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TIC et TOC, rangers du psychique

Publié le 04 juin 2013 par Blabla
Aujourd'hui chez les terriens ... une geekette est toquée.
Ce n'est pas un secret, même si je ne le crie pas forcément sur tous les toits : non contente d'avoir quelques petits TIC, je suis aussi atteinte de TOC. Et comble du comble, je me suis mise en couple avec un toqué ... Oui, parce que comme le dit l'adage, plus on est de fous, plus on rit ... Ou pas d'ailleurs, car un TOC, c'est tout sauf drôle, en fait ... Même si certains en ont fait un spectacle franchement rigoulard ! ^^
TIC et TOC, rangers du psychique
Avant de vous parler de moi et de mes TOC, je vais vous administrer une petite piqûre de rappel, et vous offrir une définition des TOC (oui, je suis généreuse, j'offre sans compter ^^) :
Le trouble obsessionnel compulsif (abrégé TOC) est un trouble anxieux caractérisé par l'apparition répétée de pensées intrusives (qui produisent une inquiétude, une appréhension ou une peur). Ces pensées dites obsessions sont associées à des compulsions observées chez ces patients qui sont réalisées pour diminuer cette anxiété. Ces compulsions sont des séries de gestes reconnus comme irrationnels par le malade mais néanmoins répétés de façon ritualisée et très envahissante, parfois jusqu'à la mise en danger de sa propre vie ou pouvant diminuer le temps disponible pour d'autres activités. Elles ne se basent pas sur des interprétations délirantes.
Les symptômes peuvent s'exprimer de façon très variable d'un patient à l'autre (incluant phobie de la saleté, lavage des mains, vérifications, obsessions sexuelles).
Approximativement un tiers à la moitié des adultes avec un TOC reportent un début à l'enfance, ce qui suggère un continuum des troubles de la personnalité tout au long de la vie.
Les troubles obsessionnels compulsifs associent des idées obsédantes (obsessions) et des actes répétitifs (compulsions) qui se caractérisent ainsi :
  • Obsessions : idéations, phobies (par exemple, une crainte excessive d'être souillé ou contaminé) ;
  • Compulsions : rites conjuratoires, pensées magiques, actes que le sujet sait absurdes mais qu'il doit accomplir pour soulager son anxiété. Ce sont souvent des exacerbations d'actes normaux (par exemple, des lavages longs et très fréquemment renouvelés, vérifier constamment que la porte est bien fermée).

Et donc, chez moi, ça se traduit comment ?
  • Je ne peux pas prendre de bain à moins que j'ai moi-même récurer la baignoire juste avant, ou alors il faut qu'il n'y ait pas de tapis de bain anti-dérapant (le truc avec pleins de ventouse). Parce que quand j'étais petite, ma mère négligeait de nettoyer ce tapis, et un jour, dans l'eau limpide de mon bain, des plaques de saletés sont remontées à la surface, et ça, ça calme ... Et ça donne que si je séjourne à l'hôtel et que je veux prendre un bain, j'enlèverais le tapis à ventouse s'il y en a un et je rincerais bien la baignoire avant de faire couler mon bain (idem chez les gens d'ailleurs, même si on me dit que la baignoire vient d'être nettoyée ...). par contre je n'ai aucun soucis pour ma douche, vu que je n'y pose que mes pieds. 

  • Avant d'éteindre ma lampe pour dormir, je zyeute dans tous les coins de plafond près de la tête de lit : si des araignée y sont pendues, je ne me coucherais pas avant d'avoir vu leur cadavre ! Ouais, je suis violente, parfois (cela dit, je fais pareil au moindre bruit de moustique : mon arachnophobie est devenue une simple chasse à la bestiole depuis que je fais des réaction allergiques cutanées aux morsures d'araignées et aux piqûres de moustiques ...). Ceci s'étend aussi aux insectes rampants du style "milles-pattes" et chenilles ... là c'est mon entomophobie qui prend le dessus : rien que de voir une de ces bestioles, ça me file une crise d'urticaire !

