Magazine Cinéma

Grave Encounters 2 (John Poliquin, 2013)

Par Doorama
Grave Encounters 2 (John Poliquin, 2013) Un étudiant en cinéma pense que le film Grave Encounters n'est pas un faux documentaire et que les images qu'il contient sont réelles. Il décide avec quelques amis d'aller tourner sun documentaire sur le lieu où le premier avait été tourné... Et forcément... :-)
"Encore un found-footage...", c'est bien sûr par là que nous avons commencé à reculons la découverte de Grave Encounters 2, mais néanmoins habités de cet espoir (vain ?) de retrouver la force d'un Blair Witch Project. La rédaction en a bouffé du found footage... et force est de reconnaître que peu son convaincant, démontrant chaque fois les limites d'un genre exigeant et exiguë  Alors que le premier Grave Encounters avait su nous séduire et nous avait fait sursauter, cette suite maladroite retente l'expérience en reprenant l'un des ressorts habituels du genre : "et si c'était vrai", ici du premier film. Bonnes idées flirtent avec trahisons dans cette seconde visite du bâtiment infernal...
Parmi toutes les tentatives, souvent prétentieuses, de retrouver la pureté et l'efficacité de ce qui avait fait le succès de Blair Witch (le mélange vrai/faux, je jeu sur la réalité et l'imaginaire collectif...), Grave Encounters était parvenu à nous tenir en haleine par quelques "effets sursautant" et le sympathique dialogue qu'il installait avec le genre des shows TV de chasse aux fantômes (encore que Rec avait déjà ouvert la voie bien auparavant). Quoi qu'il en soit, on garde un bon souvenir du Grave Encounters qui ,"obligé" ou non, consciemment ou non, élargissait un peu le genre, sans trop le trahir, en multipliant les composants scénaristiques (fausse émission, fantômes, hallucinations, apparitions, maison hantée, etc...) et, seuls défenseurs que nous semblons être sur la toile du premier Grave Encounters, nous on le garde ! Sa suite nous à donc tentée...
Cette fois un étudiant en cinéma pense que le premier film n'est pas un found-footage issu de l'industrie cinématographique, mais un vrai documentaire... Comme tout jeune con de cinéma d'horreur, il se précipite donc avec ses amis là où il risque les emmerdes : "allons tourner un film là où des gens sont morts de manière inexpliquée, et que je pense que c'est réellement dangereux pour nos vies, ça va être fun !"...  Passé une trentaine de minutes pour nous convaincre (inutilement) que ce pitch de ciné de genre devait paraître crédible, Greave Encounters 2 démarre alors ses hostilités. Comme conscient que le genre est épuisé et usé, il tente alors de multiplier l'action et les rebondissements. Ca rend le film plus visible, mais pas meilleur pour autant, puisqu'il en résulte moult trahisons des codes du genre, sans parvenir à en étendre vraiment sa portée. Grave Encounters 2 utilise alors ses plans et ses différents grains d'image sans plus se soucier du fait qu'elles sont censées provenir des protagonistes... La règle du subjectif explose en plein vol, les contraintes techniques du genre sont librement interprétées sans succès et l'accent est mis sur l'action à l'image, tristement exposée comme un mélange de Rec, Cube et Death Note... On pique un peu partout, on habille ça en found footage et on exploite le tout en direct to DVD...
Bien peu convaincant en dépit de deux ou trois plans qui surprennent le spectateur, Grave Encounters 2 nage dans la contradiction entre les mécanismes de peu inhérents à sa technique et sa volonté de s'en éloigner... Il n'en résulte qu'un film hybride, un peu fun, pas mal crétin aussi, qui rêve de réussir l'injection d'une peur Blair-Witch dans le cinéma plus "conventionnel" et qui confond au final deux genres distincts, empêchant de fait un mélange réussi... "Moins pire qu'un autre", "moins mauvais que pire" et "meilleur que pire", Grave Encounters 2 tente avec bien peu de réflexion de repenser un genre malade, le résultat est visible pour les plus demandeurs de cinéma de genre, pour les autres il sera sans doute une "preuve de plus" que ce même cinéma de genre n'a que bien peu d'intérêt... Pour le coup, la rédaction irait dans leur sens cette fois-ci... En fait on penserait même que Grave Encounters 2 est un vrai-faux found-footage conçu pour faire faussement croire que le genre est malade, qu'il va s'éteindre ( alors qu'il prospère encore !), pour mieux nous surprendre plus tard ! Une diversion partiellement réussie à défaut d'être un divertissement totalement réussi... C'est tordu ? Pas autant que les éléments de scénars de Grave Encounters 2, cocktail chargé pour  fans de genre (et bon public) seulement !
Grave Encounters 2 (John Poliquin, 2013)

Procurez-vous Grave Encounters 2 ou d'autres films de John Poliquin 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Doorama 230 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines