The Informant

Années 90, USA. Le FBI cherche à prouver des détournements de fonds venant de chez ADM. Grâce à l'informateur Mark Whitacre, le FBI va pouvoir prouver les malversations. Sauf que certaines choses ne sont pas très clairs...

La critique hors sujet de Borat

Au cours des années 2000, nous avons pu voir un Steven Soderbergh tellement hyperactif que l'on ne s'étonne même pas qu'il ait trouvé le point de non-retour avec le cinéma (qu'il quitte pour la télé et le théâtre). Ainsi il aura réaliser un dyptique gentillet sur Che Guevara (si on devait entendre le réalisateur, la révolution cubaine s'est faite sans violence), un film expérimental avec Sacha Grey (au moins, il y avait de quoi regarder) ou encore de révéler le potentiel de Gina Carano dans le cinéma d'action (Haywire). Le problème est que cette profusion de métrage (seize films depuis Ocean's eleven, dont Contagion!) ne donne pas souvent de grands résultats et à force d'expérimenter, le réalisateur finit par caricaturer son cinéma ou alors de mentir sur la marchandise. C'est le cas de le dire lorsque nous voyons The Informant. Vendu comme un biopic digne d'une comédie burlesque que ce soit dans sa bande-annonce ou l'affiche, ce film de 2009 est finalement très loin du compte. Beaucoup trop sérieux pour un sujet pareil, Soderbergh se plante avec un sujet en béton, qui s'il avait été filmé comme Arrête moi si tu peux, aurait pu être une sacrée pignolade.

L'histoire de Mark Whitacre est pour ainsi dire "incroyable mais vrai", mais Soderbergh préfère rester en surface et s'enfonce beaucoup trop dans un sérieux improbable. Surtout que comme le film de Spielberg, Soderbergh bénéficie d'une histoire aussi improbable que vraie, mais n'en fait rien. Il reste statique face à une histoire pareille et ne met en scène aucun dynamisme. Or, le sujet devait en bénéficier et vu ce qui a été vendu, une comédie s'imposait largement. D'ailleurs tout semblait y venir et il n'y a qu'à voir les échanges entre Matt Damon et Scott Bakula. Le premier incarne le personnage principal, un informateur pour le FBI travaillant chez ADM. Le second est l'agent devant faire l'intermédiaire entre l'informateur et ses employeurs. Le problème étant que Whitacre n'a rien de fiable et semble avoir inventer tout cela de toute pièce. C'est ce que l'on peut remarquer plus d'une fois et ce qui devient aussi loufoque à force. Le bonhomme se contredit tellement qu'il est impossible de le croire une seconde. Sauf que le FBI le comprendra un peu tard et va se retrouver dans une situation facheuse.

Car si le FBI demande des écoutes, ADM va rapidement trouver ce qui flanche dans ses finances. D'autant qu'au fur et à mesure, Whitacre monte en grade et se voit attribuer des responsabilités lui permettant de détourner encore un peu plus. Au fil de l'intrigue, les noeufs se dénouent et Whitacre s'enferme dans son propre délire. Dit comme cela, l'histoire est assez passionnante, mais ce qui détermine cette histoire est tout simplement le traitement. Cette tragi-comédie probable devient rapidement un film très chiant qui garde trop la carte du pseudo-documentaire (le type de mise en scène de son auteur, mais bon). On s'y ennui au point qu'il devient fort peu probable d'apprécier réellement le film. Finalement, la bande-annonce n'annonçait pas une sublime arnaque de cinéma, mais une arnaque tout court du cinéma actuel. Vous vendre du grandiose pour ne plus rien avoir. C'est d'autant plus dommage que les acteurs jouent bien et notamment le duo Damon-Bakula. Surtout que Damon avait pris beaucoup de poids pour le héros après la trilogie Bourne. 

A cause d'un mauvais traitement de l'histoire, The Informant est devenu un navet très chiant.

Note: 7/20 (car le sujet est franchement intéressant)

Note naveteuse: 12/20

The Informant !