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Charlemagne avait raison : le lin, c’est malin !

Publié le 30 mai 2013 par Diateino

Charlemagne avait raison : le lin, c’est malin !« La France ne peut être la France sans la grandeur » disait Charles de Gaulle. Imposons-nous. Il n’y a pas que la nourriture qui soit géante dans notre pays. Notre lin aussi est réputé pour être le meilleur du monde. En effet, la plus ancienne fibre au monde retrouvée en Géorgie il y a 36 000 ans est encore notre spécialité. Selon la légende, ce serait Charlemagne qui l’aurait introduit dans l’Hexagone, devenu aujourd’hui le premier pays producteur-exportateur européen, vendeur sur tous les continents. Premier aussi pour la recherche appliquée. Le lin ne sert donc définitivement pas qu’à nous habiller.

Ceci, Vincent De Sutter, patron de De Sutter Frères, l’a bien compris. Il a à peine trois ans quand, à Biville-la-Rivière (Agrandir le plan), dans le Pays de Caux en Normandie, en 1962, son père lance l’entreprise Sanopan, seule entreprise française créatrice principalement de panneaux de pur lin utilisés comme portes coupe-feu, isolants thermiques et phoniques. Placés à l’intérieur d’une porte, ils ralentissent la propagation d’un incendie. Mais les produits de Sutter se retrouvent également dans les plans de travail, l’ameublement, les cloisons. En 1984, Vincent de Sutter reprend l’entreprise. En moins de trente ans, il en triple le chiffre d’affaires. « C’est la tradition familiale et surtout la passion de créer de rien quelque chose qui m’ont motivés », m’a-t-il confié. En effet, les anas de lin qui constituent 50% de la plante étaient jusqu’à là considérés comme un sous-produit, un détritus. « Nos panneaux sont donc fabriqués à partir de particules de lin ligno-cellulosiques agglomérées, collées et pressées.  À travers le monde nous sommes seulement deux, avec les Hollandais Linex Prograss, à produire cela. »

L’Australie est un eldorado qui se mérite

Actuellement, 6% de ses 13 millions de chiffre d’affaires proviennent de l’activité en Australie où Sanopan s’est implanté depuis trois ans. Seulement, ce business ne s’y est pas organisé tout seul. « Il faut bien se préparer. L’île-continent est un eldorado qui se mérite », conseille-t-il aux jeunes qui seraient désireux d’y installer leur activité. Sans l’aide de Christelle Damiens, je n’aurais rien pu faire. Elle a procédé à une recherche approfondie du marché australien dans mon créneau, avec une analyse très fine des acteurs et de la mentalité australienne que je ne connaissais pas du tout. ça m’a permis de m’introduire rapidement sur place… », révèle-t-il.

Son appui, Christelle Damiens, diplômée de l’ESC du Havre et d’un MBA en Australie, gère depuis 2006 Exportia, société qui aide à commercialiser en Australie. Après ses investigations, une vérification sur le potentiel de la compagnie, elle propose une stratégie de B2B (Business to Business, d’une entreprise à une autre entreprise) ou de B2C (business to customer, d’une entreprise aux consommateurs). « On s’adresse surtout aux entreprises high-tech et TIC (technologies de l’information et de la communication) en soignant le suivi de l’évolution de l’activité sur plusieurs mois voire plusieurs années. Sanopan est un de nos meilleurs exemples de réussite d’intégration en Australie… » Et pour cause : les portes du Stade de France, du nouveau Parlement européen du Luxembourg et du Ministère des finances à Bercy contiennent leurs isolants thermiques et phoniques.

Résultat pour la maison haute-normande : les activités par-delà les côtes de l’Océan indien augmentent constamment, avec d’ores et déjà l’acquisition d’une clientèle convenable. « On travaille beaucoup par le biais de partenariats. Du coup, cela nous permet de garder la tête hors de l’eau en France malgré la crise et de maintenir notre effectif total de 42 personnes. Christelle me sert de tête de pont sur place. Du coup, je suis présent en Australie sans y être. » Et Vincent De Sutter voit toujours plus grand. Désormais, il s’est fixé un nouvel objectif : développer d’autres produits dans d’autres pays. La dynastie De Sutter n’a pas fini de faire parler d’elle.

Nom de l’entreprise : Sanopan Secteur : sécurité Chiffre d’affaires : 13 millions d’euros Effectif : 42 personnes Date de création de l’entreprise : 1962 http://www.sanopan.com
 

Charlemagne avait raison : le lin, c’est malin !
Lilly Thomann, journaliste, titulaire d’une maîtrise en économétrie, étudiante en radio training à l’université Murdoch de Perth (West Australia).


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