Hier, La Libre Belgique lançait un pavé dans la mare en dévoilant que le festival Rire sur la ville organisé à Charleroi par François Pirette avait été subsidié par la Ville, la Région et la Fédération Wallonie-Bruxelles à hauteur de 140.000€. Ce rendez-vous de l’humour, qui en est à sa troisième édition, n’avait pas rassemblé les foules l’année passée et avait déjà contraint le commune hennuyère à mettre la main au portefeuille.
Paul Magnette avait alors réagit en affirmant «Je ne sais pas exactement à combien se chiffrent les apports respectifs des différents ministères mais tout cela me parait fort raisonnable en comparaison du montant des subsides accordés à d’autres événements, comme les Francofolies, les Ardentes, la fête des Solidarités ou encore Scène-sur-Sambre».
Mais ce matin, La Dernière heure en a rajouté un couche en expliquant que la CPAS de Charleroi avait également dû donner de l’argent à travers l’achat en masse de tickets, 1.500 au total. A 10€ l’entrée, c’est donc un montant de 15.000€ que le Centre Public d’Action Sociale a dépensé pour offrir ces billets à ces allocataires alors que l’organisme public (et la ville) sont déjà dans le rouge.
La pratique de distribution d’entrées pour des événements culturels n’est pas critiquable en soi, c’est plutôt la manière dont les responsables ont procédé qui porte plus à polémique. Premièrement, les tickets doivent normalement être nominatifs, ce qui n’est pas le cas ici, les délais étant trop réduits. Ensuite, un accord aurait dû être passé pour que l’achat groupé de ces billets soit négocié afin de réduire le prix de ceux-ci. Chose qui a également été « oubliée ».
Malgré tout, il faut souligner que l’initiative de François Pirette est louable puisqu’elle tente de dynamiser le centre-ville de Charleroi qui reste trop souvent triste et sans vie. Un grand nombre de spectacles de Rire sur la ville sont gratuits et animent chaque quartier de la cité durant tout un week-end. Enfin, de grands noms sont à l’affiche de l’événement tels qu’Annie Cordy, Gustave Parking, Max Boublil ou Les Lascars Gays, le tout pour un prix réduit : 10€.
Le problème ne viendrait-il pas plutôt de cette incapacité des autorités et de la population carolo à croire en des projets locaux et à les faire vivre? Quand on voit certains autres événements qui ne fonctionnent pas alors qu’ils ont un grand succès ailleurs tels que le marché de Noël, les Fêtes de la Musique, de Wallonie (excepté le concert NRJ) ou la City Parade (qui avait vu l’annulation de plusieurs sponsors quand on ils ont appris que ça se passerait à Charleroi) on peut se poser des questions…
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