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Dj / Nicole Moudaber - Interview

Publié le 23 juin 2013 par Djaroy

Propulsée sur le devant de la scène de musique électronique avec sa techno raffinée, Nicole Moudaber est aujourd’hui devenue une force incontournable. Il y a quelques années Carl Cox en faisait même « la DJ la plus sous estimée de 2009 ». Pete Tong est également un grand fan, considérant Nicole comme "l'une des étoiles montantes" de la scène techno. Nicole s’est fait surtout connaitre grâce son remix pour Sian et Mladen Tomec “Front Pocket”  sorti sur le label Octopus. On lui doit aussi un remix de Carl Cox "Chemistry" publié sur Intec, remportant  le prestigieux prix IDMA à la Winter Miami Conference dans la catégorie « Meilleure piste minimale/techno ». Nicole a enfin sorti des tracks sur des labels tels que Drumcode, Kling Klong, Leena Music et Waveform Recordings, qui ont aussi contribué à son succès et à sa réputation musicale. Aujourd'hui, nous avons la chance d'interviewer l'une des meilleures productrices de techno! Cette interview fait suite à celle d'autres producteurs célèbres comme Marc Romboy, Da Fresh, Umek, Avicii ou encore Dr. Kucho. Tout d'abord, je tenais à remercier Nicole d’avoir répondu à nos questions.

"Hello Nicole,

Honnêtement, c'est un réel plaisir et même un honneur de t’interviewer, parce que j'ai découvert ta musique à travers des sets de Carl Cox et cela a été toujours un plaisir d'écouter tes productions depuis. Je suis donc impatient de pouvoir écouter entièrement ton nouvel album, la raison principale de cette interview!

En effet, tu as sorti ton nouvel album, "Believe", le 6 mai sur Drumcode. C'est une occasion spéciale pour toi, comme j’ai pu le lire quelque part, c’est "la cerise sur le gâteau". Tu as notamment pu bosser avec le patron du label, Adam Beyer. Pourrais-tu nous donner un peu plus d’infos sur cet album? Y a t-il une histoire particulière derrière tout cela?
> Adam et moi parlions d'une collaboration depuis un certain temps, mais nos emplois du temps respectifs ne nous permettaient pas de pouvoir trouver du temps ensemble pour se réunir en studio. Nous avons finalement réussi à nous croiser une fois. Ce titre produit ensemble a suscité la curiosité en amont de la sortie de cet album.

J'ai lu récemment qu'il était sans doute prévu que vous recollaboriez ensemble  sur quelque chose. Comment s’est passée cette collaboration et comment avez-vous réussi à bosser ensemble en arrivant à combiner vos agendas de fous justement?
> Nous n'avons fait qu'une piste ensemble pour le moment. Travailler avec Adam fut incroyable. On s’échange nos vibes. On se laisse chacun assez d’espace pour échanger librement. Il y aura certainement d'autres projets, sans doute à la fin de l'été quand ce sera un peu plus calme. Pour l’instant, nous avons chacun des horaires de dingue. J’ai déjà des idées en tête et j’espère qu’elles seront prêtes pour la soirée de Drumcode que j’organise cet été à Ibiza. Cela pourrait être un excellent lancement pour cette collaboration. On va voir comment cela se passe.

Le premier single est "Take Hold", une piste de neuf minutes, composé de toutes sortes de synthés étranges et de samples vocaux tordus. Pourquoi ce track en premier? Est-ce ton préféré?
> Ce n'est pas la première sortie. L'album contient 10 pistes dont 9 sont des originaux. Notre collaboration a évidemment suscité beaucoup d'attention, mais l’album ne sortira que le 6 mai. Je n'ai pas vraiment de piste préférée, ce sont tous mes bébés.

L’année 2012 est terminée. Si tu regardes en arrière que peux-tu en dire? Quelle est ta vision de ces derniers mois, agrémentés je l’imagine de nombreuses dates?
> Ce fut vraiment l’année où tout a décollé dans ma carrière. En plus de remporter le prix IDMA à Miami pour mon remix de Carl Cox « Chemistry », j'ai  joué dans de nombreuses excellentes soirées et festivals. Ce fut aussi l’année de la production de mon album. Par conséquence, ce fut une année mouvementée, avec beaucoup de hauts et de bas – notamment en ce moment avec mon père qui est très malade. Ce fut très difficile de jongler avec tout  cela. Néanmoins je vois la récompense de tous mes efforts. L’avenir je suis sur sera très excitant.

Après nous avoir donné ces infos sur ton actualité musicale nous aimerions en revenir à tes racines musicales. Est-ce que tu pourrais nous dire brièvement comment tu es devenue DJ et productrice? Tu as commencé par quoi?
> J'étais promoteur pendant un certain moment et j’avais mes soirées mensuelles au Turnmills, le club mythique de Londres. Puis, je me suis embarqué dans un projet de construction quand j'ai acheté une maison à Ibiza. J’ai du prendre un certain temps pour la remettre en état, ce qui m'a totalement coupé du monde de la musique. Ma passion pour la musique m'a vite rappelé une fois le projet fini. Je me devais d’y retourner mais d’une manière différente. Je me suis enfermé dans un studio et on m'a coaché ​​pour apprendre à mixer et utiliser des logiciels comme Ableton et Traktor. J’ai bossé jour et nuit pour trouver le groove qui me correspondait. J’ai passé mes nuits à essayer différentes choses techniques, jusqu'à ce que cela me plaise. L'apprentissage ne s'arrête jamais, il faut constamment se remettre en cause pour aller plus loin.

