
Genre: horreur, épouvante
Année: 1960
durée: 1h25
L'histoire: Philip Withrop se rend a la maison Usher pour rencontrer sa fiancée Madeline. Roderick, le frère de Madeline, s'oppose a leur mariage. Madeline est victime d'une crise de catalepsie, et Roderick s'empresse de l'enterrer.
La critique d'Alice In Oliver:
Contrairement à une idée souvent répandue, Roger Corman n'est pas qu'un réalisateur de nanars. Mieux encore, ce dernier fait partie des grands noms de l'histoire du Septième Art, en particulier du cinéma indépendant. C'est même lui qui a lancé de futurs grands cinéastes tels que James Cameron, Martin Scorsese, Jonathan Demme, Joe Dante ou encore Francis Ford Coppola, pour ne citer que ceux-là. Certes, Roger Corman a signé de nombreux films franchement assez médiocres, mais celui-ci a tout de même réalisé quelques bijoux du cinéma, entre autres, La Chambre des Tortures, La Tombe de Ligeia, Le Masque de la Mort Rouge, L'Enterré Vivant et j'en passe !
Bref, Roger Corman est devenu rapidement la référence pour les adaptations d'Edgar Allan Poe au cinéma. A cette longue liste de chefs d'oeuvre, vient également s'ajouter La Chute de la Maison Usher, sorti en 1960. Parmi la distribution, on ne trouve pas d'acteurs très connus.
Seul Vincent Price, que Roger Corman connaît bien pour l'avoir fait tourner plusieurs fois, fait exception. En apparence, le scénario est de facture classique. Attention, SPOILERS !

Philip Withrop se rend a la maison Usher pour voir sa fiancée Madeline. Il est confronté au frère de la jeune femme, Roderick, qui s'oppose à leur mariage. Bientôt, le jeune homme va connaître l'horrible vérité sur la famille Usher et la malédiction qui la poursuit depuis plusieurs siècles.
En vérité, La Chute de la Maison Usher est un long-métrage important dans la fimographie de Roger Corman puisqu'il marque la première adaptation d'une nouvelle d'Egar Allan Poe.
Pourtant, à la base, le tournage est loin d'être une cinécure. Roger Corman doit composer avec un délai limité et un faible budget. Ce qui explique sûrement pourquoi les séquences horrifiques sont rares. Les amateurs de séquences gores et impressionnantes seront probablement déçus par ce film d'épouvante, qui refuse de céder à la facilité.
Néanmoins, c'est le traitement opéré par Corman qui fait la différence. La Chute de la Maison Usher est avant tout un film d'ambiance qui repose sur une atmosphère putride et gothique.

Pour Roger Corman, l'univers d'Edgar Allan Poe repose avant tout sur le pouvoir de l'inconscient et de la suggestion. D'ailleurs, la caméra du réalisateur se concentre largement sur le regard des acteurs et sur la maison en place. Nul doute que ce film a probablement inspiré Stanley Kubrick pour réaliser le superbe Shining. Encore une fois, et je me répète, le cinéaste mise sur une ambiance très particulière. Pour cela, Roger Corman se focalise sur la demeure maudite, habitée par des mauvais esprits et surtout par une malédiction qui dure depuis plusieurs siècles.
D'ailleurs, le film propose quelques séquences très réussies et souvent très glauques. C'est par exemple le cas des 20 dernières minutes du film. Ensuite, comment ne pas évoquer cette conversation entre Philipp et Roderick, ce dernier lui présentant les portraits morbides de la famille Usher ainsi que leurs histoires respectives, toutes se terminant dans un bain de sang ?
Enfin, le film peut s'appuyer sur d'excellents acteurs, Vincent Price en tête, ce dernier interprétant un personnage en proie à ses propres tourments. Le pouvoir de suggestion de l'acteur fonctionne à merveille. La Chute de la Maison Usher reste avant tout un film sur la folie.
Tel est le thème central de ce film d'épouvante, qui ne cède jamais au spectaculaire, préférant miser sur une ambiance baroque et souvent malsaine. Bref, en quelques mots, un très bon film de genre !
Note: 15.5/20
