Magazine Cinéma

[rec]

Par Rob Gordon
[rec]Tous les trimestres, on nous sert ce que l'on peut qualifier de façon impropre comme un nouveau Blair witch (le film de Sanchez et Myrick, s'il pouvait faire illusion il y a dix ans, a très très mal vieilli depuis). Après Cloverfield en janvier, c'est l'espagnol [Rec] qui tente de nous faire vibrer à l'aide d'un dispositif de faux reportage vidéo. Coutumier d'un cinéma d'angoisse mêlant classicisme et pure noirceur, Jaume Balagueró sort enfin des clous, et c'est a priori une bonne nouvelle. A priori seulement : car [Rec] n'est qu'un gros pétard mouillé, qui fichera la frousse à plus d'un mais ne révolutionnera pas ce que l'on peut désormais considérer comme un genre à part entière.
En fait, la première heure de [Rec] ressemble à une loooongue scène d'exposition, simplement destinée à introduire le meilleur (qui reste forcément à venir). Et ça part mal, puisque l'héroïne du film, une jeune journaliste en quête de faits divers, est si tête à claques qu'on a envie qu'elle crève le plus vite possible. Elle mettra malheureusement une heure et vingt minutes avant d'être enfin rayée de la surface du monde. Plus sobres mais guère plus passionnants, les autres personnages sont réduits à l'état de silhouettes en carton-pâte, juste là pour servir de nourriture à ces plus ou moins zombies qu'on a déjà vu en mieux chez Romero ou dans les jeux vidéo façon Resident evil. Bien moins lisible (et pas plus crédible) que celle de Cloverfield, la mise en scène est très (trop) heurtée, rendant l'ensemble aussi haché qu'inintéressant. On attend longtemps que l'adrénaline monte un minimum.
Cela finit par arriver dans le dernier quart d'heure, les quelques survivants ayant fini par se réfugier dans l'endroit le plus piégeux qui soit, histoire d'être bien sûrs de se faire boulotter par les vilaines bestioles. Là, dans une obscurité quasi totale, on finit par sursauter une fois ou deux. Avant que, de façon inexplicable, le scénario ne nous offre une scène aussi stupide qu'inutile, un gros machin bien explicatif afin de faire comprendre pourquoi les zombies sont des zombies. Non seulement on s'en moque, mais la façon dont cela est exposé fait définitivement ressembler [Rec] à une oeuvre de lycéen excité mais pas réfléchi, tentant d'exploiter un concept en vogue mais oubliant d'injecter un peu d'esprit ou quelques idées à ce marasme complètement tiédasse.
4/10

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rob Gordon 109 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines