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La FDSEA traque Cannellito en pays Toy

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Une battue d'effarouchement, ("une action syndicale consistant à éloigner le prédateur"), a été organisée par une vingtaine d'éleveurs haut-pyrénéens et la FDSEA 65 contre l'ours Cannellito, le jeudi 6 juin dans la nuit. 

Cannelito Photo ETO
Réaction immédiate. Les associations de protection de la nature du massif pyrénéen, regroupées sous le collectif Cap Ours, rappellent dans un courrier adressé le 9 juin 2013 au Préfet des Hautes-Pyrénées, les dispositions réglementaires et la responsabiltié de l'Etat dans la cohabitation ours-activités pastorales, avec copie à la ministre de l’environnement, à la DREAL Midi-Pyrénées, au sous-préfet d’Argelès-Gazost. 
Une fois de plus M. DOLLO Louis annonce la réalisation d’une battue d’effarouchement de l’ours dans la nuit du jeudi 6 juin. Cette battue serait toujours selon les informations de DOLLO, organisée par "les éleveurs et la FDSEA".
Depuis trop d’années, face à ces actes de battue, aux rumeurs de destruction d’ours, l’Etat et les gouvernements successifs, par leur silence donnent un sentiment de légitimité aux opposants à l’ours, favorisant ainsi tous les débordements. Mieux, il leur donne raison, comme l’a montré l’arrêté pris l’an dernier par votre prédécesseur autorisant des battues d’effarouchement, sous prétexte de calmer les esprits, et sans respect de la procédure “ours à problème.”
Nous vous demandons donc, dans un premier temps, de faire enfin preuve de cohérence avec les engagements de la France quant à la protection de l’ours, et d’ordonner toutes les investigations nécessaires pour connaître les organisateurs de ces actes qui pourraient contrevenir à la loi sur les espèces protégées (Code de l’environnement : art R 415-1 - Est puni de l’amende prévue pour les contraventions du quatrième classe le fait de : “perturber de manière intentionnelle des espèces animales non domestiques protégées au titre de l’article L.411-1) et sur la chasse (acte de chasse hors de périodes d’ouverture). Nous vous demandons ensuite de reprendre au plus vite notre proposition de mise en place d’un groupe de travail, avec l’ensemble des acteurs impliqués.
(…) Si par votre absence de réaction, l’Etat reste silencieux face à ces provocations publiques, il portera la responsabilité de tous les dérapages ultérieurs.
Il est clair que l’absence de réaction de l’Etat ou qu'une réaction tardive serait un élément de plus à verser au dossier de plainte contre la France pour non protection de l’ours dans les Pyrénées.

L'Association FERUS a déja par le passé mis Louis Dollo en cause dans le dossier de la mort de Franska. Les années 2006 et 2007 ont été marquées par plusieurs traques à l’ours et par de nombreux actes de violences. Ces actes de terreur, restés pour la plupart sans conséquences pour leurs auteurs ne peuvent que les encourager à continuer, puisqu’on les laisse faire.

Louis Dollo n’hésite pas à titrer : “L’État n’a rien fait, les éleveurs agissent”; “Après l’attaque par un ours, probablement celui dénommé « Cannellito » par les adorateurs des ursidés, sur le troupeau de Jean Marc Subervielle de Viella, les éleveurs et la FDSEA ont décidé d’organiser une battue d’effarouchement cette nuit à partir de 22h.” En 2006, le guide de pays tarbais parlait déjà de “minorité agissante”!
Cette annonce de la traque (un scoop!) est presque une copie conforme d’un autre article datant de juin 2011 : « L’ours attaque en Pays Toy au pays du mouton de Barèges-Gavarnie”.
Louis Dollo n’est pas que volontairement outrancier (il parle « d’ours carnivore » et « d’adorateurs des ursidés »), il est également complètement paranoïaque, dans le plus pur style CPNT. Il s’en prend en vrac à Pierre-Yves Quenette de l’équipe technique Ours (manipulateur), au sous-préfet d’Argelès-Gazost (inactif), à la DREAL, au Comité de Massif et à la stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité (tous trois complices), et bien évidement aux “lobbyistes activistes de l’écologie de salon”.

Dollo explique personnellement l’objectif de la traque et donne les organisateurs : “L’objectif est donc, dans l’immédiat, d’organiser une action syndicale consistant à éloigner le prédateur, dont il faut rappeler qu’il est avant tout un carnivore et non un herbivore, des zones d’estive où sont concentrées de nombreuses bêtes.” avant d’insister sur “Le droit de tuer les grands prédateurs ours et loups” .

Des précédents

Dans “Franska et le plan ours plombés”, Louis Dollo écrivait le 26 juillet 2007: “ En attendant que Franska reçoive du plomb dans les prochains jours…”. Dans le compte-rendu de l'autopsie de l’ourse Franska, l'expert a déclaré: "Les clichés radiographiques réalisés préalablement à l’autopsie mettent aussi en évidence la présence de plusieurs dizaines de plombs de petit calibre ayant atteint l’animal sur l’arrière-train, il y a environ un mois", soit aux alentours du 13 juillet". L’ourse Franska n’a cessé d’être traquée. Dans la vallée de l’Ouzoum, j’ai recensé quatre traques. En aout 2006, j’écrivais: “ C'est au préfêt maintenant de montrer sa détermination à faire respecter l'Etat de droit.” Rien n’a changé depuis! Il semble que les opposants toy reprennent la même stratégie pour l’ours Cannellito, le dernier ours ayant du sang de la souche pyrénéenne. Sa mort serait bien utile pour évacuer cette foutue lignée d'ours définitivement et continuer à dénoncer les ours "étrangers, plus agressifs, plus gros et noirs, nourris à la viande". (Pour en savoir plus, relisez : Enquête sur la mort de l'ourse Franska, Louis Dollo en première ligne à l'insu de son plein gré.)

