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The Bling Ring (2013) de Sofia Coppola par Cyril Tuloup

Publié le 24 juin 2013 par Flow

The Bling Ring.

Réalisé par Sofia Coppola.

Avec The Bling Ring, Sofia Coppola signe un film inexistant et complètement superficiel. Ce condensé d'images n'exprime aucune idée et se transforme en maigre reportage. Ne perdez pas votre temps.


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À Los Angeles, un groupe d’adolescents fascinés par le people et l’univers des marques traque via Internet l’agenda des célébrités pour cambrioler leurs résidences. Ils subtiliseront pour plus de 3 millions de dollars d’objets de luxe : bijoux, vêtements, chaussures, etc. Parmi leurs victimes, on trouve Paris Hilton, Orlando Bloom et Rachel Bilson. Les médias ont surnommé ce gang, le "Bling Ring".

On espérait retrouver dans The Bling Ring un peu de l'élan de Spring Breakers. Si les sujets restent bien différents, tout dans l'affiche ou la bande annonce nous promettait un film barré et très ambitieux, dans la même veine que ce qu'avait produit Harmony Korine. Un objet débarrassé du jugement, un voyage spirituel vers les passions des adolescents, une plongée libre dans les remous du monde. Au lieu de ça, on se retrouve avec un genre de documentaire qui n'a vraiment rien à voir avec un film, un portrait désincarné des cambrioleuses de Los Angeles. On était en droit d'attendre plein de bonnes choses de la réalisatrice, qui s'était illustré dans le passé avec des « réussites » comme Lost in Translation ou Virgin Suicides.

The Bling Ring commence très mal. La première scène servie par une musique affreuse ne dépeint que du bruit, et déjà l'académisme de la caméra ne parvient pas à nous faire comprendre qu'on est dans une salle de cinéma. Filmés sans profondeur, les personnages ne touchent aucune intimité. S'il est vrai que Israel Broussard s'en sort avec les honneurs, Sofia Coppola ne réussit pas à le rendre aussi passionnant que nécessaire. C'est un flou continu qui trace le récit, une absence de point de vue et de complaisance pour les héros de l'histoire. Comment peut-on en arriver à désincarner ainsi un cinéma ?

Malgré le profonde arnaque qu'il représente, The Bling Ring échappe au naufrage avec un rythme bien mesuré. Si on reste sur notre faim en permanence, il faut avouer qu'il présente des moments presque haletants, où le bruit des hélicoptères génère une certaine tension. Une poignée de petits scènes viennent rehausser le ton au bon moment, faisant de ce récit qui aurait du être une aventure un film qui se laisse tout simplement regarder. On aurait voulu l'aimer, s'imprégner de sa beauté, comprendre par son biais les thématiques du luxe ou de l'Internet, mais on échoue systématiquement. La bande originale qui tient une place capitale pour ce genre de films devient elle aussi inaccessible et austère. On peut se forcer à y voir une certaine critique de l’auto-célébration ou des influences tyranniques, mais même cette critique sonne complètement faux. On assiste à un reportage télévisé pas désagréable mais vide de sens, et comme ces gosses, on se fait berner en consommant de la merde.

Note:

Pastèque périmée


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