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Les adieux à la reine, de Chantal Thomas

Par Etcetera

adieux_ala_reineUne ancienne lectrice de Marie-Antoinette, réfugiée à Vienne depuis la Révolution, se souvient de ses trois dernières journées passées à Versailles les 14, 15  et 16 juillet 1789. Ces trois jours, qui correspondent au début de la Révolution, représentent aussi un chamboulement complet de la vie et des usages de Versailles. Cette vie, réglée par l’étiquette héritée de l’époque de Louis XIV, et placée sous le regard constant des courtisans, des quémandeurs et des domestiques, devient pour Louis XVI et Marie-Antoinette une vie de solitude puisque même les amis les plus chers – et en particulier Gabrielle de Polignac – prennent la fuite.
On se rend compte, à travers ce livre, à quel point les informations extérieures arrivaient difficilement à Versailles : ainsi, il faut presque une journée pour que la Cour ait la confirmation de la prise de la Bastille, les rumeurs les plus diverses circulent, que les courtisans cherchent péniblement à confirmer ou à démentir, confrontant entre eux leurs informations, et gagnés bientôt par la panique et le désir de fuir.
La narratrice, qui voue une admiration sans bornes à la reine, et qui souhaite rester à ses côtés en ces temps troublés, est contrainte par Marie-Antoinette de partir avec la famille de Polignac : elle revêtira les vêtements de la favorite de la reine pour la protéger en cas de rencontre fâcheuse avec les révolutionnaires.

J’ai trouvé que c’était un roman assez brillant, historiquement très bien documenté, et qui semble restituer fidèlement l’état d’esprit qui pouvait exister au château de Versailles et l’atmosphère d’incertitude et de terreur qui a pu s’emparer de la noblesse.
En revanche, j’ai trouvé trop caricaturaux les personnages de Louis XVI et de Marie-Antoinette : le livre ne montre de la reine que ses qualités et sa grandeur d’âme, ainsi que sa dignité et son altruisme dans l’adversité, pendant que le roi est présenté comme un benêt, complètement dépassé par les événements, qui se goinfre aux repas et ne s’intéresse qu’à des broutilles alors que son trône vacille. Je n’ai pas trouvé ces portraits convaincants et je pense que le couple royal aurait pu être montré de manière plus nuancée.
Je pense aussi que les révolutionnaires auraient pu être dépeints autrement que comme des brutes sanguinaires, mais il est vrai qu’on nous montre ici le point de vue de la noblesse, et que ce point de vue ne peut être que caricatural.

Bref, je conseille plutôt ce livre, intéressant, et qui sait rendre l’histoire très vivante.



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