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Joe Satriani - Shepherd's Bush Empire, London, le 17 juin 2013

Publié le 17 juin 2013 par Concerts-Review

Mitch Zoso Duterck

 Joe Satriani -  Shepherd´s Bush Empire, London - 2013.06.17

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Lineup :
Joe Satriani - guitar
Mike Keneally - guitar, keyboards
Bryan Beller - bass
Marco Minnemann - drums

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Il restait quelques places disponibles aux guichets pour ce concert. C'est vous dire si les vendeurs clandestins et arnaqueurs en tous genres avaient fort à faire pour écouler leur marchandise. Ça sentait la braderie à certains moments et j'aime quand le chasseur devient gibier. Ces dans ces cas là que je voudrais être fusil et tirer un coup. Allez, soyons fous : deux coups!

 Donc, nous, les détenteurs des précieux sésames faisons la traditionnelle queue à l'anglaise en laissant le passage à ceux qui "guichetent" au grand désappointement des "blackmarketeurs" précités. On socialise à l'anglaise aussi et la sauce (Worcester) prend, en toute courtoisie. 

En passant devant la billetterie, autant jeter un coup d'œil sur les futurs concerts, on ne sait jamais... Et là, mon cœur bondit, s'emballe, se déballe, s'exalte, exhale et bat des records.

 Oui je lis bien, les Black Star Riders de Scott Gorham et Darren Warton de Thin Lizzy seront là le 23 novembre! 

Je décide sur le champ qui est en l'occurrence le trottoir de L'O2 de Shepherd´s Bush que je serai de la partie moi aussi. 

Petit mouvement rotatif de 45 degrés sur ma droite, geste précis et rapide vers ma MasterCard. Un peu à la Clint Eastwood dans "l'Homme des Hautes Plaines". En deux minutes, j'ai un ticket bien rangé par devers moi. Rotation de 45 degrés vers la gauche et je reprends le profil normal de ma progression, pour ceux qui ont suivi. Contrôle élémentaire par le portier Watson et je me propulse sportivement deux à deux (quatre à quatre étant impossible dans ce type d'escaliers) et me voilà assis une fois encore à mon traditionnel 1er rang, plein centre du balcon de ce bel "Empire" bicentenaire. Appareil photo : checked, enregistreur stéréo : checked, IPhone : checked!

 La salle se remplit allègrement, normal avec un public discipliné qui diffère tellement des troupeaux de veaux beuglants du nord de notre pays à l'entrée de nos propres salles (qui le sont parfois)... Bon, là-dessus, je ne suis pas obligé de mourir déshydraté, une prise de contact amicale avec mon voisin de gauche me rassure sur la surveillance de chaque instant qu'il promet d'assurer de mes effets pendant mon bref éloignement régénérant vers le bar de l'étage. Ma pinte de Guinness en mains je rejoins ma place chérie que mon Briton a préservé des nombreux autres séants qui lui montraient un intérêt certain à l'occupation, vu sa situation stratégique.
Bien, allez, on y va!
Première partie assurée par le Matt Schofield Trio

Pendant 40 minutes le natif de Manchester expatrié a Toronto après un passage en Californie va nous servir un blues d'excellente facture signé par le son typé de sa Fender Stratocaster. 

Ça joue excessivement bien et pas un seul instant on ne se dit : "tiens, il rejoue encore ce morceau là"?
Matt, que j'aurai la chance de rencontrer plus tard dans la soirée, a sa propre identité musicale ce qui est devenu très rare dans le genre. J'ai envie de découvrir donc je vais me mettre en chasse sous peu.

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Il est 20.30 quand la sono s'agite et monte la puissance pour nous servir pleins pots "Rock And Roll" de Led Zeppelin que Joe Satriani a choisi comme intro de concert. Je l'aimais déjà bien ce petit là mais hier, il a encore monté d'un cran dans mon cœur. C'est une grande première pour moi car je n'ai jamais vu Joe en concert! Comme ça les mauvaises langues qui disent que j'ai tout vu se tairont.

