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Blue Valentine

Publié le 12 juin 2013 par Olivier Walmacq

Le couple de Dean et Cindy est de plus en plus instable. D'un côté, Dean tient à sa femme et son enfant; de l'autre, Cindy est trop ambitieuse et a fini par laisser tomber sa vie de famille d'une certaine manière. Mais est-ce que le couple survivra?

Blue Valentine : affiche

La critique amoureuse de Borat

Comme vous l'avez remarqué dans certains de mes commentaires, The Place beyond the pines revient souvent en ce début 2013 pour le moins en demi-teinte (six très bons films et onze bons, moyens ou très mauvais). L'occasion de revenir sur le second film de son réalisateur Derek Cianfrance, Blue Valentine. Le film s'était retrouvé dans la section Un certain regard de Cannes 2010 avant de sortir plus d'un an après en France (un peu comme Enter the void de Gaspard Noé et récemment Mud de Jeff Nichols), probablement à cause d'un manque de distributeur. Au casting, on n'a ni plus, ni moins que ce cher Ryan Gosling (qui va continuer à orner ce blog encore un petit moment à mon humble avis), Michelle Williams, Mike Vogel, John Doman (que vous avez pu voir dans la série de Canal +, Borgia) et Ben Shenkman. Blue Valentine peut se targuer d'être le parfait exemple d'anti-film romantique. A vrai dire, tout ce qui confinne à la comédie romantique ou tout du moins à une romance est en fait une série de flashbacks, contredisant ce qu'il se passe dans le présent. 

Blue Valentine : photo Derek Cianfrance, Michelle Williams, Ryan Gosling

C'est d'ailleurs toute la richesse du film: d'un côté, la naissance d'un couple; de l'autre, la chute de leurs espoirs. Dès les premières minutes, on sent qu'il y a comme un problème. Le chien a disparu, le père est seul avec la petite et quand ils vont réveiller maman, celle-ci ne voit pas ça d'un bon oeil et se met à raller. En peu de temps, Cianfrance installe une ambiance pesante qui ne sera que renforcée par le parallèle entre passé et présent. Cianfrance confronte la vision de l'amour naissant et celle d'un couple qui ne s'entend plus après tout ce qu'ils ont traversé. Que ce soit la jalousie d'un ancien petit-copain de Cindy (manquant de faire tuer son amant), la mise en cloque pour le moins rapide et probablement de cet ex (séquence qui n'a rien d'amour, juste du fornicage viril, alors que la séquence où le couple fait l'amour est beaucoup plus romantique et passionnelle) ou subir la vision des parents (notamment ce père collérique et méprisant sa femme). Des choses difficiles mais qui ont forgé cet amour. Et ce malgré un milieu différent (Dean est un petit déménageur, elle fait des études de médecine). 

Blue Valentine : photo Derek Cianfrance, Michelle Williams, Ryan Gosling

Le présent est d'autant plus déprimant qu'il est le parfait opposé des flashbacks. Il n'y a qu'à voir la scène du motel, où lui veut et elle non que ce soit dans la douche ou dans un lit. On voit dans ce refus de l'amour charnel un couple à la dérive. Ils n'arrivent pas à se quitter et sont tombés dans une totale routine. Le dénouement n'est donc même plus étonnant, montagne russe d'émotion où ce que le spectateur habitué de comédie-romantique a l'habitude de voir se déroule en fait à l'envers. On navigue donc entre beauté et tristesse, d'autant que Cianfrance a le chic pour rendre beau comme totalement dégradé ses interprètes. De sublime, Williams devient particulièrement négligée, sans maquillage et on pense beaucoup à son personnage dans Le secret de Brockback Mountain à ce niveau. Pour sûr que ce changement radical a servi Cianfrance pour son film suivant, où Eva Mendes se prend un méchant cru dans la tronche. Pareil pour Gosling qui, une fois vieilli, se révèle avec une bien belle calvitie en devenir et des lunettes tout droit sorties de Top Gun, au point de lui donner un air de beauf. Les deux acteurs forment un couple plus que crédible et faisant parler aussi bien l'amour que le desespoir à la perfection.

Un film puissant sur l'amour dans ce qu'il a de plus beau et triste, doté de deux acteurs pour le moins fantastiques. 

Note: 18/20


Blue Valentine Bande-annonce VO

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