J’avais découvert Baby Alpaca il y a quelques mois en errant dans le monde merveilleux (parfois) de SoundCloud. Après une première écoute de « Sea of Dreams », il m’avait semblé évident que le groupe possédait quelque chose de spécial, qu’il sortait de cette mer de nouveaux venus souvent bancals et trop peu sérieux. La chanson était travaillée, cohérente et chaque partie en était maîtrisée. Une merveille qui nous rappelle que parfois, l’apparente simplicité est le meilleur gage de la perfection. Une guitare rythmique (un petit air de Girls In Hawaii), une guitare solo (un son clair qui rappel Mark Knopfler), un piano et une voix sublime suffisent à créer une atmosphère magique. Tout repose ici sur la structure et les proportions, les instruments et les riffs se complètent. Montés et descentes en accord parfait avec la voix de Chris Kittrell. Un morceau triste à la beauté rare.
J’enchaînais avec « Run With You », seul autre titre disponible à l’époque sur leur SoundCloud. Morceau plus rapide qui contraste joyeusement avec le précédent. Après s’être perdu dans une mer de rêves mélancoliques, le duo vous propose de vous enfuir avec eux pour une folle course, sans but et sans fin. Et nous on crie un grand OUI, on accepte le voyage et on se laisse emporter par le rythme implacable de la chanson. Un côté épique et une orchestration qui magnifie et exalte la voix finissent de nous convaincre de les suivre.
En deux chansons, j’étais définitivement accro à cette folk-psychédélique-indie-pop indescriptible et si agréable. J’ai ensuite suivi le groupe attentivement et ai accueilli la sortie de le premier EP avec joie. Celui-ci contient deux autres tracks en plus de celles citées ci-dessus.
Le riff de guitare et les chœurs de « On The Roam » confirment mon idée selon laquelle je suis tombé sur un des groupes qui va nous offrir un des plus beaux EP de l’année. Ce morceau est peut-être plus simple mais toujours aussi agréable et efficace. Le fait qu’ils aient réussi à insérer cette phrase dans une chanson d’amour me fait les aimer encore plus. « Like a pile of monkey naked in the trees, eating bananas, wearing bandanas »
« Wild Child », une piste de 6 minutes, véritable voyage à l’intérieur de l’esprit de Baby Alpaca, élégant et excellent. Impossible de s’en lasser tant la chanson possède une structure remarquable, elle semble répondre à vos moindres attentes. Par des changements de rythmes idéalement timés, elle vous porte et ne nous laisse redescendre que lorsque la dernière note s’éteint. Chris impressionne de maîtrise dans sa voix qu’il module et ajuste comme personne.
Avec cet Ep éponyme, Baby Alpaca nous donne l’espoir de voir naître un futur grand et surtout très bon groupe. Quatre titres très prometteurs par la future relève de la scène indie américaine ? On espère. Pour s’en assurer on est allé leur poser quelques questions et en plus d’être super doués, ils sont super sympas, entretient désinvolte avec le chanteur.
« On ressemble beaucoup aux bébés Alpagas, on est sauvage et très doux »
Across The Days : Salut, pas beaucoup de gens vous connaissent et vous êtes assez nouveau sur la scène alors tu peux présenter Baby Alpaca rapidement ?
Baby Alpaca : On aime le rock’n'roll, la soul et l’exploration, voilà (rire).
ATD: Il vient d’où ce nom ?
Baby Alpaca : Juste parce qu’on ressemble vachement aux bébés alpagas (traduction de alpaca, ndlr) ! Sauvages et très doux.
ATD : Comment tu décrirais la musique que vous produisez ?
BA : Perso, j’ai toujours été un fan de musique. Pas mal de variété. J’aimais beaucoup les comédies musicales quand j’étais jeune et j’écoutais les cassettes de rock de ma mère aussi. J’adorais Dirty Dancing (rires).
Après j’ai commencé à écouter TLC, Mariah Carey, Usher et les classiques de Cole Porter et Fats Waller. Puis tous les musiciens tels Frank Sinatra, Billie Holiday, Chet Baker et Marvin Gaye.
J’écoute aussi Radiohead, Portishead et Coldplay.
Du coup, tout ce que j’ai écouté et aimé a une influence dans les musiques de Baby Alpaca. Et on peut rajouter toutes les influences de Zach aussi (l’autre membre du groupe, ndlr) qui a vraiment un gout très vaste.
ATD :Vous sortez votre premier EP dans quelques semaines. C’est une étape importante de franchie, comment tu te sens ?
BA : C’est génial. J’attendais de sortir ces chansons depuis si longtemps. J’suis vachement excité de le faire avec Atlas Chair Record, ils sont cool. Et encore plus excité qu’on sorte tout ça sur vinyle. On a tellement de chansons que j’espère qu’on va continuer d’en sortir, presque continuellement.
« Brooklyn et Manhattan sont vraiment les lieux où il y a le plus de créativité, [...] tu y rencontres plein de gens super talentueux »
ATD : Pour un petit groupe comme vous, comment ça se passe pour produire un album ? Comment vous y êtes arrivés ?
BA : Il y a beaucoup de travail à faire soi-même, on a pu s’autoproduire, ce qui est un avantage énorme. On aussi pu compter sur des amis musiciens géniaux et super sympas dans toutes les villes où on a enregistré. Notre coproducteur Jess Rogg a fait un taff monstrueux aussi. Tu devrais voir l’intérieur de la pochette du vinyle où il y a les remerciements.
ATD : Vous arrivez à faire des lives même si c’est votre premier EP ?
BA : On a plus de 150 chansons tu sais ! Et on joue en live depuis quelques années déjà. C’est vraiment ce qu’on préfère.
ATD : Vous avez signé chez Atlas Chair Record comme tu viens de le dire. Je les connaissais pas avant, tu peux me parler d’eux ?
BA : C’est un nouveau et excitant label de Brooklyn. Ils sont sympas, toujours positifs et t’aident dans tout ce que tu fais. Tout ce que tu peux attendre dans ce domaine en fait.
ATD : Tu penses quoi de la scène « indie » de Brooklyn ?
BA : Je l’adore ! Brooklyn et Manhattan sont vraiment les lieux où il y a le plus de créativité. C’est vraiment inspirant tout ce que tu vois partout. Tu rencontres pleins de gens super talentueux et collaborer avec eux est génial.
ATD : C’est quoi la suite pour Baby Alpaca ?
BA : Des tournées, des concerts ! Encore et encore ! (rires)
ATD: Avec quel groupe encore actif ou pas rêverais-tu de jouer ?
BA : Je dirais… les Rolling Stones ou Adele.
ATD: Rien à voir mais j’aimerais que tu me donnes
Quelque chose que t’adores : Les nuits sur la plage.
Quelque chose que tu détestes : J’ai jamais réellement détesté quelque chose je pense.
Quelque chose dont tu te fous : Je suis jamais indifférent non plus.
ATD : Pour finir tu peux me dire quelque chose que personne ne sait sur toi ?
BA : J’adore aller nager loin dans l’océan et regarder les bateaux flotter.