  • Les coups de tonnerre me font me crisper (et me recroqueviller en mode foetus si je suis au lit). Ceci à cause des vitres dans ma chambre chez mes parents : pas de double vitrage, alors ça vibrait à donf à chaque orage, si bien qu'étant petite j'avais peur que la fenêtre finisse par se briser et que je me retrouve avec du verre partout sur moi ... J'ai toujours cette affreuse peur ... Tout comme la peur du noir, d'ailleurs ... 

  • Ne supportant pas le noir total dans une pièce, ce qui me rend claustrophobe et réveille des terreurs (telles que le sentiment d'avoir des insectes grouillants partout sur moi), je fais en sorte d'avoir toujours une petite source de lumière dans la pièce où je dors (genre une led venant d'un appareil électrique, comme le PC, le must c'est à la saison des moustique : mon petit appareil repousse-moustiques fait office de veilleuse ^^).

  • A force d'être assaillie par de nombreuses angoisses devenues au fil du temps des obsessions (impression de  ne pas être à la hauteur, sentiment de ne pas être à ma place et de devoir montrer que je suis capable, croyance que je devais être comme on pensais que j'étais et donc me montrer forte quoiqu'il arrive et disponible pour tout le monde, ...), j'ai comme habitude de me ronger ongles et cuticules à chaque fois que je me sens "étrangère" et que l'anxiété me gagne. J'ai aussi mis mon corps à rude épreuve avec des crampes très dures à chaque fois que j'intériorisais un peu trop les choses (la pire de toutes ayant été ma crampe du diaphragme, m'ayant coupé la respiration pendant quelques secondes, une nuit où j'ai donc cru mourir comme une conne dans mon lit, sans pouvoir appeler à l'aide ...). Là j'ai de la chance, en m'éloignant de ma famille, j'ai coupé court à une énorme source de stress et d'angoisse, donc mon corps commence à retrouver un certain équilibre ... tout n'est donc pas perdu !

  • Ma grand-mère maternelle est plus que maniaque. Ma mère lui emboîte le pas ... J'ai donc toujours vécu dans cette "tradition" d'anxiété à chaque fois qu'on recevait du monde : "il faut que la maison soit propre" ... Je n'ai jamais aimé ranger ma chambre, et encore moins récurer et faire les poussières. Mais j'y ai été forcée, et à force j'ai développer un bon gros TOC de rangement. Déjà, quand je fais le ménage, c'est toujours selon le même rituel : toujours dans le même ordre, en commençant toujours au même endroit ... Là, je vous avoue que je redoute le premier vrai ménage, parce que je suis dans un nouveau chez moi et je n'y ai installé aucun rituel ... Et n'étant pas seule, je vais devoir intégrer Chéri dans ce rituel et accepter que tout ne soit pas sous mon contrôle, et ça, c'est la panique assurée ... D'autant que je n'ai pas encore toutes mes affaires avec moi ... 

  • Outre ce rituel pour le ménage, j'ai aussi une "manie" (mais un vrai TOC, qu'on se le dise) : j'ai toujours l'impression que mes choses sont mal rangées, et je vérifie toujours. je passe parfois, souvent même, et inconsciemment la plupart du temps, derrière Chéri pour bien replacer les casseroles et les poêles. Idem pour la déco, les livres, les CD et DVD ... Quand je prend un livre, un DVD, un CD, je le replace toujours au même endroit, avec une grande exactitude ... Et dans ma voiture, je vérifie toujours si mes "grigris" autour de mon retro sont bien placés.

