L’obsidienne est cette roche froide et translucide, sombre, provenant des entrailles brûlantes de la Terre. Ce témoin de l’agitation des éléments, de leur violence et de leur magie de création. Obsidian est également le nom de le nouvelle œuvre de l’artiste californien Baths. A l’image de la pierre brute, celle-ci est une complète antithèse, naviguant constamment entre fièvre et lumière salvatrice.
Cette pochette tout d’abord. Elle attire l’œil, force l’intérêt. Plusieurs personnages recourbés, difficilement discernables, luttant contre un poids demeurant invisible, sinon peut être celui de la lourde voûte brumeuse. Le gris est là, dominant, emprisonnant la scène dans son étau nébuleux.
Et bien traversons-le, ce nuage. Prenons notre courage à deux mains et pénétrons dans l’univers agité de Baths.
Beauté, mélancolie, mais aussi animalité et brutalité. Voilà ce qui balise le chemin d’Obsidian. C’est ainsi que l’on navigue d’un titre à l’autre, toujours déchiré entre envol et chute vertigineuse. Du beat maladif de Worsening aux tendresses lyriques de Miasma Sky, du somptueux Ironsky à l’organique Incompatible, jusqu’au synthétique No Eyes en passant par le défricheur Earth Death, votre petit cœur en prendra un coup. Un sacré même, asséné par une puissance créatrice à fleur de peau.
Obsidian est à savourer dans toute sa longueur. Il faut se laisser apprivoiser, les sens à l’affût, tenter de capter la beauté sur l’instant.
Peu accessible, il se révèle d’ores et déjà être un des albums les plus savoureux de cette année.