Magazine Beaux Arts
Je ne connaissais pas Roxy quand je l'ai vue une première fois sur le toit de notre immeuble à la fin de l'hiver. Revêtue de mon imperméable, j'allais m'affaler sur une chaise longue. Elle était avec son ami Bobby, un cocker doré. Un chien émotif qui pleure dès qu'il vous voit. Il vous assaille de ses gémissements jusqu'à ce que vous lui prodiguez un câlin. Mais Roxy, la belle Beagle dont je ne soupçonnais pas les talents. Elle me fixe de son regard perçant, et se rue sur moi et fourre son museau dans la poche de mon tranche-coat pour en extraire mon bonnet de laine grise et le présente devant moi sur la chaise, fière de son exploit. Je suis surprise et bousculée par tant de hardiesse et par l'intelligence de son odorat. Elle part retrouver son ami. Puis à nouveau, sans même me fixer cette fois, elle m'attaque et je dois protéger mes deux poches car elle a senti mon mouchoir en papier. Qu'est-ce qu'elle va déterrer encore? J'ai su par la suite que les Beagle étaient élevés à chasser le gibier, et ce depuis ces décennies. Leur flair est puissant. Je suis charmée, séduite par son allure espiègle et sa rapidité.