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La liste de Schindler (Schindler's List)

Publié le 16 juin 2013 par Cinephileamateur
La liste de Schindler De : Steven Spielberg.
Avec : Liam Neeson, Ben Kingsley, Ralph Fiennes, Caroline Goodall, Jonathan Sagall, Embeth Davidtz, Malgoscha Gebel, Mark Ivanir, Béatrice Macola, Andrzej Seweryn, Norbert Weisser, Elina Löwensohn, Friedrich Von Thun...
Genre : Drame - Guerre - Historique - Biopic.
Origine : États-Unis.
Durée : 3 heures 15.
Date de sortie : 2 mars 1994.
Synopsis : Évocation des années de guerre d'Oskar Schindler, fils d'industriel d'origine autrichienne rentré à Cracovie en 1939 avec les troupes allemandes. Il va, tout au long de la guerre, protéger des juifs en les faisant travailler dans sa fabrique et en 1944 sauver huit cents hommes et trois cents femmes du camp d'extermination de Auschwitz-Birkenau.
Bande annonce française
"Quiconque sauve une vie, sauve le monde entier."
5
La liste de Schindler
Des quelques films de Steven Spielberg que je n'avais encore jamais vu, "La Liste de Schindler" était sans nul doute celui que j'appréhendais le plus. Non pas que j'avais des craintes à son sujet, il bénéficie en général d'une bonne presse, mais entre sa durée et son sujet très grave, j'avais peur de ne pas "capter" ce film et j'attendais de vraiment être en condition pour le voir.
Maintenant que c'est chose faite, j'appréhende d'en parler. Non pas que j'ai pas aimer, bien au contraire le film est même aussi fort que je l'attendais, mais avec mon vocabulaire limité, j'ai peur de ne pas rendre hommage à juste titre à ce chef d’œuvre du cinéma qui à déjà fait couler beaucoup d'encre. Je ne vais pas trop en faire donc, je vais aller au plus simple (même si ce n'est pas non plus rendre justice au film) mais j'ai adoré. Impossible de rester insensible à ce scénario écrit par Steven Zaillian. Malgré ses plus de trois heures, on est pris dans cette histoire, dans ce devoir de mémoire, dans cette horreur que peut être la guerre et qui fait froid dans le dos.
Fort heureusement pour oi, je n'ai pas connu la guerre, il est donc difficile pour moi d'imaginer ce que les protagonistes ont pu ressentir à l'époque. J'en ai bien une petite idée, mais assis sur mon siège derrière mon ordinateur, j'ai conscience que ce n'est qu'une infime idée. Le film à en tout réussi à me toucher, à me bouleverser. On se demande comment une telle guerre à pu avoir eu lieu, comment l'Homme est capable de telles atrocités alors qu'à côté il est aussi capable de bonne chose. J'ai aimé en tout cas ici que ce ne soit pas juste une histoire de Bien et de Mal. C'est plus complexe, plus ambiguë, plus profond.
La nature humaine est loin d'être parfaite, mais sans en abuser, ce film est un bon devoir de mémoire pour essayer de ne pas reproduire les erreurs passés tout en essayant de comprendre. C'est d'ailleurs aussi cet aspect que j'ai apprécié dans ce film assez sobre mais très efficace, c'est sa volonté de ne pas juger, de ne pas condamner mais surtout de relater cette intrigue en essayant de comprendre certains comportements immoraux. C'est brutal, on ne peux s'empêcher d'être écœuré quand on voit le profit que certains font de la guerre, cette guerre qu'on prends presque pour un jeu mais le film atteint son objectif de réveiller les conscience. Sans tomber dans le pathos gratuit, il nus fait réfléchir, nous interpelle.
Pour bien incarner Oskar Schindler, le choix de Liam Neeson fut très judicieux. En plus d'être charismatique, il charme l'écran comme il charme ses interlocuteurs. Il fait un Schindler convaincant. Incarnation parfaite de ce que je dis plus haut, on ne cache pas le fait qu'il soit un nazi et qu'il est bénéficié des avantages qui vont avec, son personnage lui même l'assumant pleinement à la fin, mais on ne le condamne pas sans pour autant le protéger. Si grâce au jeu de l'acteur, son personnage gagne un certain capital de sympathie, on à quand même bien conscience des profits qu'il tire et de l'abus de pouvoir qu'il exerce pour arriver à ses fins. Il est peut être en ça montré à l'écran de façon humaine. Ni bonne, ni mauvaise, c'est juste une personne humaine avec ses failles, ses erreurs, ses maladresses de jugement dont cette guerre à quand même permis d'évoluer. Cette prise de conscience qu'il va avoir de plus en plus lorsque il y aura la mythique apparition de la petite fille en rouge va aussi l'aider à enlever un peu le voile qu'il à sous les yeux. Et pour tout ça, Liam Neeson est vraiment parfait. Il n'en fait jamais de trop et utilise toujours le ton juste.
