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Get Rich Or Die Tryin’ – Gangsta cinema

Par Bebealien

Les rappeurs sont vraiment férus de leur image, et le démontrent régulièrement dans des clips ultra bling bling, ou se croisent images léchées, filles fantasmées et voitures puissantes. C’est tout naturellement que certains passent d’un médium à un autre et se retrouvent plongés dans le monde du cinéma. Après un pseudo-biopic de Eminem dans 8 miles, Curtis ’50 cent’ Jackson fait le sien dans Réussir Ou Mourir, disponible en DVD.

Get Rich Or Die Tryin’ – This is my life

Marcus est un gamin rêvant de devenir rappeur. Il vénère sa mère qui se fait assassiner après un deal de drogue qui tourne mal. Transformé par le drame, Marcus décide de dealer à son tour et s’enfonce petit à petit dans la délinquance. Mais lorsque sa route va recroiser celle de Charlene, son amour d’enfance, Marcus va être partagé entre son goût pour l’écriture musicale et sa vie de gangster… Jusqu’à ce qu’une attaque sauvage qui le laisse pour mort ne l’amène une fois pour toute à choisir sa voie…

L’affiche représente bien l’esprit du film : gangsta, flingue, tatouage de gang…

50 cent n’a pas eu une vie facile, il l’a dit plus d’une fois. Le film s’inspire des principaux évènements de sa vie en les romançant quelques peu ou les embellissant. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que Curtis devient Marcus dans le film. Restent néanmoins des passages forts qu’il a vraiment connu : la mort de sa mère, le deal, les bandes, le rap, les neuf balles qu’il a pris dans le corps… Une vie qui, alors qu’il n’a même pas trente ans, est déjà bien remplie.

Mais que penser d’un film qui raconte la vie d’une star de trente ans ? Au-delà de l’entreprise narcissique servant à renforcer le statut iconique de Fifty, on sent une volonté, malheureusement seulement à moitié assumée, de dénoncer l’engrenage qui l’a amené à faire des mauvais choix, et la violence suscitée de fait. Reste quand même un point quelque peu dérangeant : Marcus y est présenté comme une pauvre victime, tombée du mauvais côté par nécessité et non par choix. L’optique peut être acceptable tant que Marcus est enfant, elle devient ridicule une fois adulte, car ses choix sont conscients. Doit-on y voir alors une tentative de rédemption ? Surement.

Marcus, lors d’un braquage qui va mal tourner

Demander à un rappeur de devenir acteur, même pour jouer un rôle proche de ce qu’il a vécu, n’est pas aisé. Eminem s’en était plutôt bien sorti dans 8 Miles. 50 cent, même s’il livre une prestation honorable, a un petit peu plus de mal à faire passer l’émotion. Son gros souci est d’être quasi mono-expressif. A part une ébauche de sourire, il a du mal à faire passer quelque chose sur son visage. Un peu comme dans ses clips, on a l’impression de voir pendant 2h un mec qui vient de fumer un gros pétard juste avant la scène tournée, et qui du coup est un peu à l’ouest. C’est seulement lors de la scène finale qu’on le verra se réveiller un peu, montrer sur scène, son personnage se réveillant soudain et faisant preuve d’une énergie insoupconnée.

Terrence Howard dans le rôle du pote un peu cinglé, et manager de Marcus

Finalement, au-delà de la question de savoir si Curtis ‘50’ Jackson a voulu ériger un film à son image, force est de constater que le tout reste regardable, et plutôt agréable à suivre. En revanche, peu de surprise dans l’intrigue, le bad guy de l’histoire étant vite repéré et ayant un personnage un peu trop manichéen. Dommage que le seul personnage fouillé soit celui du héros…

Bill Duke incarne un parrain local qui va se faire détroner…

En tout cas beau casting de tronche dans le film, dont Terrence Howard qui commence à se faire définitivement un nom aux USA, ou Adewale Akinnuoye-Agbaje dans le rôle de Majestic, le dealer/pimp rival de Marcus. Pour résumer, un biopic qui se laisse regarder sans déplaisir mais qui manque un peu de recul et de réflexion par rapport aux évènements, se contentant de les décrire un peu trop platement. En même temps, la vie de 50 cent est suffisamment riche pour que l’attention reste éveillée. Dispo en DVD.


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