Test : PadFone 2, en attendant le modèle Infinity…

Asus n’est pas avare en concepts innovants. Nous avons pu passer quelque temps en compagnie du PadFone 2, un appareil deux en un, regroupant smartphone et tablette sous Android. L’impression globale est bonne, même si on est en droit de se demander pourquoi Asus nous a fait parvenir aussi tardivement ce modèle, alors que nous avions déjà pu découvrir son successeur au dernier MWC de Barcelone en février dernier, le PadFone Infinity…

Le smartphone, cerveau du PadFone 2

D’entrée de jeu, il convient de préciser un élément important. Le concept PadFone, que ce soit pour le premier modèle, ce numéro 2 ou l’Infinity qui devrait arriver cet été, peut être qualifié d’égoïste. Impossible, de par sa nature, d’utiliser la tablette seule, puisque c’est le smartphone qui sert de cerveau à l’ensemble. Sans ce dernier inséré à l’arrière de la tablette, celle-ci s’avère inutilisable. Egoïste, parce que bien souvent, une tablette s’utilise au salon, et qu’on se la passe. Chose que l’on fait moins facilement avec son smartphone…

Un autre point, que je qualifierais de grosse erreur de la part d’Asus, passe par l’absence de dock-clavier dédié au PadFone, à la manière de ce que l’on peut trouver sur les excellentes tablettes de la gamme Transformer du fabricant. Asus aurait pu réaliser un produit tout-en-un vraiment intéressant pour l’utilisateur nomade, lui permettant de téléphoner, se divertir, et produire…

Une vraie tablette, vraiment?

Les deux éléments, tant le smartphone que la tablette sont réalisés dans l’esprit des tablettes et ultraportables de la marque, avec les codes reconnaissables et les matériaux, entre plastiques à la finition bien sentie et aluminium en rappel, du plus bel effet. Le smartphone en lui-même n’a absolument rien à envier à bon nombre de ténors dans le domaine, avec des spécifications qui tiennent largement la route : Ecran de 4,7 pouces HD Super IPS, processeur Snapdragon S4 Pro, LTE, Wi-Fi n, Bluetooth 4.o, NFC, APN de 13 Mpxls, on est bien dans le haut du panier (les spécifications détaillées sont disponibles ici). Le tout en 138 x 69 x 9 mm, pour un poids restreint de 135 grammes, batterie forcément incluse, puisque non amovible. Le smartphone est propulsé par Android 4.1.1 Jelly Bean, et l’expérience procurée est excellente, tout y étant fluide. On notera également que l’appareil photo permet de réaliser des clichés de qualité, même si, personnellement, je trouve le rendu tirant un peu trop sur le jaune. Par contre, une mise à jour récente du firmware a donné un bon coup de fouet du côté de la vitesse de prise d’images, ce qui prouve au moins qu’Asus suit ses produits. Niveau stockage, ne cherchez pas un quelconque port micro-SD, sur le smartphone ou la tablette. Il faut se contenter de 16, 32 ou 64 Go selon les variantes, tandis que 50Go de stockage dans le cloud sont offerts. La belle affaire…

La tablette, elle, s’avère en fait un écran de 10,1″, aux dimensions de 263 x 180 x 10.4 mm et pesant 514 grammes. Son poids est visiblement essentiellement constitué par sa batterie, puisque cet écran ne fait que répliquer celui du smartphone, en une résolution à peine plus élevée (1280 x 720 pour le téléphone, et 1280 x 800 pour la tablette). Enfin presque, puisqu’on y retrouve des haut-parleurs plutôt moyens et une webcam de 1 Mpxl, venant logiquement se substituer à celle du smartphone lorsque celui-ci est inséré dans le pad.

Le très bon côté de l’ensemble, c’est que l’insertion et le retrait du smartphone de l’arrière de la tablette, ou PadStation, se fait très simplement en faisant coulisser le smartphone, qui plus est taillé en forme de coin. A l’insertion, la tablette s’active et on passe sur un bureau Android pour tablette. Ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas pour les applications, qui, suivant comment elles ont été codées, s’étirent avec plus ou moins d’efficacité. Heureusement, les versions des applications réservées aux tablettes peuvent s’installer, le répertoire des applications disponibles sur le smartphone étant même scindé en deux catégories relatives aux deux tailles d’écran.

Reste un élément qui fait sans doute la force du concept : L’autonomie. Le Padfone propose différents moyens de gérer cela. Il est possible de configurer l’ensemble de 3 façons, via un widget bien pensé. Soit on laisse la gestion automatique du couple smartphone tablette, soit on peut choisir de charger automatiquement le mobile dès qu’inséré, tandis qu’un dernier mode permet de recharger le PadFone plus rapidement si celui-ci est à court de batteries. L’avantage de cela, c’est que pour l’utilisation que j’ai eue du PadFone 2, et qui devrait correspondre à pas mal d’utilisateurs, je n’ai eu à recharger les 2 appareils (par un seul branchement à la tablette, le Padfone y étant inséré) qu’une seule fois tous les 5 jours. Et ce, en utilisant le smartphone normalement la journée, en l’insérant tout naturellement dans la tablette pour surfer sur le web, le soir, au salon et en l’y laissant pendant la nuit. Pendant ce temps-là, le mobile puise sa recharge dans la batterie de la tablette. C’est tellement naturel que je n’y ai même pas pris garde la première fois. De même, il est possible de choisir comme répondre à un appel lorsque le Padfone est inséré dans le Padstation. Soit on retire l’appareil de la tablette et cela décroche, soit on décroche manuellement après extraction. On peut également choisir de répondre via une oreillette Bluetooth si le téléphone est inséré. Pas mal du tout.

Dernier point, et non des moindres, les applications ne cessent pas de fonctionner lorsque l’on insert ou retire le PadFone du Padstation et tout se fait en plus rapidement…

Un très bon concept. Mais, pour les prochains modèles, on veut un clavier Mr. Asus!

Ce PadFone 2 s’avère un très bon concept. Une fois de plus, Asus démontre qu’il maîtrise son sujet. Un peu comme un élève surdoué. Mais comme à tout premier de classe, on a envie d’en demander plus. Comme une résolution un peu meilleure pour l’écran de la tablette, et pourquoi pas, un système de docking incluant un clavier. Une sorte de Transformer PadFone. Ah, on me souffle que ce serait trop bien…

A environ 790.- (constaté sur internet ce jour sur Toppreise.ch pour la version 64Go) cela peut se révéler une bonne affaire. A condition de ne pas devoir trop partager sa tablette le soir venu, au salon, puisqu’il faudra aussi partager son téléphone…

Egoïste!

Eric Rivera

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