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« L’arc-en-ciel blanc » de YOSHIMURA Akira

Par Pierrec

L'arc-en-ciel blanc de Akira YOSHIMURA

Mon avis : 

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YOSHIMURA Akira

Dans « L’arc-en-ciel blanc », il nous conte l’histoire d’Ayako et Toshisuke, un couple étrange qui n’arrive pas à concrétiser charnellement leur amour. Ayako passe ses nuits éveillée à l’écoute de sa mère morte deux ans auparavant et qui semble venir hanter la maison conjugale sans aucune raison apparente. Toshisuke, qui est au courant, ne se tracasse pas outre mesure, jusqu’au jour où Ayako se met à avoir des vomissements inexpliqués et à avoir le teint aussi pâle qu’un fantôme.

La nouvelle « Un été en vêtement de deuil » nous plonge dans l’univers espiègle et cruel de deux jeunes enfants, Kiyoshi et Tokiko. Kiyoshi vit, depuis la mort de son père, avec sa grand-mère, une femme acariâtre qui semble cacher un secret qu’il compte bien découvrir un jour ou l’autre. Durant la nuit, il entend, dans les caves de la maison, sa grand-mère dialoguer seule, caves qui furent jadis aménagées afin de cacher son père durant la Seconde Guerre mondiale de peur que les soldats ne viennent l’enrôler et ne le « volent » à sa chère maman.

Jirô est un jeune homme qui, depuis la mort de son père, ne peut s’empêcher d’assister à tous les enterrements qui ont lieu dans sa ville de province. Même s’il ne connaît pas le défunt, c’est plus fort que lui, il doit assister à ces somptueuses cérémonies qui lui rappellent son papa. La veillée qui avait suivi le décès de son père lui avait laissé de vives impressions qui s’étaient gravées profondément en son cœur d’enfant. Mais, dans cette nouvelle nommée « Étoiles et funérailles », il y a aussi cette jeune fille répondant au doux nom de Tokiko que Jirô ne cesse de rencontrer portant un bébé crasseux sur le dos. Les deux jeunes ne se rencontreront vraiment qu’une seule fois, et ce à l’occasion d’une belle nuit étoilée. Pour Tokiko, cette nuit ne changera rien, mais Jirô, lui, se sentira dans l’obligation d’aider la jeune fille avec les faibles moyens qui sont les siens.

C’est dans la quatrième nouvelle du recueil que YOSHIMURA se présente sous son plus beau profil, celui de l’auteur audacieux, tendre et excellant dans ses descriptions géniales. Comme dans le début du roman « Le convoi de l’eau » où il nous décrit le parcours d’un groupe de travailleurs dans les montagnes japonaises pluvieuses, dans cette nouvelle nommée « Le mur de briques » il nous conte avec un réalisme éblouissant la fuite de deux jeunes enfants tentant désespérément de sauver un cheval condamné à une mort certaine. La petite Hisae suit sans trop se poser de questions son grand frère Kiyota dans cette aventure idéaliste que seuls les enfants peuvent connaître tant leur cœur surpasse leur raison. Il existe une réelle tendresse dans cette nouvelle entre le grand frère, sa sœur et « leur » cheval, mais l’auteur ne désirant pas que le récit sombre dans une histoire mièvre et puérile,  dessine petit à petit dans les yeux de Hisae le doute qui commence à y prendre place. Le frère téméraire se trouve alors confronté à la sagesse de cette petite fille qui, tout en voulant sauver l’animal, se rend compte de la témérité excessive et immature de son frère, même si son rêve à elle demeure intact.


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