Is tropical – i’m leaving | un voyage éblouissant

Un premier album excitant 

Il y a deux ans,  j’avais été subjugué par le premier album du trio londonien IS TROPICAL. « Native To » est sans aucun doute le meilleur album de 2011. Le parfait mélange entre électronique et indie, un disque qui vous fait danser, qui s’empare de vos nerfs, s’approprie votre cœur et ne vous le rend que 40 minutes plus tard. Entre le tube de « The Greeks»  et l’envolée complètement folle de « Seasick Mutiny », on ressort de ce disque transformé et avec une vision neuve de ce qu’est la musique. C’est l’album qui m’a donné envie de découvrir la musique électronique en dehors des deux robots et de tous leur potes mainstream.

Deux ans de tournée et de lives hallucinants plus tard, le groupe a sorti début 2013 un EP « Flags ». Différent mais toujours magique, le groupe disait vouloir se purger de son côté électronique, que les tracks présentes dessus étaient trop différentes des autres pour figurer sur le même album.  Une petite bombe miraculeuse.

Une évolution permanente 

Deux des titres présents dessus, « Oi Péru » et  « Mexico », permettent je pense de résumer mon amour pour ce groupe. Les trois anglais expérimentent,  se lâchent et surprennent constamment.  Ils osent produire des tracks qui semblent spéciales et difficiles à apprécier au premier abord. Pourtant, on y retrouve toujours cette petite touche de génie qui fait qu’à la fin on a trouvé  la chanson géniale et qu’on appui sur « repeat ».

Résumons, ce groupe est le meilleur groupe du monde aujourd’hui. Et ceux qui essayent de me parler de Daft Punk ou de Fauve (Oups)…

Je savais qu’il serait différent, IS TROPICAL ne se répète jamais, IS TROPICAL innove et IS TROPICAL prend des risques. Je savais aussi que « I’m Leaving » ne pouvait être que deux choses. Soit la consécration, soit la plus grande déception de l’année.
Ne vous attendez donc pas à une critique objective, ni même sensée de leur dernier album.

« I’m Leaving » | Une nouvelle perfection

Ce que je ne savais pas, c’est que le groupe pouvait atteindre de nouveaux la perfection de leur premier opus en composant quelque chose de si différent.

L’album s’ouvre avec « Lover’s Cave » , première claque. Un son résolument rock et new-wave. Simon Milner nous transporte avec sa voix claire et fragile et y lâche ce qui pourrait être la devise du groupe « Let’s make sound ».  (Comprendre « let’s make sex »)

« Lilith » s’ouvre avec un riff de guitare digne des Strokes très vite saupoudré de sauces tropicales. Une nouvelle voie s’élève, Dom a pris le micro pour notre plus grande joie. Mélancolie joyeuse, accalmie entre deux tempêtes sonores, Lilith ouvre une parenthèse qu’on ne voudrait jamais refermer, ou juste un instant  pour profiter de la suite du disque, avant d’y replonger à jamais.

Bien décidé à donner raison à ce précepte, on enchaîne avec le single « Dancing Anymore ». Futur tube au clip déjà culte, MEGAFORCE (créateurs déjantés et géniaux du déjà marquant The Greeks) oblige.  Pour la première fois, une femme pose sa voix sur les mélodies brutes du trio. Gary Barber et sa copine se donnent la réponse sur cette pop song sucrée entêtante. Contrairement aux affirmations répétées de Gary, le groupe continu inlassablement de nous faire danser et sauter.

« Leave the party » et son petit côté Chromatics et DyE. Entraînant et dansant, vous en faites pas les gars «I don’t wanna leave the
party…Oh no.»

Pour ceux qui doutaient encore si rester en valait la peine, ils leur suffit d’écouter l’intro de « Cry » qui sonne comme si Cristal Castles avait remixé « Native To » et forcément on aime. La suite est une chanson débridée emmené par une batterie furieuse et délirante.

« Sun Sun » est la parfaite BO de vos soirées sur cette plage tropicale où vous avez eu la chance d’atterrir pour l’été. Vous êtes loin et ne voulez plus jamais revenir, on vous comprend.

Ce n’est pas le petit riff de guitare ni la douceur de la voix de « Vidéo » qui vous fera changer d’avis. Un petit spleen éphémère, c’est toujours agréable au fond.
On suit avec plaisir le nouveau duo entre Simon Milner et Ellie Fletcher des Crystal Fighters sur« All Night ». Les deux voix se ressemblent, délicates et précises et on acquiesce avec envie lorsqu’elles parlent de nous entraîner « all night ».

Avec « Toulouse », le groupe s’offre la parfaite ballade pop-rock, qui pourrait presque être old-school sans ce foisonnement de sons qui s’ajoutent, se complètent en un joyeux désordre maîtrisé.

L’album se finit sur l’excellent « Yellow Teeth». Ellie Fletcher donne à nouveau la réplique à Simon sur la véritable apothéose du disque. Une montée magique de sept minutes, parfait cocktail de rock, pop et électro. Envolés sublimes soutenues pas des chœurs aériens, un riff de guitare ultra efficace et une batterie parfaitement dosée, entre douceur et descente énergique.

IS TROPICAL I LOVE YOU

IS TROPICAL nous offre un second album plus mature qui, s’il parait moins fou que Native To, reste la création et le jouet de trois grands enfants libres et insoumis. Trois londoniens fous et géniaux qui ont compris le véritable but de la musique, se faire plaisir, transgresser les frontières sans même le remarquer. « I’m Leaving » est un condensé d’énergie brute que l’on a poli, façonné pour qu’il devienne cette pépite qui vous fera danser et rêver.

Vous avez finit d’écouter « I’m Leaving », vous reposez votre casque. Il est 5h30 du matin, vous profitez de l’air frais, du peu de nuit qu’il reste. Vous observez le Soleil se lever, un petit sourire triste aux lèvres, vous aimeriez partir mais vous allez encore une fois vous contenter de déambuler dans  la ville qui vous entoure. Allez, c’est déjà vachement bien, t’en fais pas et appuie sur repeat.