Dans “Franska morte ou vive”, on apprend par la plume du même DOLLO que « durant près de trois heures de débat, de nombreuses idées ont été proposées dont celle d'éliminer Franska » et « Selon nos informations, il semble qu'une ou des solutions aient, en définitive, été trouvées mais les participants restent discrets sur la méthode ou les méthodes qui pourraient être adoptées selon les secteurs et la complexité des pratiques et surtout des droits exercés sur les terrains par les uns et les autres. L'ASPP 65 serait le «chef d'orchestre » de l'ensemble. Une réunion de travail pour la coordination des actions devrait avoir lieu en comité restreint en fin de semaine. Nous devrions en savoir plus à cette occasion
( Pour en savoir plus, relisez "Louis Dollo: Franska, morte ou vive" ou "Louis Dollo se vautre dans les rumeurs".
N’oublions pas que Louis Dollo est membre de l’ASPP65. 
Le Journal Sud-Ouest a annoncé "qu'une dizaine d’éleveurs ont effectué une battue d’effarouchement après une attaque, jeudi":

« On veut éviter l’escalade, mais on veut défendre nos troupeaux » : Christian Fourcade, président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats agricoles) des Hautes-Pyrénées justifiait en ces termes l’action d’effarouchement qu’ont improvisée, dans la nuit de jeudi, de 22 heures à 2 heures du matin, une dizaine d’éleveurs du pays toy (vallée de Luz-Saint-Sauveur), sous l’égide de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs. (…) Le responsable syndical annonce qu’une permanence est instaurée : « Si l’ours est signalé, on montera avec les gens qu’il faut et avec ce qu’il faut ». Il ne faut pas en inférer pour autant que les éleveurs sont résolus à employer les grands moyens. Mais si la première battue a été faite au seul son de la voix humaine, des pétards ont été achetés hier… ».


Selon une source de la Buvette : entre le 2 et le 5 juin, il a eu 1 ovin mort et 7 disparus. Le 10 juin, un nouveau constat fait état d'une brebis disparue, retrouvée morte et de 4 ovins retrouvés vivants. Ce ne sont pas dix personnes mais bien une bonne vingtaine qui ont participé à cette battue. Le sous-préfet d'Argelès Gazost "n’aurait pas du tout apprécié". Une réunion s’est tenu le mardi 11 juin chez le sous-préfet...
L’éleveur dont le troupeau a été attaqué est Jean Marc Souberbielle et non “Subervielle” comme l’écrivent Louis Dollo et le journal Sud-Ouest, encore un fois très “professionnels”. C’est le cousin de Bernard Souberbielle, éleveur, maire de Betpouey en pays Toy et également représentant de la Chambre Agriculture des Hautes-Pyrénées au conseil d'administration du PNP. Voilà qui pourrait expliquer la sous-estimation volontaire du nombre de participant. Pas question de déraper, de mettre ses appuis politiques en difficulté. La traque se serait donc limité à "faire du bruit dans la montagne" pour effaroucher la beste fauve, dont le sang est à 50 % pyrénéen. Ce sont surement les gênes slovènes (donc dominants) qui influencent son caractère agressif...
Outre le soutien de Bernard Souberbielle, maire de Betpouey, (voir son interview réalisée par Louis Dollo!)  les extrémistes toy disposent également du soutien politique du populiste Jacques Béhague (UMP) qui, le 7 juin, écrit sur FB :

“Première attaque d'ours dans le pays toy alors que la transhumance est retardée par la neige. L'ours vient ajouter des problèmes aux éleveurs. Nous ne voulons pas d'ours en liberté dans nos vallées par rapport a l'élevage, c’est un choix que nous avons fait depuis longtemps. Nous avons proposé des zonages ou des réserves naturelles ou l’ours serait protégé. Avons nous les moyens de dépenser 2 millions € chaque année pour se donner bonne conscience. Le programme ours nous a été imposé sans concertation. La vie de nos vallées c'est notre pastoralisme  C'est la garantie d'une nature ouverte à chacun et je regrette que nos espaces se ferment. Le patou est un chien dangereux car il défendra le troupeau contre tout danger même contre des promeneurs inconscients du risque potentiel en s'approchant trop près des moutons.”

De son côté, Cannellito a poussé une pointe vers Arreau. Un déplacement vers les Pyrénées centrales n’est donc pas impossible, ce qui changerait tout car il n’y aurait plus d’ours en Béarn. Ni ours, ni argent de l’ours. Lassalle, le marcheur et fossoyeur de l’ours aurait définitivement gagné. Triste. Depuis, l'IPHB se refait une santé financière avec l'eau, une autre vache à lait...

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