Après IBM et Google, c’est au tour d’Apple d’annoncer le rapatriement d’une partie de sa fabrication aux Etats-Unis.
Après l’annonce d’IBM et de Google de ramener sur le sol américain une partie de leur production, respectivement le Lenovo et les Google Glass, Apple a confirmé cette semaine son même désir pour l’assemblage de sa nouvelle ligne de Macbook pro. À la suite d’années de déclin, le Président Barack Obama avait notamment annoncé l’année dernière la création de près d’un demi million d’emplois manufacturiers aux États-Unis entre mi-2009 et fin 2012. La production de certaines technologies à haute valeur ajoutée serait-elle en train de reprendre le chemin du pays? Il est certain que ces annonces ne concernent qu’une partie mineure de la production de certains articles très précis de chaque marque. La tendance, qui en fait que poindre du nez, reste néanmoins palpable. Une partie des consommateurs semble en effet exiger de ces appareils une production plus rapide, plus proche et aussi plus personnalisée.
Rapprocher le lieu de production
La première raison pour laquelle une partie de la production est rappatriée aux Etats-Unis est que cela permet de rapprocher le lieu de production du reste des activités, en premier lieu le siège social. D’autre part, en terme de logistique, rapprocher la fabrication des centres de distribution et de retour des produits permet de faciliter et de rendre plus rapide différents processus, comme la livraison par exemple. Une partie croissante des consommateurs demande une livraison rapide et les constructeurs doivent y répondre. Ainsi, IBM a récemment annoncé le rapatriement d’une partie de sa production de Lenovo en Caroline du Nord, alors que son siège social se situe à Morrisville, CN et ses activités de distribution non loin de là. Une autre raison, avancée notamment par Tim Cook concernant le rapatriement de l’assemblage de la nouvelle ligne de Macbook en Californie, est de ramener certaines connaissances manufaturières concernant la production d’appareils électroniques complexes dans leur pays d’origine. Des compétences qui avaient quittées l’Amérique depuis de nombreuses années, notamment au profit de la Chine.
Une offre plus personnalisée
Il est bien clair que le rapatriement de la production n’en concerne qu’une partie. Robert Parker, CFO d’IBM a souligné que la nouvelle usine de Caroline du Nord ne concernait que certaines niches. Le reste des 7 millions de Lenovo qui sont produits chaque année en Amérique du Nord restera fabriqué en Chine ou ailleurs. Les prix font en effet partie des questions récurrentes concernant ce processus de “onshoring”, autrement dit le fait pour les constructeurs de rapporter une production délocalisée depuis des années dans des pays à bas coût de main d’oeuvre, dans leur pays originel. Cependant, les produits dont la fabrication a été relocalisée correspondent à des demandes précises, plus personnalisées, et exigent des délais courts. Certains clients comme des gouvernements ou des universités, exigent que leurs produits soient fabriqués aux Etats-Unis. La production de masse n’est plus une priorité pour une partie des consommateurs, qui cherchent plutôt que l’on personnalise leurs produits en masse. Les modes de construction doivent pour cela être quelque peu modifiés, plus automatisés ; une pratique a déjà entammée, notamment en Caroline du Nord.