Six, comme le nombre d'années qui sépare ce nouvel album des Queens Of The Stone Age de leur précédent opus Era Vulgaris. Une traversée du désert salvatrice durant laquelle la foi d'un artiste s'est ébranlée face au vide artistique. Après cette aboulie passagère mais nécessaire, le groupe californien semble avoir retrouvé toute sa verve pour évacuer son énergie créatrice dans un vaccarme furieux et abrutissant.
Six, comme le nombre de titres qui dessine l'humeur stoner du disque. Alors certes sur dix pistes la vache semblera un peu maigre pour les aficionados. Mais la joie de retrouver un son si écrasant tant par son hypnose mélodique que par sa basse tirée vers les enfers suffiront à insuffler toute la quintessence de QOTSA à ce disque et donc à faire notre bonheur. S'intronisant dans la gravité la plus totale avec "Keep Your Eyes Peeled", on retourne un temps à la bonne veille époque des cavernes de Song For The Deaf et autre Lullabies To Paralyse, là où l'Homme se déchaîna de son aveuglement. "My God Is The Sun" entrevoit le jour par son "anti pop" surfant sur des échos prochent de la paranthèse Them Crooked Vultures. Dans la même tendance "If I Had A Tail" démarre sur une mélodie au diapason que n'aurait pas renié les Grizzly Bear (aller c'est la fête !), pour tomber quelques lignes de riffs plus loin dans des boyaux plus proches de l'enfer que du paradis terrestre, pour le plus grand bien du Desert - Robot Rock.
Six comme le nombre de galettes sorti des entrailles de QOTSA. Un sixième enfant accouché dans la peine sur l'aveu même de ce bon mais pas encore trop vieux Josh Homme. La quarantaine entamée il est à espérer que son prochain bébé ne l'envoie pas directement dans les limbes…
En attendant ses tristes funérailles artistiques, finissons de savourer ces fragments sonores encore valeureux sur le champs de bataille que sont "I Sat By The Ocean", "Kalopsia, "I Appear Missing", et "Smooth Smiling" pour se souvenir que cet album restera un bon QOTSA. Après tant de monuments déjà construits, ce dernier édifice bâtit dans la souffrance, prouve que l'un des groupes les plus importants du genre, n'est pas mort. A dans six ans…
En Bref : malgré quelques égarements, et un fût de bière en retrait, ce ...Like Clockwork ne perd jamais de vue le chemin arpenté jusque là par ses illustres prédécesseurs. QOTSA continuera donc son chemin sur le pavé avec une lourdeur légendaire, dépositaire d'un style unique et diabolique quoi qu'il en fut.
Clip officiel " My God Is The Sun" :