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[Critique] THE INCREDIBLE BURT WONDERSTONE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] THE INCREDIBLE BURT WONDERSTONE

Titre original : The Incredible Burt Wonderstone

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Don Scardino
Distribution : Steve Carell, Steve Buscemi, Jim Carrey, Alan Arkin, James Gandolfini, Olivia Wilde, Jay Mohr, Zachary Gordon, Brad Garrett…
Genre : Comédie
Date de sortie : 19 juin 2013 (VOD)

Le Pitch :
Avec Anton Marvelton, son partenaire depuis toujours, Burt Wonderstone forme le duo de magiciens le plus en vue de Las Vegas. Burt Wonderstone, tout particulièrement, est le roi de l’illusion, son talent n’ayant d’égal que sa propension à jouir de privilèges dont il abuse avec outrance. Pourtant, le jour où un magicien de rue, spécialisé dans l’illusion hardcore, attire tous les regards, Burt voit son statut vaciller. Pour lui, les ennuis ne font que commencer…

La Critique :
Certes, Steve Carell fait partie de ces comiques américains superstars (et super drôles) qui n’ont jamais vraiment réussi à faire leur trou en France. Certes, la magie n’est pas le sujet le plus porteur du moment et certes, Don Scardino, le réalisateur n’est pas connu (et pour cause, il n’a réalisé que des épisodes de séries télé et a également joué la comédie dans plusieurs longs-métrages). Certes…
Est-ce pour ces raisons que The Incredible Burt Wonderstone est traité comme la dernière des purges en France, où il est resté à bonne distance des multiplexes, en écumant d’une sortie discrète en vidéo à la demande ? Et Jim Carrey ? Lui non plus n’est plus bankable au pays de Michael Youn ? Il joue pourtant dans le film et même si il n’a pas le rôle principal, on le voit quand même assez souvent. Il est d’ailleurs excellent (comme souvent) en ersatz blond du magicien de rue Criss Angel et fait de chacune de ses apparitions un petit moment de culte hilarant. Qu’il marche sur des charbons ardents ou qu’il enfonce un clou avec sa tête durant la fête d’anniversaire d’un gamin admiratif, Carrey assure, sans retenue, avec tout la talent qui le caractérise depuis ses débuts.
Et ce n’est pas tout bien sûr, car Burt Wonderstone est un formidable film de comédiens.
Dans le rôle titre, Steve Carell incarne certes un cliché à lui tout seul (le mec exécrable qui change petit à petit pour s’ouvrir au monde), mais il le fait avec une aisance et un sens comique particulier. En face, Steve Buscemi impose son jeu polymorphe et prouve une fois encore qu’il assure partout, que ce soit en mafieux « tarantinesque » ou « scorsesien », chez Adam Sandler en pleine orgie de débilité ou ici, dans les frusques kitsch d’un magicien à la ramasse, qui sait néanmoins garder les pieds sur terre. Oui, le long-métrage vaut avant tout pour ses acteurs. Pour les trois que l’on vient de citer mais pas que, puisque on peut croiser le génial Alan Arkin, la belle Olivia Wilde et James Gandolfini, imposant, charismatique et superbement dans le ton, dans ce qui restera malheureusement l’une de ses ultimes performances (l’acteur nous a quitté mercredi 19 juin).

Un film qui laisse les coudées libres à ses comédiens, tout en proposant un spectacle pile poil dans les codes de la comédie américaine familiale, mais néanmoins suffisamment débridée pour taper dans l’œil à un grand nombre d’amateurs avides de s’en payer une bonne tranche.
Il serait exagéré de prétendre que le film fait mouche en permanence, puisque les clichés, nombreux, lui confèrent souvent un aspect de déjà-vu, mais il serait tout aussi exagéré de prétendre que jamais il n’offre matière à s’oublier dans son futal. L’humour de Burt s’adresse aux fans de Jim Carrey, de Steve Carell et de leur humour décalé. Penchant plutôt du côté des comédies grand public du genre de Menteur, Menteur, Bruce Tout Puissant ou Yes Man, que des trips bien barrés au plusieurs niveaux de lecture de Judd Apatow and co, le long-métrage aborde aussi mine de rien les problématiques inhérentes au contexte social difficile (rien de bien poussé) tout en dessinant une intrigue très américaine, faite de hauts, puis de bas, et à nouveau de hauts.

À l’instar d’un show de magie, The Incredible Burt Wonderstone est fait de tours bluffants et d’autres qui le sont beaucoup moins. On a beau voir les ficelles et les trucages, on rit et on profite du show. Peut-être aurait-il pu être plus original et plus osé, mais peu importe, car en l’état, le film offre quand même son lot de bons moments. Idéal une séance familiale, le métrage, sans prétention, est nourri de bons sentiments mais se montre aussi culotté. Grâce à ses comédiens on y revient. Eux qui subliment un script pas si magique que cela et qui tirent vers le haut des numéros rabattus avec une fougue en somme toute très généreuse.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Warner Bros. France


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