L’organisation d’un vide dressing, pas si simple !
Il y a maintenant 1 mois, je me suis lancée dans la folle aventure de l’organisation d’un vide dressing amateur !
Etape 1 : L’idée !
Tout commença le jour où j’ai vidé ma penderie en me disant que j’allais passer au dépôt-vente pour vendre certaines fringues que je n’avais pas envie de donner".Arrivée au dépôt-vente, je tombe sur une "pouffiasse" (excusez-moi du terme, mais je n’en n’ai pas d’autre pour cette personne), qui me regarde de haut en bas et dont le regard traduisait clairement : "c’est pas avec ce qu’elle a sur elle que je vais trouver des merveilles dans son sac"…Effectivement, dans toutes mes fringues dont des marques, elle a choisi 5 tenues.Puis elle m’annonce sur un ton de "pouffiasse" : "La boutique prend une marge de 60% sur vos ventes". Bref, j’encaisse le coup puisque de toute façon le prix auquel elle affiche mes fringues, ils ne partiront jamais !
Lors de cette entrevue, j’en profite pour glisser une petite question anodine : "Comment arrivez-vous à donner un prix à tous ces vêtements ?". Alors, elle me répond toujours sur son air de "pouffiasse" : "J’ai une bonne connaissance de la mode actuelle". Oui, tellement bonne que la robe que tu veux vendre à 60 € m’a coûté 20 € chez le chinois du coin… Bref…
Au terme des 2 mois durant lesquels le dépôt-vente a gardé mes articles, seulement 2 ont été vendus. J’ai récupéré mes articles la veille de la date limite avant qu’ils ne soient donnés aux bonnes œuvres. Ce jour là, on m’a remis mes 3 articles invendus, en boule, au fond d’un sac minuscule. Je ne vous cache pas à quel point j’étais énervée de retrouver mes vêtements dans cet état. Autant dire que le dépôt-vente ne prend absolument pas soin des articles et le respect client = ZERO.
Suite à cette expérience, j’ai pris la grande décision de me lancer dans un vide dressing ! Me basant sur le principe du dépôt vente : récupérer les articles des copines dans un premier temps, les prendre en photo, les étiqueter avec chacun un numéro et les enregistrer dans une base de données pour suivre les ventes et pouvoir faire un retour à chaque personne. Enfin, j’ai pris une marge de 15% seulement pour les frais engagés (flyers, portants à vêtement, étiquettes…).Etape 2 : En parlerUne fois l’idée en place, je propose à quelques copines de participer. Sur le principe tout le monde adhère, notamment l’idée qu’elles n’ont absolument rien à faire puisque je prends tout en charge. Mais, ce qu’elles ont le plus aimé : ne pas se sentir obligées de participer à la vente sur place. Au départ, j’avais la crainte de ne pas avoir assez d’articles à mettre en vente, alors j’ai étendu au cercle des amies des amies. L’annonce des 15% m’a valu des retours du genre : "C’est mal honnête de te faire du fric sur le dos de tes copines" ou alors, "Tu ne prends que 15 % alors que tu fais TOUT et que t’as mis de l’argent de ta poche pour vendre les fringues des autres !?".
Étape 3 : réceptionner tous les articles
Bien évidemment, j’ai commencé par mes vêtements, puis j’ai réceptionné un grand sac de course, une valise énorme pleine à craquer, puis une seconde et une troisième…. J’ai réceptionné au total 10 dressings et près de 300 articles : vêtements, bijoux, chaussures, sacs à main, foulards…
Étant salariée dans une société sur une base de 37h, j’ai dû jongler entre mon job et la préparation des articles. Je m’étais lancée dans une aventure dans laquelle je n’avais pas estimé le temps et l’énergie que ça allait me donner… Finissant à plus d’1h du matin tous les soirs pendant près de 3 semaines. Étape 4 : trouver un lieu
Heureusement, j’ai cette chance d’avoir une très bonne amie qui a ouvert il y a quelques mois un lieu magnifique dans le 3ème arrondissement de Paris : LE BEASHKA. Au premier abord, une petite boutique discrète et sans prétention, puis des spécialités gastronomiques Hongroises délicieuses ! On s’installe dans un bon fauteuil placé devant une table en bois tout droit sortie d’une brocante, et on y déguste un vin Hongrois d’une extrême finesse avec une planche de charcuterie surprenante et pleine de saveurs que nos papilles ne connaissent pas. Le midi on s’y arrête pour déjeuner. Au Menu : goulach, strudel, Zserbo,… fromage fumé, le tout accompagné d’une boisson Hongroise ou Tchèque.
