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James Gandolfini, la mort d’un génie

Publié le 24 juin 2013 par Unionstreet

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Mercredi une terrible nouvelle nous frappait: l’annonce de la mort de James Gandolfini. Alors qu’il profitait de vacances en Italie avec son fils à l’occasion d’un festival, il a été victime d’une crise cardiaque.
Il nous faisait encore rire il y a peu de temps dans « L’incroyable Burt Wonderstone » aux cotés de Jim Carrey, Steve Carrel et Steve Buscemi, mais l’homme était surtout célèbre pour son rôle de mafieux dans « Les Soprano ». Un personnage marquant que l’on a pu voir évoluer au cours des six saisons de la série, véritable phénomène culturel aux Etats-Unis. Et si elle est tout simplement la meilleure jamais écrite, elle doit autant son succès à David Chase qu’à cet incroyable comédien qui a su créer au fil du temps un héros terriblement humain. Malgré le coté crapuleux de Tony Soprano, parrain de la famille DiMeo, il était l’un des gangsters les plus attachants jamais interprété. Rarement on aura autant craint la mort d’un criminel au cours d’une série. Gandolfini à su lui insuffler une dimension étonnamment riche, et créer un des mafieux les plus importants de l’histoire. Un rôle qui lui collera à la peau et dont il ne sortira jamais vraiment; ses origines italiennes n’aidant pas. Même lorsque qu’il décide de casser son image de brute en interprétant un homosexuel, celui-ci reste un gangster. Dans une interview il explique que Tony est si présent et indissociable de son image que les gens le craignent également lorsqu’ils le croisent dans la vie, c’est dire le niveau de charisme du monsieur.

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Tony Soprano est l’un des plus grands antihéros jamais créé, ses états d’âme, son évolution au fil de la série et le fait qu’on ait réussi à s’identifier à un caractère aussi violent, sont le fruit d’un énorme travail de comédien sur 8 années. Plus le temps passe dans la série, plus Gandolfini creuse son personnage au plus profond et forme un être sensible, père de famille aimant, capable malgré tout des pires atrocités.
Celui qui éclate les dents façon Edward Norton d’un affranchi qui a manqué de respect à sa fille peut également perdre connaissance en voyant les canards qu’il aime tant s’envoler de sa piscine. Il est capable de nous faire peur mais également rire, beaucoup rire. Il nous marque tellement que quand on termine un épisode on se comporte différemment. On a besoin d’être un homme, un vrai.
Il aura une réelle influence sur un bon nombre de personnes. Dans le milieu du rap forcément où l’image d’un gangster leader charismatique est toujours appréciée. On peut par exemple entendre sa voix entre deux morceaux sur une mixtape de Raekwon où encore écouter Jay-Z, Rick Ross, Snoop et autres en faire référence dans leurs textes .

Une dimension incroyablement profonde se crée au fil des épisodes et Gandolfini sait se montrer à la fois féroce et fragile. Cette scène où il se drogue à Las Vegas et finit au bord des larmes au sommet d’une montagne face à la culpabilité de la mort d’un de ses proches nous rappelle à quel point on vient de faire une immense perte.

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On le revoit jeune, à nouveau gangster dans « True Romance » du regretté Tony Scott, mais aussi en amant dans « The Barber » des frères Coen ou plus récemment dans « Killing Them Softly ». Brad Pitt dira d’ailleurs qu’il a eu le sentiment d’assister à quelque chose d’immense en travaillant avec lui, le comparant à Brando.
On se souvient de Carol, le monstre de « Max et les Maximonstres », à qui il prêta sa voix et a qui il a également su injecter une dimension poétique et terriblement attendrissante sans jamais apparaitre à l’écran. Il nous marque dans « Romance & Cigarettes » la comédie romantique musicale de John Turturro, inexplicablement inédite en France. Une fois de plus il se montre saisissant d’humanité, l’une des forces majeures de son jeu. Son allure de nounours que l’on aimerait prendre dans ses bras ou avoir comme père fait toujours un bien fou.

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C’est donc, l’air de rien, l’un des plus grands acteurs de notre époque que nous perdons. Ce n’est pas son imposante carrure qui bouffait littéralement l’écran , mais bien son talent hors normes et cette façon qu’il avait d’habiter ses rôles. Ce travail colossal qu’il a accompli en forgeant le personnage de série le plus important de l’histoire de la télévision, symbole de réussite mais aussi d’une Amérique typique restera à jamais son oeuvre la plus marquante.

On regrette amèrement.

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