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Pistolet à eau

Publié le 31 mai 2013 par Wtfru @romain_wtfru

SYRIA-CONFLICT-ALEPPO-PULITZER-PRIZE-FILES

C’est au début de cette semaine que les 27 pays membres de l’Union Européenne ont décidé de poser leurs couilles sur la table et de lever l’embargo sur les livraisons d’armes aux rebelles syriens. Ces 27 paires de balls autour de la table bleue étoilée feront-elles pencher l’histoire ? Rien n’est moins sûr puisqu’aujourd’hui, légitimement, nous nous demandons si c’est vraiment la bonne solution pour régler ce conflit. Evidemment, il existe une solution beaucoup plus radicale pour mettre fin à la guerre civile syrienne: éteindre sa télé. Ainsi, inutile de se tracasser avec les conséquences qu’aura cette levée d’embargo sur la nouvelle conférence internationale – Genève II.

Pour les autres, les stats continuent avec un bilan à deux ans qui s’élève à plus de 100 000 morts, 4 millions de déplacés et 1,5 millions de réfugiés. Les occidentaux ont très sincèrement sous estimé la puissance de Bachar Al Assad – annoncé mort la semaine dernière via une rumeur internet. Cela nous rappelle fortement le parcours de Lyon – La Duchère en Coupe de France qui avait éliminé deux clubs de Ligue 1 lors de la saison 2005-2006. Le conflit se sectarise et les milices armées se multiplient. Qu’elles soient pro ou contre le régime actuel, elles contribuent à la forte instabilité régionale et ce jusqu’au frontières syriennes. « La Syrie est devenue le lieu d’une guerre par procuration où les puissances régionales s’affrontent et où les Etats-Unis, à distance, combattent l’Iran ».  

Comme nous l’explique Jean-Baptiste Jeangène Vilmer auteur de La Guerre au nom de l’humanité. Tuer ou laisser mourir, « ne pas intervenir, c’est intervenir ». Les options sont incroyablement limitées et il s’agit d’opter pour la stratégie du moins pire et non pas celle du bien ou du mal. Il existe deux manières de voir les choses concernant l’approvisionnement des milices anti gouvernementales : soit le conflit deviendra localisé et s’étendra dans le temps avec une division du pays et un risque élevé de génocide, soit il permettra aux rebelles de gagner du terrain et accélérer la résolution du conflit. Alors que la menace d’une guerre chimique plane (si ce n’est pas déjà fait !) Le Conseil de Sécurité de l’ONU organisera certainement très prochainement une réunion au sommet avec comme ordre du jour « pour le génocide tapez 1, pour la paix tapez 2 (30cts du sms plus coûts de votre opérateur) ». Autant dire que ce jour là, mieux avoir du créd. pour ne pas voir l’envoi du message se bloquer. La crainte principale est que ces armes tombent entre les mains de groupes radicaux tels qu’Al-Nosra et qu’elles les aident à prendre le pouvoir. Le risque existe puisqu’il n’est pas possible de mettre en œuvre une traçabilité parfaite. Mais il est réduit par le choix des armes, dont les performances ou la durée de vie peuvent être limitées, et le travail des services de renseignement occidentaux qui identifient les brigades fidèles au commandement intégré de la Coalition Nationale Syrienne, qui pourraient éventuellement en être les destinataires.

Nous faisons évidemment le lien avec notre précédent article sur le sujet L’antiterrorisme, une guerre sainte. Nous expliquions ici qu’armer et entrainer les djihadistes aura de manière quasi automatique des répercussions sur le territoire européen. Malheureusement, nous ne croyons pas si bien dire, puisque la semaine dernière, un acte terroriste digne des plus grands films d’horreur à eu lieu à Londres. Le militaire assassiné en pleine rue est l’une des victimes des dommages collatéraux à distance d’un conflit international. Il ne fait pas bon porter le treillis même en France car un autre militaire a été violemment agressé cette fois-ci à Paris. La résolution de ce conflit semble compromise et si nous n’en voyons pas la fin de notre vivant, nous pourrons au moins nous venter d’en avoir vu le début.


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