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L’histoire de Katharina Miraslowa : de la prison à la mode

Publié le 26 juin 2013 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

… suite…

Hier, nous avons découvert le commencement de cette longue histoire, avec le meurtre de l’industriel Carlo Mazza tué, à Parme dans la nuit du 8 au 9 Février 1986 et les péripéties de l’enquête et de la longue saga judiciaire jusqu’au jugement définitif : Katharina Miroslava et son frère Zbigniew Drozdzik sont condamnés à 21 ans et 6 mois, Witold Kielbasinski, l’ex-mari, à 24 ans, et le quatrième accusé, le grec Dimosthenis Dimopoulos, est acquitté.

Katharina Miroslava à Parme

Katharina et son frère Zibi continuent pourtant à clamer leur innocence…

Pourtant, cette histoire, qui semble être l’intrigue d’un roman policier, va prendre une autre tournure, quand seront publiés les mémoires de Witold Kielbasinski : il aurait tout fait lui-même, il a tué Mazza par jalousie.
Mais pour appuyer sur la gâchette ce serait Dimosthenes Dimopoulos, l’ami grec avec qui Zbigniew a loué la voiture à Monaco.

Witold Kielbasinski

Les faits semblent corroborer la belle Katharina qui a toujours crié son innocence. Witold Kielbasinski a décidé de prendre l’entière responsabilité l’assassinat de Mazza, exonérant Katharina, et son frère Zbigniew. "J’ai agi par jalousie, pas pour l’argent."

Mais ces aveux arrivent bien tard, alors que Witold Kielbasinski, libéré de prison en 2007, est depuis retourné vivre en Pologne.

Witold Kielbasinski pendant son incarcération

Un "sauvetage" tardif, intervenu après le jugement final de la Cour suprême, et en tout cas, insuffisant pour la justice italienne, ne permettait pas de rouvrir le procès.

Les demandes de révision déposées par l’ancienne danseuse, alors qu’elle était en prison à Venise, ont toutes été rejetées.

Pour Katharina est un coup dur et elle reste détenue à la prison de la Giudecca, à Venise, même après que le véritable meurtrier ait été libéré.

Katharina Miraslowa

Nino Marazzita, son avocat à Venise parle d’elle comme quelqu’un de très spontané. Il ne désespère pas de convaincre la Cour d’ouvrir un procès en révision, même si personne n’a pu apporter de nouvelle preuve, et que les principaux suspects, finalement, se sont désormais évaporés dans la nature.

Katharina Miroslawa était et est toujours une belle femme d’une grande attractivité.

Katharina Miroslawa dans la cour de la prison de la Giudecca

En prison, à la Giudecca, elle a subi l’hostilité des autres prisonnières. Les détenues peuvent devenir de véritable hyènes entre elles. Au lieu de sombrer, elle a tenu bon.  Elle a obtenu le droit de faire des études et se passionne pour Dieu, ayant le droit d’assister à la messe dans l’église du Rédempteur et l’espoir d’un diplôme en théologie. Elle a travaillé à l’extérieur de la prison comme couturière et a également étudié à l’Université de Venise (Università di Scienze religiose).

Miroslawa a ainsi pu profiter des avantages d’un bon comportement, l’équivalent de trois mois de réduction pour chaque année passée derrière les barreaux. Puis, grâce aux mesures nationales d’amnisties de 2003 (réduction de deux ans) et de 2006 (réduction de trois ans), c’est le 25 juin 2013 que s’est terminé la peine de Katharina Miroslawa qui a désormais payé sa dette, bien qu’elle ait toujours et encore clamé son innocence.

Elle a décidé de publier un livre, écrit avec Rody Mirri, “Delitto di Carnevale” où elle clame son innocence.

Katharina Miraslowa dans la prison de la Giudecca

Le cinéma souhaite s’emparer de son histoire et on lui a également proposé un rôle de courtisane dans un film tourné à Venise.

Quand à elle, désormais ingénieur diplômé de l’habillement et de la mode obtenu à l’Institut Ruzza de Padoue, elle a créé une collection de sacs colorés et résolument modernes. "Pour moi, c’est la dernière chance de rendre visible la production de mes sacs. Pour le Carnaval de Venise 2013 j’ai pensais à une ligne de modèles inspirés par le thème "Vivre les couleurs." J’ai utilisé les matériaux à ma disposition, et multicolores de toutes sortes, le cuir, le velours damassé, la dentelle. Avec les restes, un cadeau d’une usine de sièges d’auto, j’ai développé ces sacs. Mes sacs sont vendus à la Banco Lotto n. 10, a Castello 3478/a, salizada Sant’Antonin. Le produit, cependant, n’est pas pour moi, mais pour la coopérative Le Cercle."

Elle va vivre dans un appartement, à la Giudecca, mais elle doit se conformer aux obligations telles que l’interdiction de quitter Venise. Son objectif à terme est de quitter l’Italie et de s’installer à Vienne : "Ce n’est pas la liberté. Ce sera seulement lorsque je pourrai récupérer mon passeport et que je pourrai aller où j’ai envie." Et puis, elle a deux fils et une petite fille qui l’attendent… bien que cette histoire lui ait apporté une vie éloignée des siens. Quand vous ne faites ni la mère ni la grand-mère, les enfants et petits-enfants ne vous appartiennent pas.

Katharina Miroslawa et ses créations


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