J'ai aussi bien d'autres rituels : quand je me lave, c'est toujours dans un ordre précis (avec quelques variantes selon si je me fais un gommage, si je me nettoie les oreilles, si je rase mes vilains poils ...), quand je brosse les chiens je fais toujours de la même façon, en commençant toujours pas le même chiens ... (et ça, c'est tout nouveau, ce qui me fait dire que vraiment, les rituels, ça me rassure et j'en ai vraiment besoin). Bref, je ritualise ma vie sans cesse, j'adapte mes rituels, j'en recrée s'il le faut ...
Vous allez me dire que tout cela n'est pas bien méchant. C'est le cas la plupart du temps. Mais parfois, ça fait mal, ça me bouffe, ça me pourrit la vie. Quand mes TOC m'ont presque empêchée de faire mes cartons avant de déménager, parce que j'étais trop angoissée à l'idée de devoir choisir quelles affaires je devrais laisser derrière moi, que je me suis laissée submergée par une crise de panique comme je n'en avais jamais eu, je peux vous dire que là j'ai maudis mes TOC. Quand il font que je n'ose pas toucher les livres chez les autres de peur de paniquer si je ne sais pas où les ranger (comprenez : si je ne peux pas les remettre à leur exact emplacement), quand ils me font me prendre la tête avec Chéri, quand il m'ont causé des nuits blanches parce que je n'arrivais pas à me sortir des choses de la tête ... là je peux vous dire que je les hais au plus haut point.
Car il y a aussi ce qui n'est pas visible.
Il y a ces pensées horribles qui me passent par la tête.
Comme ces visions de moi, dans ma voiture, en train de couler dans la Vienne à chaque fois que je roulais sur la route qui longeait ce fleuve. Comme ces visions de moi, dans ma voiture toujours, me faisant emboutir à chaque fois que je prend une voie rapide. Comme toutes ces visions de moi, mourant d'une manière horrible mais surtout seule.
Comme toutes ces pensées que je ne suis pas à la hauteur, pas faite pour tel ou tel job, pas faite pour cet homme qui m'aime et que j'aime, pas faite pour être heureuse. Parfois c'est du à mon état de dépressive chronique, mais parfois, ce sont des pensées furtives qui sont due à mes TOC. Ces pensées là sont celles qui me font vérifier mon travail, qui me font effacer la moitié d'un article pour le ré-écrire (et qui font que je suis sur cet article depuis deux jours), qui font que je carbure à l'adrénaline, qui font que je me coupe en quatre pour satisfaire mes patrons, ma famille, mes amis, qui font que je n'osais pas penser à moi et rien qu'à moi ...
Et il y a ma façon de me "punir" à chaque fois que je pleure : c'est honteux, alors je me fais mal ... Durant mon adolescence c'était à coup de scarification, à présent je me contente de me "pincer", de me frotter fort le ventre, les cuisses ou les bras, parfois je vais jusqu'à me griffer (pas jusqu'au sang mais parfois pas loin), parce que ce n'est pas bien, que je dois être forte, telle que l'on croit que je suis.
Et, plus furtif mais qui me bouffe réellement la vie : cette irrépressible envie de fourrer mes mains dans mes poches en public. Ou de simplement occuper mes mains. Quand je n'ai pas de poches, ou que j'arrive à ne pas y cacher mes mains, ça donne que je fini par sortir mon téléphone portable et jouer avec ... Parce que c'est trop dur de les laisser dans le vide.
Tout ça n'a l'air de rien, mais croyez-moi : un TOC, aussi petit et ridicule soit-il, est toujours une source d'angoisse permanente pour celui ou celle qui en est atteint. Un TOC, c'est une horreur pernicieuse qui sait profiter de nos faiblesse et nous fait passer pour des tarés ... Les "toqués" ne sont pas tous comme Monk ou Sheldon Cooper, mais il y a des moments où on ne se sent pas plus "sain d'esprit" qu'eux à cause de ça ...
Dans tout ça j'ai beaucoup de chance : Chéri comprend et connaît mes TOC, alors il sait qu'il doit faire attention à bien ranger les choses, à ne pas prendre pour lui si je repasse derrière lui, à ne pas m'en vouloir si je pique une crise si un truc ne se passe pas comme je le voudrais ... Je ne suis pas facile à vivre, il le sait, mais il m'aime pour tout ce que je suis, y compris mes TOC ^^. Et ça, c'est top !
Et vous, êtes-vous un peu toqué ? ^^

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