 Le Maestro est accompagné de son nouveau band et les habitués se demandent si ce sera aussi bon qu'avant. 

Il faut croire que oui, car dès le premier morceau, "Cool #9", tout le monde semble rassuré et même plus si j'en juge par les mouvements de tête qui vont de haut en bas un peu à la manière de ces chiens "Made in Hong-Kong" (le China était rare à l'époque) qu'on déposait sur les plages arrière des voitures et qui dodelinaient du chef au moindre relief capricieux du revêtement de nos routes. C'était bien avant les horribles tapis bicolores exécutés au crochet qui ont remplacé les pauvres bêtes par leurs horribles carrés aux motifs incertains. 

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 C'est donc très bon, excellent d'après les experts qui semblent être légion ce soir. On plonge ensuite dans "Flying in a Blue Dream" sans pour autant sombrer dans les bras de Morphée. Ca enchaîne très vite, tout est au point, rien ne grippe la machine californienne. 

Au cours de la soirée, Joe va nous montrer quelques unes de ses Ibanez favorites, les seules à avoir recueilli les faveurs du maître es guitare.

 Joe Satriani maîtrise et contrôle tout à la perfection. Il utilise le vibrato avec virtuosité un peu à la Jeff Beck qui est pour moi la référence absolue en matière de contrôle parfait et absolu de l'instrument.
La tournée est placée sous le label " Unstoppable Momentum" le titre du dernier opus en date du sieur Joe et il nous gratifiera de cet album dans sa quasi totalité. Et c'est très bien vu car ceux qui ne l'ont pas encore vont repasser se le procurer au merchandising avant de sortir, toujours sous le coup de l'émotion, car il y en aura aussi pendant ce concert. 

C'est, je le rappelle, un évènement destiné aux fanas de la six cordes, donc pour ceux qui n'aiment pas les soli flamboyants, ce n'est pas "the place to be". 

Satch, comme on le surnomme, va nous offrir aussi quelques moments "tendresse". Le genre de truc où même les muets pourraient faire une déclaration d'amour brûlante à l'élue de leur cœur tellement c'est beau. 

"The Crush of Love" est à mon sens le moment de virtuosité magique pendant lequel Joe partage son leadership avec son claviériste-guitariste Mike Keneally.

 Sans le connaître, si vous voyez Mike s'approcher de votre guitare, les cheveux gris et le look "grand-père" vous aurez envie de lui dire : "fais gaffe papy, çà casse, c'est pas des jouets". Grosse erreur!

 Quand papy Mike s'empare de sa Strat verte et noire il ne vous reste qu'une chose à faire, préparer une de vos mains sinon les deux à récupérer votre mâchoire inférieure car elle va tomber immédiatement. Le genre de truc qui donne aux ruminants ce côté supérieur sur ceux qui gobent les mouches. 

Papy est un tueur; les mecs! 

Aucun des quatre musicos présents sur scène n'a de leçon à recevoir de personne d'ailleurs.

 Non di d'ju qu'cest bon!

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Après deux heures cinq minutes et une vingtaine de morceaux, le concert intense se termine par "Summer Song" et "Rubina". 

Puis, les lumières se rallument aidées en cela par un préposé local.
Si je voulais bouder mon plaisir je pourrais vous dire qu'il y a un ou deux morceaux qu'auraient pu se terminer plus vite mais bon, c'est un concert de guitares et avec deux pointures pareilles..
Direction métro. 

Ensuite Angus Steak House à Leicester Square, côtes d'agneau, légumes et re-Guinness avant de héler un taxi car à cette heure tardive, le Dernier Métro n'a pas attendu François Truffaut donc, à plus forte raison votre reporter favori, pour s'en aller. 

Allez un peu de repos avant la série de quatre concerts qui attendent à l'AB en une semaine et ça commence...ce soir!

Mitch Zoso Duterck


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