Face à lui, on retrouve un peu son alter ego opposé avec Ralph Fiennes dans la peau de Amon Goeth. Lui aussi bénéficie de cette guerre, pour sa part, son personnage est plus malsain avec un regard plus sadique et un certain amusement que l'acteur réussit très bien à retranscrire sans jamais être ridicule. Si Schindler est le côté blanc avec un point sombre du yin et du yang, Goeth est son aspect le plus sombre mais fort heureusement, on n'en oublie pas de lui montrer quand même son point plus clair. On va pas se mentir, c'est le méchant par excellence de ce film mais il y à une touche d'amour qu'on va essayer de donner à son personnage notamment vis à vis de sa domestique que j'ai trouvé intéressante. Quoiqu'il en soit, Ralph Fiennes est lui aussi parfait dans son rôle, charismatique et pathétique en même temps, il véhicule dans son regard la noirceur nécessaire pour rendre son personnage terrifiant.
J'ai bien aimé aussi Ben Kingsley dans la peau de Itzhak Stern. C'est un acteur que j'affectionne beaucoup et ici, il joue très bien je trouve. Sans apitoyer son personnage sur son sort, à travers sa gestuelle et sa posture, il lui donne un côté sobre très efficace qui fait qu'il garde toujours sa tête sur les épaules. Son regard accusateur sur certaines situations (comme celle où Schindler le sauve in extremis d'un train l'envoyant à la mort prétextant qu'à cause de lui il aurait perdu beaucoup d'argent) est parfaitement dosé. J'ai beaucoup aimé ce personnage posé que l'acteur incarne vraiment bien. Rien à redire concernant le reste du casting, chaque comédien joue très bien le jeu. Les regards se mélangent et c'est aussi à travers tout ses regards que le film est fort et agit sur nous tel un uppercut.
Derrière la caméra, Steven Spielberg s'était déjà adonné à des films dit "sérieux", loin du simple divertissement. Mais par le passé, il y avait toujours mis une dose de légèreté qui nous faisait bien rappeler que l'on était dans un film, un film estampillé Spielberg qui plus est. Une légèreté qui permettait au côté "sérieux" du film de ne pas être trop plombant. Avec ce long métrage, le cinéaste atteint sa maturité. Jamais une de ses réalisations n'aura été si parfaite, si minutieuse et en même temps si brute. Ca va bien au delà du simple noir et blanc avec quelques touches de couleurs fort bien exploités. Non ça passe par une caméra qui filme quasiment comme un documentaire, qui se débarrasse de tout ses excès pour aller directement à son but.
Ici, le réalisateur ne fait pas dans la dentelle et c'est tant mieux. L'artifice du cinéma s'efface. Plus qu'un film, c'est avant tout un document de mémoire. Ça se traduit par des scènes de nudités, des scènes sanglantes et des regards malsains qu'on était pas habitué à voir chez Steven Spielberg. Ce n'est plus le cinéaste qui parle, c'est juste un homme qui veut nous raconter une terrible histoire. Une histoire si poignante, qu'il n'y à pas besoin d'en rajouter. Pas besoin de couleurs (ici elles sont utilisés de manière purement symbolique), pas besoin de grands effets pyrotechnique mais juste un matériau brut de décoffrage. Les barrières tombent et c’est aussi parce qu'il n'y à aucun artifice derrière lequel se caché que le film devient si émouvant.
Les décors sont eux aussi incroyable, on se sens parfois prisonnier également comme la scène de la douche féminine collective où on se laisse surprendre à avoir peur pour nous aussi comme si on se trouvait au milieu de toute ses femmes. La caméra fait son travail de témoin, c'est le sans faute et malgré sa durée de plus de trois heures, on reste pris du début jusqu'à la fin sans jamais quitter l'intrigue. Le montage est très fluide, la photographie est magnifique avec des nuances de gris dans ce noir et blanc qui sont de toute beauté sans pour autant là non plus chercher le simple effet visuel. C'est juste beau à voir malgré la monstruosité du récit.
La couleur à la fin arrivera presque comme une délivrance, une évasion de ce camp, signant la fin de la guerre. L'heure est au recueillement, au devoir de mémoire, on panse les plaies, on salue le fait d'être toujours en vie, on respire de nouveau même si on ne peux s'empêcher de garder en tête que ce passé n'est pas si lointain que ça et qu'il y à des leçons à tirer, une réflexion personnelle que chacun devrait faire. Quand à la bande originale signée John Williams, elle est elle aussi parfaite, juste. Chaque note accompagne de bonne manière ce récit sans trop en faire mais en ayant le lyrisme nécessaire pour donner encore plus de profondeur à ce long métrage.
Pour résumer, je ne regrette pas d'avoir enfin pu voir "La Liste de Schindler". J'ai pris mon temps pour le découvrir mais ça en valait la peine. J'attendais d'être en condition et là aussi ça en valait la peine. C'est le genre de film qu'il ne faut pas se forcer à voir. Il faut avoir la volonté de le découvrir et dans toute sa complexité, il est vraiment brillant. Un devoir de mémoire important, un film pas facile à aborder, que je ne reverrais pas tout les jours car il est très dur mais que je reverrais quand même pour continuer d'essayer d'en chercher toute les subtilités. Avec ce film, Steven Spielberg prouve que c'est un grand cinéaste capable de faire des divertissements efficace mais aussi capable de nous faire réfléchir. Passionnant et porté par un très bon casting, "La Liste de Schindler" est sans nul doute un classique indémodable qu'il est très important de découvrir au moins une fois dans sa vie et de pousser ensuite une réflexion personnelle bien au delà de son visionnage. Un film à voir.
La liste de Schindler
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