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Portugal. The Man – Evil Friends

Publié le 12 juin 2013 par Wtfru @romain_wtfru

portugal-the-man-evil-friends(Atlantic Records)

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C’est dangereux un nom pareil. On a vite fait d’assimiler ça à un chanteur de fado ou un énième connard de Michel Tello. Il n’en est rien. Déjà Portugal. the Man est un groupe. De pop-rock. Entre l’Alaska et l’Oregon.
Et un groupe de stakhanovistes puisqu’ils sortent aujourd’hui leur 7e album en 7 ans. C’est ce qu’il aura fallu pour que le travail finisse par payer ces deux dernières années entre une signature chez Atlantic Records, une apparition remarquée sur la bande son de Fifa 12 (avec le morceau Got It All) et la présence de Brian Burton a.k.a Danger Mouse à la production du dernier arrivé, Evil Friends.
Une opportunité en or pour le groupe qui se voit ouvrir un prisme un peu plus large au niveau commercial mais aussi dans la presse spécialisée. On va pas se mentir, et même si on suivait le groupe depuis un petit moment, on écoute ce disque autant pour eux que pour Danger Mouse. Et c’est le cas de beaucoup de confrères..

Le constat est clair dès la première écoute, dès la première minute même. On ne peut pas parler de ce disque sans parler du génial producteur. Impossible. Sa patte est trop présente, trop ancrée pour être dissimulée. Le style est reconnaissable entre mille au niveau du grain sonore et notamment des synthétiseurs. On pense immédiatement à Broken Bells pour le côté pop, aux derniers Black Keys pour le côté rock ou à Rome, trois des derniers travaux de Danger Mouse. Il suffit d’écouter Plastic Soldiers ou Modern Jesus (dont les synthés peuvent faire penser à Gnarls Barkley également), c’est saisissant.

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Portugal. The Man – Modern Jesus

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Résulte du talent de Brian un album parfaitement mixé qui met en exergue le potentiel bien concret du groupe. Parce qu’il serait injuste que tous les louanges soient uniquement adressés à Danger Mouse. Non, Gourley et ses potes n’ont pas un rôle de pantin ici et sont pleinement concernés par la réussite du disque.
Car on peut parler de réussite. On fait face à un opus de qualité, dans un esprit pop-rock de tout premier ordre, truffés de petites bombes se succédant à la vitesse de la lumière. Il y a facilement cinq titres potentiellement exploitables en single, de Modern Jesus à Atomic Man en passant par Holly Roller ou le rock’n'roll Evil Friends.
Autant de morceaux qu’on dira « universels » tant leur refrain et/ou leur mélodie sont porteurs et peuvent plaire aux plus grands nombres. Il y a de la trompette, une batterie qui tape bien, du synthé, de l’orgue, tout va bien.

Et il y a la voix de Gourley également, qui transporte le tout dans une autre dimension, là où il n’y a qu’amour et tendresse. Car ce disque est une ode à la paix, on a envie de faire une énorme ronde et de demander à la Terre entière de se tenir la main (excepté ces enculés d’extrémistes, on leur pardonne rien à eux) comme à l’époque de We Are the World ou alors, moins hypocrite et plus sympa encore, de s’habiller en hippies et tous faire l’amour dans le champ de Woodstock. C’est trop mélodieux pour nous laisser insensibles, mélancoliques même par moment, notamment sur la deuxième partie avec Smile et Sea of Air.

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Portugal. The Man – Evil Friends

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Portugal. The Man – Holly Roller (Hallelujah)

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Alors ce côté soyeux, trop gentil, trop propre peut aussi agacer. Tout est contrôlé, rien ne dépasse, il n’y a pas de place pour l’à peu près. En gros, ça manque de folie. C’est sans doute pour ça que les meilleurs titres, que l’on retient le plus sont ceux sur lesquels les mecs lâchent un tout petit peu les chevaux pour se faire plaisir. Bon, c’est pas Ty Segall non plus hein, mais il y a quelques gouttes de sueurs au moins.

Quoiqu’il en soit, Evil Friends est un très bon album qui devrait permettre à Portugal. the Man de bien tourner et peut être même que le nom arrêtera de sonner mal…
Rare sont les disques aujourd’hui qui peuvent prétendre être musicalement aussi juste et travaillé avec cette précision. Ah si, il y en a, pardon. Les autres opus sur lesquels Danger Mouse a bossé.

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Tracklist:
1. Plastic Soldiers 5:05
2. Creep in a T-Shirt 3:54
3. Evil Friends 3:36
4. Modern Jesus 3:14
5. Hip Hop Kids 3:29
6. Atomic Man 3:49
7. Sea of Air 4:22
8. Waves 4:53
9. Holly Roller (Hallelujah) 3:21
10. Someday Believers 3:55
11. Purple Yellow Red & Blue 4:12
12. Smile 4:52

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