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MARRUECOS….una vez mas, tierra de refugio para los espanoles!

Par Citoyenhmida

J’ai souvenance de mon école primaire, à Tanger!

Sur les photos de classe, je retrouve certains prénoms de mes camarades : entre Lotfi et Gérard, il y avait José!  José, le fils d’un mécanicien espagnol, c’était un grand gaillard, toujours puni par l’instituteur!

Je retrouve aussi certains noms que je n’ai pas oublié : PLANAS, je crois que c’était “le premier de la classe”, toujours bien coiffé, toujours tiré à quatre épingles. Son père était, si je ne m’abuse, un opticien espagnol.

Durant tout mon primaire, les élèves espagnols ont partagé nos jeux, nos bêtises, nos bancs, notre vie de tous les jours!

J’ai souvenance encore de Juanito, le chevrier, qui passait dans le quartier, avec ses quatre ou cinq chèvres, aux pis énormes, gonflés de lait, ce liquide nourricier qu’il vendait directement! Dès qu’elles entendaient le tintement caractéristique des grosses cloches pendues au cou des caprins, les femmes du quartier se pointaient derrière leur porte et tendaient à Juanito le pichet qui remplissait de bon lait frais!

Juanito était espagnol, il portait un béret noir plat, une chemise à carreaux et une longue canne pour guider son petit troupeau! Il ne parlait pas arabe et pourtant tout son lait était vendu exclusivement aux marocains!

J’ai souvenir d’un médecin, un vieux monsieur, très gentil, très serviable, toujours disponible, qui ne se faisait pas payer quand le patient n’avait pas quoi et qui comptait sa consultation à un prix dérisoire pour les autres : c’était un espagnol et sa clientèle était surtout marocaine!

J’ai souvenir d’un autre médecin, Don Carlos! Tout Tanger le connaissait, le respectait et l’admirait : cet espagnol avait su s’imposer au monde cosmopolite de Tanger des années d’antan.

J’ai souvenir des marins-pêcheurs espagnols qui halaient le filet sur la plage, avec leurs collègues marocains, suant sang et eau, les uns fredonnant des airs de leurs pays dont ils apercevaient les côtes à l’horizon, les autres invoquant Allah le tout puissant!

J’ai souvenir aussi du pressing AMAYA, de la mercerie QUINTERO, du glacier de la rue Jeanne d’Arc ou de celui de l’Avenue d’Espagne qui servait cette “horchata” dont je garde le goût à la bouche des décennies après. Ou encore le charcutier du marché central,  ou simplement du rémouleur qui aiguisait les couteaux et attirait la clientèle, en jouant de l’ocarina, appuyé sur sa roue.  Ils étaient tous espagnols.

La plupart étaient nés en Espagne et avaient trouvé refuge à Tanger lors et après la Guerre civile qui avait dévasté leur pays.  Certains étaient venus dans le cadre de l’occupation espagnole du Nord du Maroc; mais ceux-là étaient peu nombreux!

Tanger était pour les “rojos”, les rouges,  les républicains, les anti-franquistes une terre d’accueil, généreuse et hospitalière.

Cinquante ou soixante ans plus tard, les espagnols, les nouveaux riches de l’Europe, les assujettis à Franco qui ont réussi leur passage à la démocratie plus vite que n’importe quel autre pays européen, les espagnols sont rattrapés par la crise et viennent trouver encore une fois refuge chez leurs voisins du Sud.

Il ne faudrait pas qu’ils oublient qu’il y a encore des africains qui croient que l’Espagne est l’Eldorado, et qui sont prêts à sacrifier leur vie pour y arriver.

Il ne faudrait pas qu’ils oublient qu’ici ils sont accueillis, à bras ouverts, sans trop de tracas administratifs.

Il faut surtout qu’ils n’oublient pas que le Maroc est un état indépendant et souverain, qu’il est en droit de faire respecter ses lois et ses règlements sur son territoire!

Le Maroc, terre d’accueil, oui certainement! Terre d’asile, oui, pourquoi pas! Terre de refuge, absolument, noblesse et hospitalité obligent! Mais pas terre à conquérir, ni à reconquérir!

BIENVENIDOS AMIGOS! Pero solo si venis como amigos!


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