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Prix Gens de Mer 2009
Festival Étonnants Voyageurs
L’auteur :
Karsten Lund est né en 1954. Parallèlement à son travail d’écrivain, il est journaliste pour la chaîne de télévision danoise TV2.
Le marin américain est son premier roman traduit en français. (Source : gaïa)
L’histoire :
En l’an 1902, un trois-mâts fait naufrage au large de Skagen, à l’extrême nord du Danemark. Le seul survivant, un marin américain, aux cheveux et aux yeux noirs, est hébergé chez un jeune couple.
Le marin disparaît à l’aube, sans laisser de trace. Neuf mois plus tard naît un enfant qui ne ressemble pas aux autres. Tout au long de sa vie, Anthon sera surnommé Tonny, ou l’Américain, et devra supporter les rumeurs persistantes sur ses origines. Mais sa réussite en tant que patron-pêcheur de haute mer lui permettra de surmonter ce qui est un véritable handicap dans cette petite ville du nord, où chacun est blond et sait d’où il vient.
Un siècle plus tard, au cours duquel Skagen est passé d’un gros bourg de pêcheurs aux maisons basses à une ville riche de ses pêcheries industrielles et célèbre par les peintres qui s’y sont installés, un homme roule de nuit le long des dunes, dans le paysage lunaire, balayé par les sables. Il se sent investi d’un obscur devoir de réhabilitation et veut élucider le mystère qui plane sur les origines de son grand-père, ce secret qui pèse sur la famille depuis quatre générations.
Avec une douce ironie scandinave, Le marin américain raconte le destin d’hommes et de femmes ordinaires et remarquables, d’une époque révolue à la vie de nos jours, tout au nord du sauvage Jutland.
Le marin américain est lauréat du Prix Gens de Mer 2009. (Source : Gaïa)
Ce que j’ai aimé :
Un vieux phare veille sur le récit, balaie le paysage, il est le seul à tout savoir mais à ne rien dire. Car des secrets se terre au coeur du récit : secret de la naissance de Tonny, secret de la disparition du marin américain, secret que certains partagent et gardent jalousement pour ne pas créer d'étincelles. Le voile ne sera levé qu'à la toute fin du roman après la quête sans relâche du petit-fils de Anthon. Celui-ci revient en effet sur les lieux même où tout a débuté et il va enquêter à sa façon pour approfondir son histoire. Nous suivons donc ses pérégrinations, émaillées par des retours en arrière nous plongeant dans l'histoire passionnante de Ane et de Jens Peter.
Le récit se situe dans la région sauvage du Jutland, région âpre où les hommes vivent de la pêche de génération en génération. Les habitants sont des personnages forts et au coeur du roman se nichent des êtres qui s’aiment envers et contre tout.
En toile de fond, de belles réflexions agrémentent le récit :
«Qu’en est-il alors de l’autodétermination de l’individu ? Où est la libre volonté ? dans les décisions anodines, sans danger. Dois-je peindre la porte en rouge ou en vert, acheter une Tuborg ou une Carlsberg. Dans les situations déterminantes et dangereuses, quelque chose d’autre, d eplus grand, décide. » (p. 404)
Ce marin américain sait nous intriguer et nous envoûter...
Ce que j’ai moins aimé :
Un peu long.
Premières phrases :
« Ma famille est issue d’un naufrage dramatique, survenu par une nuit d’hiver il y a cent ans.
L’histoire me tient en éveil dans l’Audi A8 qui me porte vers le nord. La grosse voiture roule au régulateur de vitesse, museau levé, et éclaire la route sur cinq cent mètres. »
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Les déferlantes de Claudie Gallay
D’autres avis :
Le point ; Dominique
Le marin américain, Karsten Lund, Gaïa, Roman traduit du danois par Inès Jorgensen, mars 2009, 400 p., 24 euros
Le marin américain, Karsten Lund, Roman traduit du danois par Inès Jorgensen, Babel, janvier 2011, 9.70 euros