Au début, est-ce que ta famille a compris ce que tu voulais faire dans la vie? Et maintenant sont-ils fiers de ce que tu as réalisé au cours des années?
> Non et ils ne le comprendront jamais. Mais je suis sûr qu’ils en sont fiers.

Si on retourne à tes débuts, ton implication dans le milieu de la musique remonte à 1996, lorsque tu t’occupais des soirées «Trashy Renaissance» à Beyrouth avec des DJs comme Anthony Pappa ou encore Paul Van Dyk. A cette époque c'était la guerre civile. Est-ce que tu pourrais nous dire un peu les difficultés auxquelles tu devais faire face à cette époque? Est-ce que tu penses que la musique est plus forte que tout?
> Il n'y avait pas vraiment de difficultés - au contraire la ville de Beyrouth a toujours chercher à se donner une bonne image pour faciliter la venue des touristes. J'avais l’armée pour m’aider à travailler à l’époque (oui – l’armée – pas la police) que ce soit pour la circulation ou encore pour assurer la sécurité de tout le monde. Une fois, j'ai même choisi pour une de mes soirées un lieu entre une cathédrale et une mosquée ! Cette nuit là, la musique a réuni les musulmans et les chrétiens. Nous avons eu plus de 1000 personnes – c’est sans doute l’une de mes plus grandes fiertés.

Durant ta carrière Carl Cox fut à coup sûr l’un de tes plus fervents supporters. Il a toujours été là pour toi et t’as aussi j’imagine booster dans ton travail. Comment vous êtes-vous rencontrés la première fois? Est-ce que tu t’en souviens?
> Il m'a invité une fois à faire son warm-up lors d’une de ses soirées à Londres. C’était à la fois intimiste et exclusif. Il a effectivement toujours soutenu ma musique, joué mes tracks dans ses émissions de radio, et c’est donc naturellement qu’ensuite il m’a ensuite demandé de jouer pour ses soirées au Space d’Ibiza. Je l'aime tout simplement, il est incroyable.

De plus en plus de lecteurs nous posent des questions sur le matériel utilisé par les DJs et producteurs que nous interviewons. Quel est le logiciel ou les instruments que tu utilises pour produire et créer un track? Ableton peut-être?
> Ableton uniquement et quelques pluggins. Je passe des heures à travailler le groove, en y ajoutant plusieurs couches d’instruments  et des filtres pour obtenir la sous couche d’un titre, avant de passer au reste comme la ligne de basse, les hats et les nombreuses boucles à superposer ensemble.

L'interview sera publiée sur un site web principalement lu par les Français. Que connais-tu de la scène électronique française? Y a t-il des artistes que tu connais personnellement ou dont tout simplement tu aimes la musique?
> Je connais bien la culture française en général parce que j'étais éduqué dans cette culture [Nicole est Libanaise]. Concernant la musique, Laurent Garnier est incroyable, mais il y a aussi Paul Ritch ou encore Ron Costa et D'Julz évidemment.

Nicole, avant de conclure cette interview, nous avons encore quelques questions à te poser. Parfois, un mot suffit!

Où es-tu en ce moment pour répondre à nos questions? En studio, à l’aéroport?
> A Ibiza. Je suis arrivée il y a quelques jours, pour vérifier ma maison de vacances avant que nous ne commencions les locations. Vous pouvez la trouver sur le site www.villabes.com si ca vous intéresse. C'était un projet que je prépare depuis 3 ans.

Un artiste avec lequel tu voudrais bosser un jour?
> Il y en a trop pour tous les citer!

Vinyl ou MP3/CD pour tes sets?
> Je suis passé au numérique récemment. Avant j’étais vinyl et CDs.

3 mots pour définir ta musique?
> Percutante, deep et hypnotique.

Un privilège auquel te donne accès ton statu de DJ?
> Beaucoup de miles!

Un mot sur la France?
> Le vin rouge.

Quelques mots sur le site Actualites Electroniques, où sera publiée l’interview?
> Très cool et très underground, j’adore.

Un titre que tu as toujours dans ton sac?
> Toutes mes productions !

Ton titre préféré en ce moment?
> Ben Sims - The Afterparty (Adam Beyer Remix)

Un producteur à suivre en 2013?
> Ural et Doruk.

Nicole, merci beaucoup pour le temps que tu as consacré à Actualités Electroniques, en particulier pour cette interview complète et exclusive. On attend avec impatience tes prochaines productions et surtout ton prochain album. A bientôt! "
> Merci Aroy!

Dj Aroy

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