Magazine Cinéma

After Earth, critique

Publié le 07 juin 2013 par Fredp @FredMyscreens

After Earth, critique

Will Smith et son fils s’écrasent sur terre et c’est M. Night Shyamalan qui doit filmer la catastrophe ! C’est clair, After Earth n’est pas le film qu’il fallait attendre.

After Earth, critique
Depuis A la recherche du bonheur, on sait bien que Will Smith veut faire de son fiston une vraie star, un digne héritier du talent familial. C’est bien pour lui permettre d’acquérir ce statut qu’il a imaginé l’histoire d’After Earth. Après un atterrissage forcé, un père et son fils se retrouvent sur Terre, mille ans après que l’humanité a été obligée d’évacuer la planète. Le paternel étant grièvement blessé, le fiston va devoir entamer un périple à haut risque pour demander de l’aide.

Une relation père-fils en péril, des préoccupations écologiques, c’est naturellement que Will Smith producteur va confier le projet à un M. Night Shyamalan en perte de vitesse depuis quelques temps (et même au fond du gouffre depuis l’échec artistique cinglant du Dernier maître de l’air) et qui aurait bien besoin d’un film pour remonter dans notre estime. Hélas, malgré des thèmes auxquels il peut être rattaché, le réalisateur ne sera ici qu’un simple faiseur tout au service de sa mission : tenter de faire de Jaden Smith une star à la hauteur de son père.

After Earth, critique

Malheureusement, Smith Jr n’a pas le talent de son père. Dès les premières scènes du film, en plus d’être particulièrement tête à claque et agaçant, il démontre qu’il ne sait absolument pas jouer. Un défaut irréparable que M. Night Shyamalan (qui avait tout de même dirigé des mômes de manière magistrale dans Sixième Sens et Incassable) n’a pas pu gérer et qui plombe le film dès le départ. Et ce n’est pas le jeu froid du père distant qu’incarne Will Smith coincé dans son fauteuil qui va arranger les choses puisque cela anéanti complètement l’empathie avec les héros de l’histoire et on ne souhaite qu’une seule chose, que le calvaire s’arrête rapidement.

After Earth, critique

Le réalisateur n’est pas non plus aidé par un scénario bancal qui met bien 30 minutes avant de plonger l’essentiel, préférant poser un univers et un contexte familial dans un long flashback qui aurait pu être largement raccourci. De même, les épreuves initiatiques que va vivre l’enfant sont assez convenues. Certes cela ramène aux mythes et aux rites dans lesquels les enfants devaient affronter la nature pour devenir des hommes. Malheureusement ce n’est pas exploré de manière très intéressante, de même que le discours écologique ne sert que de vague contexte.

After Earth, critique

Mais on sent surtout que le réalisateur s’efface complètement, tournant les séquences sans grand enthousiasme ou avec une vraie paresse. Jamais le film ne trouve le souffle épique dont il aurait besoin pour nous embarquer, manquant bien d’ampleur. C’est bien simple, le cadre est si serré que l’on a l’impression que le film a été intégralement tourné dans les bois du coin et dans un petit studio. L’ambition de la fable de science fiction en prend donc un coup !
On peut alors se dire que le réalisateur a préféré s’intéresser à l’aspect intimiste de l’histoire, mais la relation entre les personnages est tellement impersonnelle qu’il ne peut pas en faire grand chose, d’autant plus que le but de l’initiation est d’arriver à faire de l’enfant un adulte aussi déshumanisé que son père (si bien que la dernière réplique avec une touche d’humour est totalement ridicule). Alors que l’on pensait aller de personnages froids vers plus de chaleur humaine, c’est l’inverse qui se passe et cela nous détache plus du film à chaque instant malgré quelques rares scènes touchantes qui ne doivent bizarrement rien aux acteurs.

After Earth, critique

Même si After Earth est bien moins honteux que son précédent film, ce n’est malheureusement pas avec celui-ci que M. Night Shyamalan va remonter dans notre estime (le temps d’Incassable est clairement révolu). Et ce n’est pas non plus avec ce film que Jaden Smith va devenir une star telle que le souhaite son père, mais ça, c’est un moindre mal.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Fredp 9140 partages Voir son blog

Magazines