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"Roméo et Juliette" version glam rock : de vrais talents au service d'une partition affaiblie...

Publié le 21 juin 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Au Vingtième Théâtre, la compagnie Magnus Casalibus donne à voir une adaptation moyennement convaincante du drame shakespearien, en raison de son livret réducteur et sans doute d'une mise en scène de Vincianne Regattieri gentiment grungy mais presque timorée et un brin brouillonne. D'autant plus regrettable que la distribution est excellente.

Resserrant l'intrigue et le propos autour des deux héros, le responsable du script Alain Sizey commet selon nous l'erreur de trop délaisser la guerre que se livrent Montaigu et  Capulet, faisant perdre de sa puissance à cette histoire d'amour interdite (que l'on s'abstiendra de résumer car présente dans tous les esprits). Par ailleurs la réécriture des dialogues, plus concis et plus contemporains, appauvrit également l'oeuvre originelle, peinant à trouver sa propre poésie, sa propre emphase "rock & trash". On reste ici dans un ordinaire assez terne manquant de virtuosité. Or il nous semblait possible de parer Shakespeare de cuir en respectant ses mots. Dommage.

Visuellement, on navigue plaisamment, même si l'on cherche parfois à identifier la couleur du spectacle, entre le Rocky Horror Picture Show, le théâtre élisabéthain et la Commedia dell' Arte. Cadre de scène cerné d'ampoules façon cabaret, plateau nu sur lequel évoluent et se changent à vue les six acteurs (tous de sexe masculin, comme au XVIème siècle)  portant des costumes intemporels ingénieusement assemblés. Notre curiosité est attisée, et l'on guette avec une certaine attente les images qui nous surprendront ou nous transporteront. Hélas les propositions s'avèrent bien raisonnables, trop académiques. Cela pourrait être plus percutant, bousculant, outrancier, décapant, âpre, assourdissant...

Les interprètes, pour leur part, s'offrent sans retenue et avec justesse. Ils sont le véritable point fort du spectacle. Les performances frôlent parfois l'acrobatie. On saute, escalade, virevolte, passe d'un rôle à un autre à la vitesse de l'éclair... Enthousiasmante énergie de groupe. Signalons un joli travail sur le masque. En ces temps d'adoption du mariage pour tous (même si là n'est pas le propos), Lucas Anglarès (Roméo) et Sinan Bertrand (Juliette) forment un couple charmant et touchant. Fougueux, passionnés, chantant leur amour, leur douleur, avec une poignante intensité. Autour d'eux, Christophe Bonzom, Alexandre Bonstein, Lauri Lupi et Léo Messe s'emparent avec une imagination fertile  de tous les autres personnages.

Bon...

Jusqu'au 28 juillet.

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