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Des nouvelles du monde

Publié le 29 juin 2013 par Vindex @BloggActualite
Des nouvelles du monde
Bien souvent, les médias s’attardent sur des informations pendant quelques jours voir quelques semaines puis ensuite laissent plus ou moins tomber dans l’oubli l’objet de leurs articles, au fur et à mesure des scoops et dépêches. Pour essayer de suivre un peu plus les actualités, nous avons parfois tenté de faire des séries d’articles concernant des questions importantes. Dans cet article, je vais essayer de donner des nouvelles à propos d’actualités ayant été l’objet d’une attention de notre part depuis le début du blog, aussi bien concernant la politique que la géopolitique ou l’environnement…
Comment va la Côte-d’Ivoire ?
En novembre 2010, toute la Côte d’Ivoire se rendait aux urnes en espérant résoudre la crise politique divisant le pays en deux. Notre série d’article commençait donc par une présentation des candidats principaux à savoir Laurent Gbagbo, président sortant pour le Front Populaire Ivoirien et Alassane Ouattara, candidat du Rassemblement des Républicains. Mais l’élection, au lieu de régler les conflits, les raviva : Laurent Gbagbo, perdant officiel après le deuxième tour, refusait de reconnaître les résultats et leur validité et monopolisait les autorités. Les deux camps s’affrontèrent pendant plusieurs semaines et l’intervention de forces africaines et françaises ont permis finalement en avril 2011 à Alassane Ouattara de s’installer sur le fauteuil du président, mais au prix de déséquilibres sociaux et économiques et de destructions. Après plusieurs années de crises donc, la Côte d’Ivoire, anciennement en plein boom économique notamment avec Félix Houphouet-Boigny, devait se relever…
Il s’agit pour le pouvoir de reconstruire les infrastructures et de recouvrir sa capacité à tenir le pays, à assurer la sécurité et le respect de la loi sur toute la Côte d’Ivoire. L’Etat tente par exemple de reprendre le contrôle de forêts du sud-ouest illégalement occupées par des planteurs de cacao depuis 30 ans. Cela se traduit par ce qu’on appelle là-bas des « déguerpissements » : les planteurs sont tout simplement renvoyés des terres protégées, l’Etat promettant de les reclasser. Néanmoins, ces paysans se sentent dupés par une promesse qui semble de plus en plus illusoire, d’autant plus que les opérations de renvoi furent violentes. Certains agriculteurs (20 000 selon l’ONU) se retrouvent donc sans rien et cela pourrait amputer la production nationale de cacao de 30 pour cent, une production déjà affectée par la crise de 2010-2011. Concernant les infrastructures, des progrès sont encore à faire malgré tous les efforts effectués : en effet, l’accès à l’eau potable est encore problématique pour de nombreux villages et les infrastructures hospitalières manquent, si bien que nombre de femmes accouchent à même le sol dans le nord du pays, le nombre de lits étant insuffisant. L’objectif de raccorder 80 pour cent du pays au réseau d’eau potable d’ici à 2015 sera difficile à atteindre et le développement du nord du pays, la partie la plus en difficulté, est un enjeu important et urgent. Le président Ouattara, qui doit se rendre dans le nord du pays le 4 juillet a aussi des défis politiques à relever : celui de réconcilier une nation divisée politiquement, religieusement et ethniquement. L’ancien président Laurent Gbagbo, en détention à La Haye devait être jugé par la Cour Pénale Internationale pour des violences et crimes contre l’humanité pendant la campagne électorale de 2010-2011. Néanmoins, au début du mois de juin, son parti, le Front Populaire Ivoirien, a demandé sa libération, affirmant qu’aucun élément ne prouvait sa culpabilité. Le parti de l’ancien président demande aussi depuis quelques jours la libération d’un de ses jeunes responsables, Justin Koua, accusé de complot et arrêté le 7 juin. Selon les autorités du FPI, le président est trop hermétique au dialogue démocratique. L’ancien parti majoritaire a donc boycotté certaines élections, notamment les dernières élections locales de 2013. Peut-être que le calme politique reviendra si la reconstruction économique s’opère. Il s’agit de faire redevenir la Côte d’Ivoire une puissante exportatrice de cacao, ce qui faisait sa richesse par le passé. Cette filière économique attire particulièrement le président qui a rencontré le président d’un groupe leader en terme d’exploitation du cacao. Il souhaite renforcer la compétitivité du pays dans cette activité, notamment en ce qui concerne la transformation du cacao. Pour dynamiser la reconstruction de la filière, la Côte d’Ivoire pourrait bien également se tourner vers la Chine pour obtenir des prêts selon le ministre de l’économie et des finances Niale Kaba. Un plan de privatisation est aussi prévu pour liquider les participations de l’Etat dans certains domaines comme dans la banque. Le président souhaite orienter les investissements sur les infrastructures, une des clefs de la reconstruction du pays sur le long terme : 20 milliards de dollars sont prévus pour les cinq années à venir. Le vent de reconstruction semble faire revenir les cerveaux, qui autrefois avaient bénéficiés de bourses d’Etat pour étudier à l’étranger et qui maintenant viennent avec leurs capitaux pour participer à la reconstruction du pays en étant placés à la tête d’entreprises et institutions nationales ou en investissant.
Ainsi la Côte d’Ivoire est en mouvement. Néanmoins, les défis sociaux, économiques et politiques sont encore nombreux à relever, pour que le pays redevienne démocratique et prospère.   
