpréter ses morceaux, The-Dream les produit. Et plutôt bien d’ailleurs. Quelque part entre rap sudiste et R&B futuriste, il crée une ambiance chaude du slip.
Parce que l’homme n’est pas du genre à tourner autour du pot pendant des heures, ce qu’il veut, ce qu’il fait, c’est du cul.
Il suffit de voir le titre déjà pour comprendre: IV Play -> foreplay -> préliminaires.
Si vous vous plaignez d’un Booba qui vend des punchlines gratuitement grossières, sachez que The-Dream ne fait pas plus dans la dentelle, faisant juste passer le message plus posément avec sa belle voix. Des « dick », « suck it » ou tout simplement « put my dick on it », il y en a à ne plus savoir quoi en faire pendant une heure. Pas de la grande poésie donc et il n’évite pas les stéréotypes du genre. Mais on est clairement pas là pour ça.

Non, ce qui compte ici c’est la musique qui accompagne toutes ces saloperies. Et là pas de doute, on est dans ce qui se fait de mieux depuis des années. Les six premiers titres sont des petites tueries qui ne vous laisseront pas insensibles. Les brûlants street candy anthem High Art avec Jay-Z et Pussy en compagnie de Pusha T et Big Sean, du sexuel avec IV Play, Turnt sur lequel Beyoncé n’a jamais été aussi chaude ou le délire équitation digne de Ginuwine et Pony sur Equestrian.
C’est du solide et archi efficace pour ces longues soirées d’hiver qui n’en finissent plus ou pour l’été qui arrive (peut être ?). Pendant que certains banderont mou sur le dernier Daft Punk, les vrais seront chauds comme la braise sur ce disque.

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The-Dream – Equestrian

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The-Dream – Pussy (feat. Pusha T & Big Sean)

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On est clairement sur du dark-abstract R&B, peut être comme jamais on ne l’a été jusque là. The-Dream s’inspire avec talent de ce que fait The Weeknd depuis deux ans, sans pomper mais en y injectant sa touche personnelle, qui elle, est plus imprimée dans le rap. On le répète mais il faut souligner la performance, le mec est quasiment aussi bon chanteur que producteur, voire peut être même meilleur derrière les consoles..

Après une première partie d’album pied au plancher, la tension redescend quelque peu sur la seconde phase. On va plus dans le sucré, dans la lumière, dans un style plus commun. Du même coup l’opus perd un peu en intérêt au fil des tracks mais Terius, même sur des terrains connus, reste largement au-dessus de la moyenne. Sur Where Are You Been, Michael ou New Orleans il n’y a rien d’extraordinaire mais l’interprétation reste bonne et là où l’on zapperait pour un autre artiste et bien on reste accroché pour lui. C’est aussi une belle performance pour le coup.

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The-Dream – Where Are You Been (feat. Kelly Rowland)

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The-Dream essaie aussi de nous emmener vers d’autres délires, un truc peu N.E.R.D. sur la première partie de Love You Crazy (la seconde repartant dans son univers) ou des emprunts pop-rock avec Holy Love. Pas extraordinaire mais ça permet au moins d’aérer un peu le bordel et c’est pas plus mal.
Y’a pas réellement de ratés sur ce disque (à part peut être le dernier titre) et c’est vraiment très rare dans le monde du R&B. Après justement ça reste du R&B et faut vraiment pas détester le genre pour rester collé jusqu’au bout.

Si justement vous pouvez pas blairer ça en temps normal, essayez quand même ici, on est bien loin des standards gerbants. Pour ceux qui ont décroché par dégoût à une époque alors on vous conseille de vous rabibocher avec le style par le biais de ce genre d’artistes. C’est notre cas.

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3.5

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Tracklist:
1. High Art (feat. Jay-Z) 4:29
2. IV Play 5:44
3. Equestrian 4:24
4. Pussy (feat. Pusha T & Big Sean) 3:58
5. Turnt (feat. Beyoncé & 2 Chainz) 3:46
6. Where Have You Been (feat. Kelly Rowland) 3:52
7. Too Early (feat. Gary Clark Jnr) 5:36
8. Michael 4:54
9. Loving You Crazy 6:58
10. New Orleans 4:08
11. Self-Conscious 3:08
12. Holy Love 3:38
13. Outro 0:23
14. Slow It Down (feat. Fabolous) 4:10

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