S'il y avait un éléphant dans mon salon en ce moment, il est certain que je le verrais. Je parle ici d'un vrai éléphant d'Afrique avec ses immenses oreilles, sa trompe, son corps gris et lourd. Très certainement je le verrais. Je ne le chercherais pas dehors dans le jardin en demandant aux autres s'ils n'ont pas vu mon éléphant par hasard.
Pourtant notre vraie nature est encore plus grosse, plus évidente qu'un éléphant debout dans un salon. Et nous ne la voyons pas. Nous cherchons au contraire dehors, dans le monde et demandons aux autres si par hasard ils n'auraient pas trouvé notre vraie nature. C'est assez étrange.
Où est l'éléphant de notre vraie nature? Juste ici au-dessus de nos épaules. Au-dessus de nos épaules, en effet, il y a une vaste ouverture, si vaste qu'elle peut contenir tous les éléphants d'Afrique avec l'Afrique en plus. Cette ouverture est vaste, claire, sans limite,et évidente.
L'éléphant est un métaphore bien sûr de notre grande distraction. Le maitre T'chan Houang-Po disait à ses moines : "Il faut que vous soyiez ivres pour ne pas voir votre nature de Bouddha"
Et bien nous sommes ivres sans doute, comme assommés en nous-mêmes. Mais pourtant avec un peu d'attention il devient impossible de ne pas voir cette ouverture...
Inversez la flèche de votre attention de 180° et vous y êtes.
josé le roy