Magazine Culture

Antonio Margarini

Publié le 23 juin 2013 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Antonio Margarini était l’un des chefs de la résistance vénitienne contre l’invasion napoléonienne. Une révolte spontanée, inattendue et soudaine, d’un peuple qui n’a accepté ni la soumission à Bonaparte par le Sénat, accusé de lâcheté, ni la municipalité provisoire établi par les Jacobins. Une révolte que l’armée de Bonaparte a réprimé dans le sang, en utilisant même l’artillerie sur des manifestants au pont du Rialto.

Les troupes françaises de Bonaparte tirent sur la foule au pont du Rialto

On sait d’Antonio Margarini qu’il était vénitien des Stato da Mar, comme natif de  Zara.

On sait qu’il était officier de la marine vénitienne, et en 1797, il avait vingt-cinq ans. Le soir du 12 mai 1797 et il a dirigé et mené un soulèvement, qui voulait s’opposer et saper le gouvernement provisoire de la ville par les français, qui avait remplacé le gouvernement de la République de Venise.

Ce soulèvement a éclaté près du pont du Rialto, et les forces de la municipalité ont rapidement pris le dessus sur les insurgés, faisant usage de leurs armes contre des rebelles armés seulement avec des épées et des mousquets.
Nous savons qu’à l’époque Margarini avait réussi à échapper à la capture, mais a été localisé et capturé quelques jours plus tard.

Traduit en justice, il a été condamné à la peine capitale. Le peloton d’exécution a accompli la sentence dans la soirée du 23 Juin 1797, à 21 heures, sur le Campo de San Francesco della Vigna.

Il ne reste aucune trace de cette sombre histoire, la municipalité de Venise a même toujours refusé qu’une plaque commémorative soit apposée.

On a simplement retrouvées deux lettres.

La première, une longue lettre d’Antonio Margarini à sa mère, écrite le soir du 23 juin 1797. Elle commence ainsi :

"Ma très chère mère,

J’ai l’amertume d’avoir à écrire pour la dernière fois de ma vie, parce que ce soir, juste après le coucher du soleil, je serrai abattu par les troupes de la municipalité provisoire, qui régit Venise, après la chute de la glorieuse Sérénissime République.

Je vais vous expliquer, de façon aussi concise que possible, comment on en est venu à cette extrémité..."

Une lettre du Fra’ Benedetto, écrite le 24 juin 1797, fête de la Saint-Jean-Baptiste.

"Chère Madame Margarini,
J’ajoute ces quelques lignes, sur une feuille de papier séparée de la lettre que vous avez écrit votre fils Antonio, et que je n’ai pas lu, parce que c’est juste que vous soyez le le première à l lire.
Les deux lettres sont envoyées par un frère Vittorio, le frère de Montereale, qui doit aller à Zara dans les prochains jours..."

et plus loin :

"Il est mort à la veille de la fête de saint Jean-Baptiste et, comme lui, est mort en témoin de la Justice et de la Vérité.
Il est mort lors d’une douce soiréede  Juin, dans notre campagne vénitienne…

… Il mourut en pardonnant à ses bourreaux…

Il viendra un jour où Napoléon, qui a fait tant de mal pour notre pays et pour nous tous, sera à son tour le perdant, et qu’il tremblera à l’agonie… Celui qui est plus fort que toutes les armées de l’homme et est plus puissant que toutes les armes à feu dans le monde rétablit toujours la justice."


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Oliaiklod 11319 partages Voir son blog

Magazines