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Lords Of Salem (Rob Zombie, 2012)

Par Doorama
Lords Of Salem (Rob Zombie, 2012) A Salem, Heidi, une animatrice radio, reçoit un mystérieux disque. Lorsqu'elle passe l'enregistrement, elle déclenche sans le vouloir le retour d'un groupe de sorcières tuées au 18ème siècle... Heidi risque de devenir le bras armé de leur terrible vengeance.
Le Rob Zombie est arrivé ! En l'espace de 2 films, La Maison des 1000 Morts et surtout The Devil's Rejects, le chanteur de métal s'est forgé une réputation dans le ciné d'horreur et fantastique ! On devra aussi citer son remake de Halloween (que nous aimons moins...) car Rob Zombie semble s'orienter définitivement vers une John Carpenterisation de son oeuvre... ! Lords Of Salem est à ce titre particulièrement curieux, ressemblant presque à un inédit de Carpenter, tout droit sorti des 80s, comme Fog ou Prince Des Ténèbres...  Dans l'absolu, Lords Of Salem n'est pas franchement passionnant, mais il dégage quelque chose de délicieux, de très pur... Faute d'être totalement réussi, il aura au moins le mérite de proposer un excellent traitement du thème des Sorcières ainsi que de proposer une belle visions du ciné de genre. Voyons l'objet...
Ah qu'il est loin le temps de la folie et de la frénésie pour Rob Zombie ! Ses deux premiers films étaient des uppercuts... Puis vint le remake de Halloween, plutôt réussi, mais que nous n'aimons pourtant pas... C'est finalement ce coté là de sa filmographie que Rob Zombie prolonge avec Lords Of Salem : Rob est "assagi" aujourd'hui... même si Lords of Salem regorge de puissantes visions sataniques, directement sorties de l'univers de Dante (non, pas le réalisateur...) ! Lords of Salem est donc "sage", au point même d'adopter le rythme du cinéma 80's de Carpenter (ce n'est pas une critique, juste un constat). Lords of Salem ressemble même à s'y méprendre à du Carpenter, c'en est troublant, les allusions au maître ne sont d'ailleurs pas cachées et nombreuses (Sheri Moon debout, plantée devant une croix rouge, comme le personnage de Prince of Darkness devant sa "porte" vers l'autre côté...). L'exposition, le traitement de ses personnages, le rythme : Rob Zombie adopte la patte "classique" de celui qui semble être son maître à penser, mais cette noble forme de fantastique paraît aujourd'hui comme bien conventionnelle, son rythme trop classique, sage et prévisible...
Ce retour à un cinéma fantastique "old school" (cependant parsemé de visions gentiment barrées comme Rob en à talent...) ne parvient hélas jamais à prendre réellement son envol, nous laissant toujours dans l'attente, nous faisant même retomber au niveau d'avant après chacune de ses scènes sataniques.. Lords Of Salem est une alternance de scènes "normales", puis de visions, dont le rythme s'accélère, mais hélas sans gagner réellement en intensité : un problème de rythme s'y cache. Et tout ça pour nous mène vers un final "climax", tendance réalisation apocalyptique, barrée à l'image, mais paradoxalement bien sobre... Son rythme et sa forme old-school nous font, quelque part, un bien fou dans le paysage fantastique actuel, mais laissent aussi sévèrement sur sa faim. Reste que même s'il ne convainc pas totalement, Lords Of Salem réussi quand même, entre deux eaux, à proposer un magnifique film sur le thème des sorcières -les vraies- qui n'a absolument pas à rougir d'une comparaison avec un Suspiria ! Clairement, Lords Of Salem s'impose comme un film de sorcières parmi les meilleurs du genre, il réinterprète avec bonheur la vague satanique du ciné fin 70's et traite son sujet avec une conviction des plus appréciable ! C'est là le gros paradoxe de Lords of Salem : une pureté fantastique certaine, une qualité au rendez-vous, mais un rythme défaillant qui peine à installer la peur...
Capable de rivaliser avec les plus grands films sur le thème des sorcières, directement inspiré du cinéma de John Carpenter, Lords Of Salem parvient à nous emmener au seuil d'un grand fantastique, mais jamais ne le franchit... Frustrés et insatisfait, mais dans un même temps heureux de sa pureté et d'un classicisme retrouvé et respectueux, Lords Of Salem à divisé la rédaction de Doorama... Il y a chez Rob Zombie exactement tout ce que l'on aime, tout ce l'on a aimé, du cinéma fantastique, il y a aussi dans les derniers opus de sa filmographie une maturité et une sagesse qui semble avoir été acquise au détriment de l'efficacité et de l'originalité qui caractérisait les deux premières bombes du bonhomme. Lords of Salem n'est pas mauvais dans l'absolu, mais il est décevant au regard des capacités de son réalisateur. Rob Zombie trouve son style, adopte le classicisme comme signature, mais semble s'éloigner de l'originalité et de la personnalité qui nous avait estomaqués, il se "normalise", et à la rédaction, nous étions bien plus fan de ses oeuvres folles que de son orientation conventionnelle actuelle... Un Eté 42 s'achevait avec l'idée "pour chaque chose que l'on acquiert, on en perd une autre"... Lords Of Salem en est une belle illustration, avec un réalisateur plus mature, mais moins créatif qui nous livre une "belle pièce", mais au gout de "trop peu" !
Lords Of Salem (Rob Zombie, 2012)

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