La mort vous va si bien (Death Becomes Her)

De : Robert Zemeckis.
Avec : Meryl Streep, Goldie Hawn, Bruce Willis, Isabella Rossellini, Ian Ogilvy, Adam Storke, Nancy Fish, Sydney Pollack, Michelle Johnson, Mary Ellen Trainor, William Frankfather...
Genre : Comédie - Fantastique.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 39.
Date de sortie : 23 décembre 1992.
Synopsis : Madeline Ashton est une actrice de cabaret sans succès qui commence à ressentir durement les effets de l'âge. Mariée à Ernest, un chirurgien esthétique, elle méprise sa rivale Helen, un écrivain ex-fiancée d'Ernest. Elle devient obèse mais, après un long séjour en hôpital pour dépression, Helen Sharp revient en pleine forme et parvient à regagner le cœur d'Ernest et à le convaincre d'éliminer Madeline. Mais cette dernière vient de goûter à une potion...
Bande annonce originale
"- Où est ma femme ?
- Je suis désolé elle est à la morgue.
- Quoi à la morgue ? Elle va être furieuse..."


Comme pour Steven Spielberg, il y avait encore quelques films que je n'avais pas vu de Robert Zemeckis bien que j'adore ce cinéaste. "La mort vous va si bien" en faisait parti jusqu'à aujourd'hui où j'ai enfin pris le temps de le découvrir. Sans réelle grosses attentes à son sujet, je voulais juste voir une comédie sympathique sans prise de tête.
Et c'est ce que j'ai eu. En effet, le scénario écrit par Martin Donovan et David Koepp est très sympathique et ne vole pas très haut. Très léger, c'est peut être pour ça aussi que paradoxalement, je n'y ait pas adhéré plus que cela. Avec comme sous texte la superficialité d'Hollywood et la volonté de certaines actrices de vouloir rester éternellement jeune pour rester sur le devant de la scène, le film ne m'a pas plus passionné que ça car je trouvais qu'il lui manquait un petit je ne sais quoi pour vraiment le rendre fascinant. J'en attendais pas un grand film pourtant mais malgré ça, il y à toujours eu durant mon visionnage la sensation d'un manque que je ne saurais définir.
Malgré tout, cette comédie fantastique nous fait passer un bon moment. Elle possède son quota d'humour léger avec quelques répliques bien sympathique et l'alchimie avec le fantastique est plutôt plaisant à voir. Ce n'est pas transcendant, mais ça fonctionne quand même car on n'as pas le temps de s'ennuyer et on ne voit pas le temps passer. Tout n'est donc pas parfait dans ce scénario, il y à même quelques maladresses ou quelques pistes qu'on aurait aimé voir un peu plus creusé comme le personnage de Lisle Von Rohman mais globalement ça reste quand même convenable.
Si j'ai ressenti un manque, ça ne vient en tout cas pas du casting que j'ai trouvé plutôt bon à commencer par le trio en tête d'affiche qui ne sont pas là dans le rôle de leurs vies mais qui font quand même le job de façon convaincante. Meryl Streep par exemple est très bonne en Madeline Ashton. L'actrice joue très bien le côté superficiel de son personnage tout en réussissant à ne pas le rendre glamour malgré sa classe naturelle. Bien au contraire, elle réussie à rendre son personnage totalement has been, c'est ce qui la rend d'ailleurs un peu attachante malgré le côté vicieux et manipulateur de son rôle.
A ses côtés, Goldie Hawn en Helen Sharp est elle aussi très bonne. Si son passage à l'hôpital psychiatrique tombe (à l'image de ce film) parfois dans la surenchère inutile, elle reste globalement elle aussi fort sympathique. Comme Meryl Streep, elle incarne bien le côté has been de son personnage alors même que la comédienne n'est pourtant pas dénué de charme. Son capital sympathie est un peu plus élevé car le sort s'acharnant sur elle, on peu comprendre son désir de vengeance mais cette vengeance sera si grotesque qu'elle en deviendra très drôle.