Des nouvelles de Libye
En 2011, nous évoquions aussi l’intervention de l’ONU en Libye, pays sous la dictature de Mouammar Kadhafi. Celle-ci, coordonnée également par l’OTAN a notamment donné l’occasion à la France de s’illustrer par sa participation aux opérations de soutien aux rebelles. Ces opérations, aboutissant à la mort du colonel ont permis à la Libye de se réorganiser politiquement, mais l’ont obligé à une reconstruction économique. Qu’en est-il de la démocratie en Libye et de sa situation économique ?  
En transition depuis la nomination d’un gouvernement transitoire, la Libye tente de reconstruire un régime à la fois stable, démocratique et prospère. Mais les divisions restent profondes et liées à une longue opposition sous le régime de Kadhafi. Et dès le lendemain de l’annonce de la libération, le chef du gouvernement de transition, Moustafa Abdel Jalil souhaitait que la nouvelle législation s’appuie sur la charia, c'est-à-dire le droit islamique, provoquant ainsi des inquiétudes parmi les pays occidentaux. De même en 2012, la Cyrénaïque proclama son autonomie vis-à-vis du CNT, faisant craindre la participation du pays. En juillet de la même année, une assemblée de 200 membres est élue au cours d’élections démocratiques ne voyant pas de vainqueurs clairs, puisque les indépendants sont majoritaires. En août, le premier président est élu par cette assemblée : Mohammed Youssef el-Megaryef, ancien opposant au colonel Kadhafi et islamiste modéré. La stabilité politique est toutefois encore très précaire. En effet, le pays est de nouveau en proie à des violences et des divisions. De même, le premier président de l’Assemblée fut poussé à la démission suite à l’adoption d’une loi bannissant les anciens collaborateurs de Kadhafi de la vie politique. Il fut ainsi remplacé après une nouvelle élection le 25 juin dernier par Nouri Bousahmein, un indépendant. Il doit ainsi orienter le pays vers la rédaction d’une constitution plus claire et surtout assurer la sécurité, ce qui n’a jamais réellement été fait depuis la fin du régime de Kadhafi. En effet, des affrontements ont encore eu lieu ces derniers jours entre des milices à Tripoli ou encore Benghazi, amenant au renvoi du ministre de la défense libyen, qui devrait prochainement être remplacé. Les gardes des champs pétroliers demandent aussi à être payés et constituent aussi une source d’instabilité pour un pays en difficulté économique.
Ainsi, la Libye est dans une situation encore instable : elle doit d’abord répondre à un besoin urgent d’organisation politique pour assurer la sécurité d’un pays encore divisé et au cœur de violences.  
Et le Japon ?  
En mars 2011, l’actualité fut très marquées par la double catastrophe ayant frappé le Japon : d’abord un effroyable tsunami plongeant le Japon sous les eaux, ensuite deux centrales nucléaires perturbées et explosant, libérant des quantités importantes de matières radioactives dans l’air et l’océan. Le Japon devait alors reconstruire les dégâts immenses de cet accident aux conséquences économiques importantes dans un pays en stagnation. L’accident a même amené certains pays comme l’Allemagne à remettre en cause l’énergie nucléaire.
Et apparemment, l’accident n’a pas amené le Japon à revoir son rapport à l’énergie nucléaire. En effet, le pays du soleil levant a décidé de relancer à partir du 8 juillet les centrales nucléaires de son territoire. Pourtant, les nouvelles ne sont pas toutes bonnes : en effet, des fuites d’eau radioactives ont encore eu lieu le 21 juin dernier. Les incidents sont courants sur le site des centrales nucléaires de Fukushima et le niveau de radioactivité reste important. Les efforts incessants des 3 000 nettoyeurs semblent ne pas être assez reconnus, leurs conditions de travail se dégradant. Très irradiés, ils sont également peu payés (parfois moins que le salaire minimum de Tokyo) et travaillent parfois même après avoir dépassé les limites d’irradiations. Selon Paul Jobin, spécialiste du Japon, les liquidateurs sont recrutés parmi les populations les moins informées et les plus jeunes, donc bon marché et souvent touchés par une certaine précarité (intérimaires, journaliers). Le démantèlement des centrales devrait être long et coûteux : environ 40 ans de travaux sont prévus, le temps pouvant aussi dépendre de la connaissance de l’état des combustibles et des réacteurs. En outre, la découverte de strontium 90 dans les nappes phréatiques sous la centrale montre la forte pollution du site. Les eaux sont donc contaminées et pourtant certaines « faiblement contaminées » sont déversées dans l’océan pacifique, une erreur selon le professeur Michiaki Furukawa. Pour mieux faire accepter la reprise d’activité des centrales nucléaires nippones, le premier ministre Shinzo Abe a décidé de renforcer les normes de sécurité. Mais c’est bien par des anti-nucléaires que le premier convoi de combustible nucléaire MOX depuis la catastrophe fut accueilli le 26 juin dernier à Takahama. A cela s’ajoute la reconstruction des zones sinistrées par le tsunami et l’indemnisation des victimes, qui fait polémique. En effet, plus de la moitié des 1,5 milliards d’euros qui leur étaient destinés a été détournée pour financer des activités dans des espaces non concernés par la catastrophe pour la promotion du vin, du fromage et le décompte des tortues marines. Mais un responsable affirma que les embauches faites pour la reconstruction des zones sinistrées se sont essentiellement tournées vers les victimes directes des catastrophes.
La situation du Japon, bien qu’elle ne remette pas en question la stabilité économique et politique du pays est de toute évidence la plus longue à rétablir. Il faut dire que le pays portera toujours les stigmates de cet accident…
Sources :
Côte d’Ivoire : RFINews AbidjanNews AbidjanNews AbidjanKoaciJeune AfriqueJeune AfriqueLes Echos
Libye : Le MondeCourrier InternationalRFI
Fukushima et Japon : Le MondeLe MondeRomandieEnerzineRFI Youphil
Vincent Decombe

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