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Empire du soleil (Empire of the sun)

Publié le 31 mai 2013 par Cinephileamateur
Empire du soleil De : Steven Spielberg.
Avec : Christian Bale, John Malkovich, Miranda Richardson, Nigel Havers, Joe Pantoliano, Leslie Phillips, Masatô Ibu, Emily Richard, Rupert Frazer, Peter Gale, Ben Stiller, Robert Stephens, Paul McGann...
Genre : Guerre - Drame.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 34.
Date de sortie : 16 mars 1988.
Synopsis : En 1941, la concession internationale de Shanghaï semble ignorer tout de l'occupation japonaise du reste du pays. James Graham, jeune fils d'un industriel britannique, y vit une existence protégée et pleine d'aventures imaginaires. Mais l'attaque de Pearl Harbor marque la fin de cet état de grâce, et James se retrouve séparé de sa famille. Condamné au statut d'errant, il se retrouve finalement emprisonné dans un camp de prisonniers où il doit apprendre à survivre...
Bande annonce française
"J'ai appris un nouveau mot, aujourd'hui. Bombe atomique. C'était comme une lumière blanche dans le ciel. Comme si Dieu prenait une photographie. Je l'ai vue."
4.5
Empire du soleil
Dans la filmographie de Steven Spielberg, "Empire du soleil" faisait parti de ses longs métrages que je n'avais jamais vu. C'est pas qu'il ne m’intéressait pas, c'est juste que j'ai un peu de mal avec les films de guerre et du coup, je n'ai eu de cesse de repousser l'échéance de ma découverte. C'est en tout cas chose faite maintenant puisque j'ai enfin pu découvrir ce film récemment en blu-ray.
Et je ne suis pas déçu une nouvelle fois par Steven Spielberg. J'ai vraiment beaucoup aimé ce scénario écrit par Tom Stoppard, Menno Meyjes et James Graham Ballard d'après l’œuvre de ce dernier. Peu amateur de films de guerre car je me sens souvent dépassé par leur intrigue, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette histoire que j'ai trouvé très touchante, très émouvante. L'idée de faire de la guerre un simple élément de décor pour se concentrer sur la perte d'innocence qu'elle peut amener est une brillante idée je trouve. Ce passage du jeune Jim d'une enfance aisé dans une bulle à un monde adulte qui ne fait pas de cadeau et montré en plus avec beaucoup d'intelligence et de tendresse.
Tout comme le jeune héros, j'ai eu cette sensation au fil du film, de perdre un peu une certaine naïveté, de voir mon regard se durcir sur une guerre qui une nouvelle fois me dépasse et ne fait que montrer la bêtise humaine. J'ai d'ailleurs ressenti comme un échappatoire la scène vers la fin où Jim tente de "réanimer" cette innocence, cette envie de faire marche arrière même si cela est impossible et que les traces resteront à jamais. Alors bien sûr, les méfaits de la guerre, on les connaît. Ceux qui comme moi on eu la chance de ne pas la connaître arrive quand même à s'imaginer un peu l'horreur que cela à sans doute été et en ça, je trouve que ce long métrage est un bon devoir de mémoire.
Sans être moralisateur, sans jamais tomber dans un excès de pathos, cette histoire m'a beaucoup touché et j'ai ressenti un certain mal pour ce jeune garçon qui finit par ne plus savoir qui il est vraiment. Car la plus grande destruction dans ce film n'est pas une destruction physique même si elle est montré avec une certaine violence, c'est bien une destruction morale qui fait parfois perdre l'humanité de certain. Ce combat de Jim envers lui même pour survivre m'a vraiment paru très fort et très intéressant et même si encore une fois, tout le côté politique de la chose m'a peu parlé, j'ai trouvé que ce film avait su viser juste et atteindre son objectif.
Devant la caméra, pour la première fois avant une longue carrière que l'on connait, on retrouve le encore tout jeune à l'époque Christian Bale dans la peau de Jim. Ça à longtemps été un acteur qui m'interpellait pas plus que ça mais il y à fort à parier que si je l'avais découvert plus tôt pour la première fois dans ce long métrage, je l'aurais sans doute suivi plus tôt avec plus d'attention. Malgré son jeune âge de l'époque, l'acteur y est tout simplement bluffant. Tête à claque au début lorsqu'il vit loin des réalités qui l'entoure avec même un certain mépris pour ceux qui ne sont pas de sa classe sociale, ce personnage est vraiment captivant. Son évolution, son ouverture aux autres qui vont le rendre indispensable, son regard qui va briser certains de ses idéaux, son combat moral intérieur... L'acteur incarne l'ensemble avec beaucoup de talent. Le National Board of Review qui à crée à l'époque une récompense destiné aux jeunes acteurs en voyant la performance de Christian Bale ne s'est pas trompés. C'était amplement mérité tant le comédien y est vraiment brillant et fait tellement bien évoluer son personnage sans qu'on s'en rende compte que nous même, on à un peu de mal à le reconnaître à la fin du film tant sa jeunesse semble avoir disparu dans son regard.
