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Concert : Louis Rodde au Théâtre des Bouffes du Nord

Publié le 25 juin 2013 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky
© Coyau-Wikimédia

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Après la fête de la musique, Louis est allé le jour suivant, le samedi donc, à un concert plus intimiste. Direction le Théâtre des Bouffes du Nord, cette salle que nous aimons tant pour son charme intemporel et son originalité. Récital de Louis Rodde, accompagné au piano par Gwendal Giguelay.

Louis Rodde c’est le jeune talent par excellence, l’étoile française montante. Révélation Adami en 2011, c’est un jeune violoncelliste parisien qui a commencé à se faire connaître grâce au trio Karénine. Louis Rodde a tout juste 26 ans, il a déjà plusieurs années d’expérience et s’est produit dans toute l’Europe. Pour l’accompagner, Gwendal Giguelay, tout aussi jeune pianiste au profil professionnel atypique puisque orienté vers l’improvisation qu’il a appris auprès de Jean-François Zygel, le milieu de la danse et la dimension pédagogique.

Mais ce qui nous a surtout frappé c’est le programme : sonate de Brahms, oeuvre de Janacek, extraits de Dvorak et sonate de Chostakovitch. Plus que copieux ! Quelle belle ambition, nous on craque forcément. Quoi de mieux qu’une programmation aussi complète pour violoncelle et piano dans un lieu comme le Théâtre des Bouffes du Nord qui se prête tout particulièrement à la musique de chambre et au violoncelle en particulier.

Le concert démarre par la sonate de Brahms, et dans ce début de concert Louis Rodde montre très vite qu’il a tout d’un grand. Dès le premier mouvement on découvre un soliste captivé et captivant avec une très belle profondeur. Le regard est brûlant, complètement aliéné, le souffle est bruyant presque roque. Le deuxième mouvement est en forme de poème à fleur de peau. Le troisième mouvement n’est plus qu’une confirmation. Nous n’avons plus qu’un mot en tête : poésie.

Avec Janacek Louis Rodde montre de belles aptitudes pour une musique plus moderne. La plus grande liberté d’interprétation ne fait pas peur à ce jeune soliste qui se découvre donc téméraire. Le violoniste fait preuve d’une verve acerbe, le tout dans le cadre d’un classicisme impeccable.

Nous attendions beaucoup de Dvorak et de son Chant à la Lune. Point de déception. Avec toujours énormément de poésie, Louis Rodde, développe une palette de couleurs très large avec une grâce particulièrement pertinente pour cette oeuvre. Gwendal Giguelay est discret tout étant présent. Le duo fonctionne très bien et le lieu est tellement judicieux qui semble être le troisième musicien d’un trio éphémère idéal.

Enfin Chostakovitch conclue ce concert. L’éventail stylistique s’élargit encore toujours avec une grande stabilité et une infaillible maîtrise. Pour les rappels, Schumann et Poulenc confirme encore, si nécessaire, que décidément, tout va à ce duo et à Louis Rodde en particulier.

Un immense bravo pour ce programme si dense et qui nous a paru si léger avec une mention spéciale pour la sonate de Brahms.

On espère retrouver Louis Rodde très vite !

La dernière fois aux Bouffes du Nord nous avions passé une soirée plus mitigée.



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