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" Il semblerait que Cannellito..."

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Je désire revenir sur l'article signé La Dépêche du Midi « Après les inondations, l’ours s’en prend aux élevages de mouton dans les Hautes-Pyrénées ». Je cite :

« (…) Alors que les agriculteurs essayent, tant bien que mal, de sauver leur exploitation après les importants dégâts liés aux inondations, il semblerait que l’ours profite de leur absence sur les estives pour « croquer en libre-service les troupeaux ».  L’animal se serait ainsi emparé de plusieurs bêtes au cours des derniers jours. »

Conditionnel

Marie-Lise Broueilh ASPP65Le conditionnel est employé au lieu d'un temps de l'indicatif pour exprimer qu'on tient cette information d'une source non certaine; d'un discours rapporté ou d'un récit.

Pourquoi la Dépêche utilise-t-elle le conditionnel ? Pourquoi écrit-elle : « Il semblerait » et « l’animal se serait emparé de plusieurs bêtes… » ?
Tout simplement parce qu’en fait, la DDM ne fait que reprendre les dire de Marie-Lise Broueilh, présidente de l’AOC Barèges-Gavarnie et de l'ASPP 65. La Dépêche, n'a, une fois de plus, pas pris la peine de vérifier l’information, comme tout bon « journaliste » devrait le faire : Croiser ses sources pour vérifier la justesse de l'information. Sans vérification, il ne s’agit de rien de plus que d'un colportage des manipulations de l’ASPP 65, de Marie-Lise Broueilh et de Louis Dollo.
Jean-Baptiste Peyrat, le nouveau sous-préfet d’Argelès-Gazost a pris le temps de recevoir les instances administratives et les éleveurs le vendredi 21 juin pour la deuxième fois mais annule systématiquement les réunions prévues avec les associations naturalistes. 
Jean-Baptiste Peyrat, sous-préfet novice, est prêt à tout pour calmer les éleveurs chauffés à blanc par les élucubrations de 2 ou 3 chefs de file anti-ours. Ces derniers profitent-ils de la souffrance et de la fatigue des éleveurs qui ont subi de gros dommages dans leurs exploitations à cause des intempéries, sont-ils vraiment suivis par les éleveurs ou se mettent-ils en avant pour subsister et se mettre en valeur?
Ceux qui attisent les éleveurs sont bien Marie-Lise Broueilh et Louis Dollo car les employés du PN qui font les constats me signalent à ma demande « que chaque fois qu’ils vont faire un constat, l’ambiance est correcte et que cela se passe sereinement avec les éleveurs ».

Fausses informations virales

Ces fautes journalistiques permettent aux manipulateurs pastoraux comme Louis Dollo (Louis la menace) de faire confirmer leurs manipulations par la presse. Elle seront « lues dans la Dépêche ». Le reste de la presse (y compris France Bleu Béarn) ne faisant que reprendre le même contenu, transformant la Dépêche favorable aux éleveurs en « agence de presse », puisque non démentie par la sous-préfecture.

  • « l'ours, accusé d'avoir dévoré plusieurs de leurs animaux ces derniers jours ».  (BFMTV)
  • « l’ours qui s’est emparé de plusieurs moutons ces derniers jours, a-t-on appris auprès des deux parties.» (préfet et ASPP65) la république des Pyrénées et Le Parisien.
  • « l'ours qui profiterait de l'absence humaine sur les estives pour s'en prendre aux troupeaux en liberté.» (France3 et Metronews).
  • « Les agriculteurs du canton de Luz-Saint-Sauveur soutiennent que l'ours s'en prend à leurs troupeaux de brebis et moutons ». (Newsring)

