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Publié le 05 juin 2013 par Edelit @TransacEDHEC

Du Bio, à l’éthique, en passant par l’équitable et son contraire, qu’en est-il vraiment des produits que nous consommons ? Regard sur le commerce équitable à l’aide de l’essai du français Christian Jacquiau : Les coulisses du commerce équitable, mensonges et vérités sur un petit business qui monte, 2006.

Le commerce équitable c’est quoi au juste ?

Au-delà du cliché bobo et bien-pensant du consommateur consciencieux, le commerce équitable est un principe qui prône l’assurance d’une juste rémunération du travail des producteurs et des artisans, la garantie du respect des droits fondamentaux des personnes (refus de l’exploitation, de l’esclavage), l’instauration de relations durables entre partenaires économiques et la préservation de l’environnement. Or, ce principe est mis en place de différentes manières par les organisations qui s’occupent du commerce équitable. Petit tour d’horizon des pratiques subversives de ce commerce florissant.

Le mythe Max Havelaar ou comment emballer de l’inéquitable dans de l’équitable.

Les produits labellisés Max Havelaar ont tout l’air de partir d’une bonne intention : aider le petit paysan du Sud en augmentant ses revenus en supprimant les multiples intermédiaires entre le produit et le consommateur et en le payant un peu plus cher, et donc réduire les inégalités en faisant ses courses en changer le monde avec son caddie. Bref, la multinationale qui se charge de mettre en relation les producteurs du Sud et les acheteurs du Nord pratique un commerce équitable qui n’a d’équitable que le nom. En effet, après calculs, les coopératives du Sud qui travaillent pour Max Havelaar ne reçoivent 4 euros de plus par mois grâce à la filière commerce équitable. Gain qu’il faut ensuite redistribuer aux paysans et associer à la gestion du fonctionnement de l’entreprise. Où est donc passé la hausse merveilleuse des revenus du petit paysan permise par la consommation du Nord ? Dans la poche de Max Havelaar qui exige des redevances pour l’apposition de son label et des honoraires aux coopératives et par la grande distribution qui exige de grandes marges. Les intermédiaires supposés être supprimés dans le principe du commerce équitable changent seulement de forme avec Max Havelaar . De plus, la multinationale n’est pas soumise à un contrôle externe indépendant puisqu’il existe des liens étroits entre Max Havelaar et FLO-cert (organisme chargé de contrôler et de certifier la pratique du commerce équitable). Enfin, que dire du partenariat entre Max Havelaar et les grands groupes comme McDonald, Accor, Starbuck qui mettent en place des méthodes de travail et d’exploitation inéquitables et dont l’utilisation de produits équitables renvoient plus à un coup de pub qu’à une démarche sincère. Car oui, consommer équitable, ça fait bien !

Pourquoi consommer équitable ?

Les produits équitables, biologiques, respectueux de l’environnement renvoient souvent à des produits plus chers et plus difficiles à trouver. Oui mais voilà, consommer c’est choisir, qu’on le veuille ou non. Choisir toujours les produits en rabais, les produits moins chers à la qualité douteuse c’est économiser de l’argent certes, mais au profit de qui ? Au profit des géants de la grande distribution qui déterminent le coût de vente des produits et le prix d’achat imposé au consommateur. Finalement, c’est toujours le consommateur qui paie les campagnes de publicité, les profits énormes engrangées par les multinationales de la grande distribution. Et aux petits producteurs, il ne reste que des miettes. Alors consommer équitable OUI, dans des magasins spécialisés avec le maximum de transparence dans le fonctionnement du commerce équitable et bien sûr, dans la limite de nos moyens. Alors oui, consommer c’est agir, et ça commence dès maintenant. Pourquoi ne pas commencer par un paquet de café équitable?

AV


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