Seul Dieu pardonne. En sortant de la projection, on a effectivement du mal à comprendre comment les spectateurs pourront pardonner à Nicolas Winding Refn d’avoir transformé un film pourtant prometteur en calvaire.
Le pitch était pourtant bien ficelé. A Bangkok, Julian (Ryan Gosling) et son frère Billy (Tom Burke) vivent de trafics de drogue jusqu’au jour où le frère aîné se fasse tuer, après qu’il ait massacré une jeune prostituée.
La mère des deux garçons, campée par Kristin Scott Thomas, débarque dans la capitale thaïlandaise et réclame vengeance. S’ensuit un jeu du chat et de la souris entre la police, représentée par un flic à la retraite, dérangé et dérangeant, et la famille américaine.
Dit comme ça, le synopsis promet de longues scènes où suspens et action sont rois. Pourtant, il ne se passe rien. Certes, le réalisateur danois a toujours pris parti de concevoir des films lents, à l’esthétisme plus que probant. Une recette qui fonctionnait parfaitement dans la trilogie Pusher, ou Drive.
Cette fois-ci, le projet semble beaucoup trop prétentieux, trop élitiste. Niveau technique, rien à redire. La photographie, les jeux de lumière, le cadrage sont à couper le souffle et ornent la projection de cette ambiance si particulière. Pas un bruit à l’écran, pas un bruit dans la salle. L’absence de musique et la moue figée de Ryan Gosling figent le temps, l’histoire, et nous… on s’ennuie.
Un long-métrage qui aurait certainement eu du succès s’il avait été converti en album photos, mais ô combien déprimant pour le 7ème art.