L’amertume du pamplemousse

de Jean-Pierre Chiron.

Autant le dire tout de suite, le genre policier n’est pas mon genre de prédilection. Sorti d’Agatha Christie et des recueils Alfred Hitchkock presents…, … Bref, Simenon et consorts restaient des noms sur des étagères pour moi. A la découverte de Jean-Pierre Chiron, déjà auteur de trois précédents romans, je me suis donc tenté à la lecture de cette deuxième aventure de son héroïne Lou Grimaud.

Autant le dire tout de suite, l’homme a des facilités à engendrer des tournures rondes en bouche (que c’en est frustrant), des phrases d’un lyrisme éclatant sans être pompeux, et parfois aussi quelques maladresses qui (comme nous, les auteurs anonymes) malheureusement font parfois retomber le soufflé. Mais si le plat perd de son esthétisme, son goût n’en est en rien altéré.

Une atmosphère très anglaise (cette pointe d’humour à froid, ce clin d’oeil à Quatre mariages et un enterrement qui deviendrait plutôt quatre enterrements et un mariage) dans un environnement qui nous pince au coeur pour nous lyonnais car tout cela se passe à Lyon (ah, la place Sathonay) (D’ailleurs amusant il serait d’effectuer une reconstitution des filatures et des déplacements des différents protagonistes), pour une fois !

Des histoires qui s’entremêlent, sans jeu d’enquête particulier puisque dès le départ l’assassin nous est connu (peut-être la petite pointe de déception), des destins qui se croisent, des drames, un vrai portrait psychologique et des états d’âmes crédibles pour un personnage jamais trop mis en avant, une mini Lara Croft des banlieues, prise dans le tourbillon de son métier, son désir de justice et les réalités politiques (ce qui n’est pas sans rappeler Polisse), et les tiraillements entre devoir et famille…

Un roman sans façon à conseiller donc, qui nous fera oublier la grisaille – ou pas !