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Ringlet : "La mort est le fil rouge de ma vie" (1)

Par Alaindependant
samedi 1 juin 2013

Gabriel Ringlet: "La mort est le fil rouge de ma vie"

2 0 Commentaires Prêtre, théologien, journaliste, écrivain, philosophe et universitaire, l’ancien vice-recteur de l’UCL Gabriel Ringlet se définit avant tout comme un « libre-croyant ». C’est en humaniste convaincu qu’il préside aux destinées d’un Prieuré ouvert à toutes les rencontres, à toutes les convictions. Un humaniste obsédé par la mort… donc par la vie.
Philippe Berkenbaum - Photo Emmanuel Laurent

Sommaire

  • Quel impact cette expérience a-t-elle eu sur votre vocation ?
  • Il y a un important hiatus entre ce que pense la base et ce que dit la hiérarchie ?
  • L’homme n’est plus sensible au sort de son prochain ?
  • Dates clés
Les premiers flocons de l’hiver nous précèdent d’à peine quelques minutes lorsque nous arrivons, au détour d’une petite route de campagne, en vue de ce magnifique édifice médiéval qui mêle harmonieusement les styles néo-gothique et roman. Comme un appel à l’universalité. C’est ici, au Prieuré Sainte-Marie de Malèves, au cœur du Brabant wallon, que Gabriel Ringlet a posé ses valises voici plus de 25 ans.
L’ancien vice-recteur de l’UCL y vit dans la cure, une maisonnette annexe d’où il tient les rênes de ce lieu voué au ressourcement et aux rencontres entre hommes et femmes de toutes les convictions. Et de toutes les cultures, puisqu’il aime y convier des artistes, écrivains, comédiens, chanteurs, humoristes même, pour y partager leur savoir et leur humanité.
C’est un homme à la fois chaleureux, affairé et inquiet qui nous accueille par ce froid matin d’hiver. Inquiet par la santé d’une de ses chèvres, pour laquelle il attend le vétérinaire. Affairé par la préparation d’une veillée de Noël au Prieuré… avec des dirigeants syndicaux socialistes. Cet endroit, où furent notamment invités les responsables des quatre partis politiques francophones pour ne parler que de leur itinéraire personnel, est un bien singulier carrefour.
Psychologies : Entretenir le dialogue entre croyants et laïques, est-ce votre sacerdoce ?
Gabriel Ringlet : C’est très enraciné dans mon itinéraire. C’est ce que j’appelle mes trois miracles. J’achève le Grand Séminaire de Liège en 1969, je vais être ordonné quand je suis appelé par l’évêque Mgr van Zuylen qui vient de recevoir un courrier de La Wallonie. Le quotidien syndicaliste et socialiste très anticlérical, qui mange un curé tous les matins, lui demande un jeune prêtre pour tenir une chronique religieuse. Premier miracle : ils auraient pu trouver un prêtre ouvrier à Seraing, ils préfèrent solliciter l’évêque. Deuxième miracle : celui-ci me convoque et me donne carte blanche. Troisième miracle : j’y suis allé, j’y suis resté 19 ans et cela m’a valu d’être nommé à Louvain, qui voulait un théologien doté d’une expérience journalistique. Devoir commenter par exemple le concile Vatican II dans ce quotidien très populaire fut une expérience remarquable sur le plan du dialogue entre les convictions.

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