A ses côtés, j'ai beaucoup aimé John Malkovich en Basie. C'est d'ailleurs intriguant car il à tout pour être détester et pourtant, on éprouve une certaine sympathie pour lui je trouve même dans ses moments les plus sombre. Père de substitution pour Jim, ce personnage est assez complexe et ambigu tout en restant très intéressant au point que même dans la brutalité morale de sa dernière scène, on à quand même un peu de mal à totalement le renier. Le jeu de l'acteur y est pour beaucoup en formant une bonne complémentarité dans le regard avec le jeune Christian Bale.
Quant au reste du casting, je n'ai pas grand chose à dire car chacun fait son job de la meilleure façon qu'il soit. J'ai beaucoup aimé Nigel Havers dans le rôle du Docteur Rawlins par exemple et j'ai pas trouvé inintéressant le personnage de Madame Victor qui se révèle surtout dans ses dernières scènes et qui est bien interprété par Miranda Richardson. Les parents de Jim sont bien joués aussi par Rupert Frazer et Emily Richard même si on les voit peu au final tandis que j'ai bien aimé les prestations de Joe Pantoliano en Frank Demarest tout en étant surpris par la bonne présence dans ce casting de Ben Stiller en Dainty.
Côté réalisation, Steven Spielberg livre une nouvelle fois un très bon travail. Visuellement, c'est d'une très grande beauté et avec le recul, je trouve que mettre Steven Spielberg derrière la caméra pour ce genre d'histoire et presque une évidence. En effet, qui mieux que ce cinéaste est capable de filmer un sujet aussi sombre et tragique avec un regard presque innocent comme peut l'être celui de Jim. On y retrouve des thèmes fort du cinéaste comme l'enfance, la famille, la recherche de soi... le tout bien mis en scène avec des plans bien pensé dont certain m'ont vraiment ébloui comme lorsque Jim caresse le fuselage d'un avion dans un nuage d'étincelle où encore celle où il chante en faisant un salut militaire respectueux à ce qui pourtant le maintienne prisonnier accentuant la pureté de son personnage.
Premier film américain de l'histoire à être tourné en partie en Chine Populaire, les décors sont eux aussi très bons. Très bien exploités, on sens la vie qu'il peut y avoir dans le camp de prisonnier tout comme au début le contraste qu'il peut y avoir entre le monde de Jim et le monde extérieur (la scène en voiture où tout le monde est déguisé en passant devant une foule représentant la pauvreté est assez forte je trouve). Il y à une belle exploitation de la lumière aussi je trouve et des effets spéciaux que j'ai beaucoup aimé comme l'attaque aérienne que l'ont peut voir à travers la fenêtre de Jim ou la fameuse apparition de la bombe atomique.
J'ai bien aimé aussi les différents costumes qui sont bien choisis en fonction des personnages notamment ceux de Jim qui marque bien son évolution et son passage dans le monde adulte et la réalité de la vie. Le montage est lui aussi réussi. Même si le film possède quelques longueurs, il n'en reste pas moins fascinant et se regarde de bout en bout sans jamais être perdu. Quant à la musique composé par John Williams, si ce n'est pas sa partition que je préfère, je trouve sa musique malgré tout remarquable et émotionnellement très forte en parfaite adéquation avec ce récit.
Pour résumer, j'avais quand même quelques petites craintes concernant "Empire du soleil" mais Steven Spielberg les as vite balayés comme à son habitude. Si le film possède quelques longueurs, il n'en reste pas moins captivant avec le personnage central de Jim et son évolution que j'ai trouvé très intéressant. Un peu dépassé comme toujours politiquement sur cette histoire de guerre qui sers surtout de décor, ce long métrage est vraiment passionnant et très bien amené grâce au talent de son metteur en scène mais aussi par la performance incroyable du jeune Christian Bale à l'époque qui livre une vraie prestation d'acteur. Un film fort, poignant, tendre, émouvant, parfois drôle mais qui n'oublie jamais de révéler l'humanité qu'il peut y avoir en chacun de nous. Un beau film à voir.
Empire du soleil
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