Contrairement à ce qui est dit dans la presse, l’ours n’a pas profité du cataclysme qui s’est abattu dans cette vallée pour faire une « grande bouffe ». Comment l’ours pourrait-il d’abord « profiter » ? C’est donner à l’ours des raisonnements humains qu’il n’a pas. S’il a faim et s'il tombe sur des brebis non gardée (merci l’AOC Barèges-Gavarnie), il se sert puisque la table est ouverte, le « libre service » coulé dans la charte de l’AOC.
Bien-sûr les éleveurs ont eu des ovins morts comme cela se produit chaque année à cette période, mais il n’y a pas plus de dossiers de brebis dévorées par l’ours que les autres années sur les Hautes-Pyrénées. Marie-Lise Broueilh continue à répendre des « contre-vérités » car pour l’instant il n’y a qu’une brebis d’un troupeau AOC dévorée. Chez M. Pourtet ce ne sont pas 17 ovins comme c’est dit dans la presse mais un seul !

Constats d'expertise

Depuis les intempéries, des expertises ont eu lieu sur quatre estives, pour quels dégâts ? Un ovin croqué par l’ours sur 2 estives, 10 ovins morts et quelques disparus à cause des intempéries et non à cause de l’ours et un ovin douteux sur une des trois autres estives. Aucun heurt avec les agents du parc, les constats se sont déroulés normalement, sans conflits.

Comment se passe un constat ?
Après chaque demande de constat, les agents assermentés de l'administration se déplacent et font un constat obligatoirement en présence de l’éleveur/berger sur le terrain. Ils autopsient les ovins devant l'éleveur : ils pèlent entièrement la brebis à la recherche d’hématomes sous-cutanés non visibles sur la peau et inspectent toute la carcasse et les entrailles ainsi qu'ils recherchent tout indice sur le secteur avoisinant. Ils aident aussi à la recherche des brebis disparues. 
La partie principale du constat est cosignée par l’éleveur et le garde sur le terrain. De cette manière, il est impossible que le constat soit modifié par la suite.  Les administrations envoient alors un courrier accompagné du double de ce constat à l'éleveur.

Absence de démenti

Et que fait l’administration ? Elle se tait dans toutes les langues ! Trop peur. Aucun communiqué, aucun démenti ! Surtout ne pas déplaire aux pastorâleurs en ces temps de catastrophes naturelles,  d’ultimatums vengeurs, d'appels à destruction d'espèces protégées. Au contraire, la sous-préfecture se plie aux diktats des anti-ours puisque depuis hier, les radios locales annoncent que l’état a envoyé les gardes ONCFS pour effaroucher l’ours Cannellito...
On est donc très très très loin de  « Après les inondations, l’ours s’en prend aux élevages de mouton dans les Hautes-Pyrénées » Il ne s’agit pas d’une grande bouffe mais d’un grand grand bleuf ! Une tentatitive de récupération indécente des dégâts des eaux au profit des éleveurs pour charger l’ours et pour profiter de l’occupation du préfet et de sa « compréhension » pour évacuer la tension et essayer de se débarrasser des ours. Louis Dollo n’a même plus peur de parler « d’éradication ». Réaction de l’administration ? Nada.
" La battue à l'ours va canaliser l'émotion, les réactions instinctives des bergers et des valléens bien au-delà de la simple vengeance contre le mangeur occasionnel de quelques brebis. Le mythe est un élément stabilisateur qui joue le rôle de « soupape de sûreté» de l'esprit humain dans un système social donné. Dans la société pastorale, c'est la poursuite d'un animal s'attaquant au bétail qui joue ce rôle (ours, loup ... ). L’acte de chasse collectif va servir de catalyseur du groupe, comme le prouvent les références continues à la solidarité, au désintéressement, à l'esprit d'équipe ... à l'unité de tous dans cette action commune. Unité bien difficile à obtenir, d'ailleurs, si ce n'est contre un « ennemi» commun." (Gérard Caussimont; Le mythe de l'ours dans « Plaidoyer pour Cannelle » )

Le mythe de l'ours est bien vivant en pays toy où quelques leaders extrémistes tentent de mettre le feu à la montagne, malgré la pluie, en toute impunité.

Lire aussi

   •   Marie Lise Broueilh : la jument de Troie pastorale
   •   L'essorage sémantique de l'ASPP 65
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