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[Critique] THE ICEMAN

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] THE ICEMAN

Titre original : The Iceman

Note:

★
★
★
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Ariel Vromen
Distribution : Michael Shannon, Winona Ryder, Ray Liotta, Chris Evans, David Schwimmer, Stephen Dorff, James Franco, Robert Davi, Erin Cummings, Christa Campbell, Weronika Rosati…
Genre : Thriller/Drame/Biopic/Adaptation
Date de sortie : 5 juin 2013

Le Pitch :
Pour sa famille, Richard Kuklinski est un homme respectable, avec un job respectable. Pour les mafieux auxquels il loue ses services, Kuklinski est Iceman, un tueur à gages redoutable, réputé pour son incroyable sang froid. Histoire vraie…

La Critique :
New Jersey, années 60 : un homme apparemment sans histoires se rapproche d’un parrain de la mafia et devient tueur à gages. Les contrats s’enchaînent, les cadavres aussi. En parallèle, cet homme mène une vie tout à fait ordinaire, avec femme et enfants. L’histoire a de la gueule et permet à Ariel Vromen d’embrasser un genre marqué par la patte des plus grands, à savoir le film de mafia.
Bâti sur un schéma plutôt proche de celui des Affranchis, avec qui il partage aussi l’authenticité de son histoire, The Iceman présente pour principale originalité de s’attacher à retranscrire l’existence d’un second couteau. Richard Kuklinski est un exécutif. Là où Le Parrain, Casino ou Les Affranchis suivaient l’ascension de futurs caïds, The Iceman choisit de parler de ceux qui se salissent les mains sans réel espoir de promotion au sein de la hiérarchie mafieuse. Et cela même si le tueur vedette du film jouit au fur et à mesure des contrats d’une « popularité » grandissante.

Plongée en apnée aux côtés d’un personnage qui brille par son ambiguïté pour le moins fascinante, The Iceman n’en demeure pas moins une œuvre balisée. Et oui, on connait la chanson ! Même si il est facile de se laisser happer par un spectacle qui a l’intelligence de ne jamais juger son protagoniste principal en entretenant savamment son caractère un poil bipolaire, il est en revanche difficile de ne pas remarquer la tendance du réalisateur à se laisser guider sur une voie déjà empruntée maintes et maintes fois par des cinéastes aux épaules plus larges.
Se focalisant tout particulièrement sur la fin de carrière de Iceman (les débuts du tueur sont vite expédiés), Vromen jongle avec des codes casse-gueules et ne manque d’ailleurs pas de trébucher à quelques reprises. Du coup, et pour être clair, le rythme est en dent de scie et parfois, on s’ennuie. Pas beaucoup hein, mais suffisamment pour faire du long-métrage, quelque chose de vaguement anecdotique, alors qu’au départ, avec un tel matériau de base et de si grands acteurs, il était légitime de s’attendre à prendre une belle torgnole.

Et les acteurs justement parlons-en. À eux seuls ils valent le déplacement. Michael Shannon tout d’abord, est impressionnant (comme toujours). Il bouffe l’écran, est tour à tour menaçant, glacial, ambigu comme il se doit et même parfois presque touchant. Si le script est loin d’être parfait, Shannon par contre l’est. Il remplit les blancs, à force de regards, de sa voix grave et profonde, et n’en fait jamais des caisses. En face, et ça c’est vraiment cool, on retrouve la trop rare ex-enfant chérie des 90′s, Winona Ryder. Aussi ravissante qu’investie, la comédienne trouve le ton juste et parvient à faire exister son personnage au-delà de son statut d’épouse plus ou moins soumise, car totalement étrangère au business de mort de son homme. Elle constitue un contre-poids de taille à la gravité du protagoniste principal et brise la glace quand c’est nécessaire, évitant au film de sombrer dans un glauque qui de toute façon, ne collerait pas avec le reste du tableau. Et puis il y a les autres, comme par exemple Ray Liotta, David Schwimmer, James Franco, Chris Evans, Stephen Dorff ou encore Robert Davi. Des acteurs parfois rompus à l’exercice (comme Liotta) et parfois non. Chris Evans par exemple est surprenant, tout comme David Schwimmer, qui ne se laisse pas démonter par une moustache ridicule et une coupe de cheveux tout aussi difficile à assumer.
Un casting aux petits oignons, caractérisé par beaucoup de goût, même si le réalisateur peine parfois à tous les faire exister pleinement. Peut-être trop impressionné par l’ampleur de la tache, Vromen ne sait parfois plus trop sur quel pied danser. Entre drame et polar à l’ancienne, son Iceman est effectivement un peu trop froid pour prendre à la gorge. Il justifie le déplacement sur beaucoup de plans (la reconstitution du New Jersey des années 60/70 par exemple est léchée comme il faut), mais croule sous le poids d’un personnage trop complexe.
Quand il est mort, en prison, en 2006, Kuklinski affichait un beau 135 kg sur la balance, pour une taille d’1m95. Énorme et intimidant, Iceman bouffe en effet le film, et si Shannon trouve le ton juste, ce n’est pas forcement le cas du réalisateur. Une déception relative, pour un film qui en l’état, fait tout de même le job, affichant un bel aplomb, y compris quand il loupe sa cible. Pas de quoi jeter un froid… Et si c’était justement ça le vrai problème du film ?

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Metropolitan FilmExport


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