Les graffiti, le
street art, les tags… intervenir sur les murs de la ville n’est
pas un moyen d’expression nouveau, au contraire, l’ « art de la rue »
est devenu presque un classique dans l’art contemporain. Savez-vous qu’aujourd’hui
il existe carrément des galeries spécialisées dans ce genre d’art et meme des
expositions dans les plus grands musées du monde entier ?
Au début, dans les années 1970-1980, le street art était véritablement un art « underground », pratiqué par des jeunes qui défiaient tous les risques en signant avec leur tags (signatures) les rames du métro newyorkais, les murs ou les panneaux publicitaires vides. Puis, les graffiti se sont répandus jusqu’à devenir un moyen d’expression ordinaire, qui s’inscrit tout à fait dans la pratique courante des jeunes en milieu urbain (et parfois effleure la simple décoration urbaine, ayant perdu toute sa force expressive).
Keith Haring dans le métro de New York en 1980
Keith Haring, qui est célébré aujourd’hui dans une exposition monographique au Musée d’art moderne de la ville de Paris, est l’un des protagonistes de l’art urbain. Ses œuvres sont encore aujourd’hui copiées et reproduites à des buts commerciaux, le faisant devenir des grands classiques de l’art contemporain.
Le jeune Keith avait étudié le dessin publicitaire dans sa ville natale (Pittsburgh), puis, une fois arrivé dans la à New York, l’histoire de l’art à la School of Visual Arts. Ses études, ainsi que les rencontres avec d’autres artistes contemporains (par exemple avec Jean-Michel Basquiat) nourrissent son travail. Il commence tôt à dessiner dans le métro de New York, avec son style unique.
Untitled, encre sur papier, 1982
Ses dessins ont des couleurs vives et pures, en aplats, sans aucune nuance ni dégradé, comme dans les publicités ou les bandes dessinées. D’ailleurs, le style de Keith Haring fut très inspiré par la culture populaire, et non seulement par l’histoire de l’art. Dans ses œuvres, on peut voir toute sorte de personnage, des êtres humains (homme ou femmes, peu importe), des animaux indéfinissables, des formes géométriques et des symboles. Toutes les œuvres de Keith Haring contiennent des symboles, parfois difficiles à interpréter, un peu comme dans les peintures des grottes préhistoriques.
Tree of life, acrylique sur toile, 1985Le but de Keith Haring était de communiquer au plus grand nombre de personnes. Pour y arriver, l’artiste peignait de façon simple et claire, compréhensible à tous, avec des formes stylisées et des couleurs brillantes. Et puis, Haring fut un des premiers artistes à travailler dans l’espace public, c’est-à-dire dans la ville, où tout le monde pouvait voir son travail. Avec ses premiers graffiti à la craie dans le métro ou ses grandes peintures murales il arrivait donc à communiquer son message au plus grand nombre des gens et non exclusivement à ceux qui avaient le temps, l’envie et la culture pour entrer dans un musée (ou pire une galerie).
Untitled, Peinture vinylique sur bâche vinyle, 1982
Après Andy Warhol, Keith Haring a très bien compris que pour communiquer aux gens, il fallait sortir de son atelier et utiliser les mêmes procédés de la publicité, de la télévision, des mass-media que pourtant il critiquait beaucoup. Eh oui, son message était surtout politique, contre le capitalisme, la religion, le racisme, pour la liberté de l’individu et la tolérance.
Rendez-vous au Musée d'art Moderne de la Ville de Paris!
MAM Paris
Adresse : 11 avenue du Président Wilson, 75016 Paris Horaire :Mar-dim 10h-18h nocturne pour les expositions temporaires le jeudi jusqu'à 22h Tél : 01 53 67 40 00www.mam.paris.fr