En plein milieu de ce duo très féminin, on retrouve Bruce Willis en Ernest Menville. Très loin de ses rôles de sauveur du monde, j'ai adoré le voir jouer un personnage paumé qui subit un peu sa vie au lieu de la vivre. Sa maladresse est également très attachante. L'acteur interprète à merveille ce personnage pris dans une situation qui le dépasse complétement. Jouer par un autre comédien, ce rôle aurait pu vite être très risible voir fade et sans saveur mais Bruce Willis parvient à bien exister à l'écran tout en restant suffisamment en retrait pour ne pas trop tirer la couverture vers lui.
J'ai bien aimé aussi voir Isabella Rossellini dans la peau de Lisle Von Rohman. Au delà de l'atout charme que sa présence apporte à l'écran avec des costumes fort sympathique à l'oeil pour l'homme que je suis, j'ai trouvé que son personnage était plutôt intéressant. Image d'Hollywood qui te manipule, qui te faire rêver pour mieux atteindre ses objectifs, qui ne te préviens pas toujours à temps des risques, qui joue beaucoup sur le côté superficiel des choses... C'est un personnage que j'ai bien aimé et que j'ai trouvé bien joué par l'actrice. C'est juste dommage qu'on la voit si peu au final et qu'on est pas un peu plus exploité son côté manipulatrice. Quant au reste du casting, il s'en sors très bien même si c'est assez anecdotique, le film se concentrant plus sur ce quatuor. L'apparition de Sydney Pollack dans le rôle du Docteur aux Urgences reste toutefois assez drôle.
Derrière la caméra, j'ai trouvé Robert Zemeckis assez peu inspiré. C'est pas mauvais mais c'est loin d'être transcendant non plus et je n'ai pas retrouvé dans ce film la folie visuelle et l'intelligence du cinéaste dans le positionnement de sa caméra. A l'image de son scénario, c'est même parfois très léger avec de nombreuses scènes assez prévisible vu les angles de vues choisies. Pas bien méchant, ça reste quand même efficace avec un montage dynamique malgré des sauts dans le temps que j'ai trouvé un peu maladroit. Maintenant dans l'ensemble, comme je l'ai déjà dit, on ne s'ennuie pas et ça se laisse quand même gentimment regarder.
En revanche, les effets visuels ont pris un terrible coup de vieux. Comme le film est léger ça n'a pas gâché mon visionnage mais quand je vois certains films de Robert Zemeckis qui ont bien vieilli que ce soit dans le visuel ou dans l'ambiance qu'ils dégagent, j'ai été très surpris de voir un tel résultat ici. J'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à me dire que ce film est un long métrage des années 90 tant il sens à mes yeux plutôt les années 80 malgré l'Oscar et le BAFTA obtenu par ce film pour ses effets visuels. Dans l'idée, il y à des choses très drôle pourtant comme le trou dans le ventre de Goldie Hawn ou le cou élastique de Meryl Streep mais les effets spéciaux ont vraiment pris un coup ce qui permet d'avoir du mal à totalement y adhérer.
Les maquillages sont plaisant mais sont trop visible et parfois on sens bien le côté utilisation de mannequin qui nous font un peu "sortir" du film. C'est dommage car j'ai l'impression qu'on à quand même bien bosser sur la photographie de ce film mais c'est vraiment ce coup de vieux terrible visuellement que je retiendrais de ma projection. Quant aux différents costumes, si j'ai beaucoup aimé ceux de Isabella Rossellini qui joue bien sur le charme et le glamour de son personnage, les autres m'ont moins interpellé. Ils ne sont pas mauvais mais manque peut être un peu de panache même si je reconnais que la robe rouge de Goldie Hawn lui va à ravir. La bande originale composée par Alan Silvestri est elle très plaisante à entendre même si là encore, ce n'est pas la meilleure partition que le compositeur à pu faire en s'associant avec Robert Zemeckis.
Pour résumer, j'en attendais pas grand chose de "La mort vous va si bien". Du coup, je n'ai pas été trop déçu par ce film léger qui se laisse regarder assez facilement et dont le mélange comédie - fantastique est plutôt plaisant. Dommage qu'il lui manque un petit quelque chose que je ne saurais définir pour vraiment réussir à me faire plonger dans cette intrigue et dommage que les effets visuels ont pris un sacré coup de vieux. Bien qu'il reste divertissant, ce n'est pas le long métrage que je retiendrais le plus dans la filmographie de Robert Zemeckis que j'ai connu plus efficace mais c'est tout de même un film que je pourrais revoir de temps en temps du coin de l’œil.