Bref, le lieu est convivial, agréable et une déco que vous ne verrez nul part ailleurs à Paris, l’idée était lancée, le lieu tout trouvé, les articles affluaient, le vide dressing était lancé !
Etape 5 : Communiquer
Je ne pensais pas que cela serait si difficile de communiquer sur ce type d’événement. Après la création des flyers et leurs impressions, il fallait les distribuer. Comment promouvoir un vide dressing dans une boutique hongroise ?
> Me balader dans la rue pendant 3h un samedi après-midi, avec un plateau de Stroudel à la pomme dans une main et les flyers dans l’autre, je l’ai fait ! < Heureusement que j’ai pu compter sur quelques ami(e)s pour faire la distribution le jour-j. Ensuite, il a fallu communiquer sur les réseaux sociaux : Twitter et Facebook en priorité sur lesquels je diffusais les photos de certains articles. Ensuite, j’ai inscrit l’événement sur plusieurs sites spécialisés dans les vides dressings, les brocantes et vides greniers…Mais finalement, avec le recul, ce qui a surtout marché, ce sont les panneaux dans la rue : 1 au coin de la rue et 1 devant la boutique avec un mannequin portant une belle robe, c’est ça qui a fait rentrer les clientes !Etape 6 : Vendre
- La taille commerciale la plus observée chez les femmes est le 40 (20,6%), suivi du 42 (16,66%).
- Une femme sur trois et un homme sur six (tout âge confondu) trouvent difficilement des vêtements à leur taille.
- Les pointures les plus répandues sont les 38 et 37 pour la femme et les 42 et 41 pour les hommes.
Lors de cette journée de vide dressing, je me suis aperçue que les femmes n’achetaient pas de chaussures, même neuves et jamais portées. Il y a dans la psychologie de la femme un rejet d’acheter des chaussures dans une "brocante". Pourtant si vous calculez bien, lorsque vous achetez une paire de chaussure en magasin, elle a été essayée autant de fois que des chaussures neuves mises en vente dans une brocante ! Tout comme les jean’s, les femmes n’achètent pas de pantalon ! Pourtant, il y avait une cabine d’essayage et un miroir à l’intérieur et des marques comme Diesel, Kaporal, Temps des Cerises, comptoir des cotonniers…
Les vêtements qui ont été le plus vendus : Des petits hauts, des robes et des bijoux.J’ai aussi remarqué que les personnes associent "Vide Dressing" à "Brocante". Effectivement, ça s’en rapproche. Seulement, vendre des articles neufs avec une étiquette dessus, ne peuvent pas être vendus à n’importe quel prix. Comme les voitures, des articles de marque décôtent ou prennent de la valeur en fonction des collections, de l’année de fabrication ou de la quantité fabriquée. Alors, non ! Je ne vendrais pas une robe neuve Claudie Pierlot à 10€, ni même un sac en cuir "les petites" à 20€.
Donc au final, tous les vêtements de marques que j’avais à des prix très raisonnables, n’ont pas été vendus. Les femmes achètent des petits prix entre 2€ et 10€ et très peu d’articles de plus de 20€.
En conclusion, si je devais retenter l’expérience je retiendrais quelques points de ce premier vide dressing :
- Ne jamais laisser qui que ce soit de mon entourage s’immiscer dans mon projet. Parfois, il est préférable de ne compter que sur soi-même.
- Ajouter des articles hommes et enfants.
- Limiter le nombre d’articles par personne.
- Prendre peu d’articles de marque.
- Fixer des prix raisonnables pour les vêtements de marque et plus bas pour certains.
- Faire le vide dressing sur 2 jours afin d’attirer plus de monde et faire circuler l’information.
Un vide dressing, c’est une vraie gestion de projet dans lequel il ne faut pas négliger le temps et l’énergie que ça prend. Le côté humain, car il faut faire comprendre aux vendeuses que même si elles ont payé un article très cher, il ne vaut plus rien aujourd’hui car ce n’est absolument pas dans la mode actuelle. Enfin, le côté financier, car quoi qu’il arrive, on finit toujours par mettre la main au portefeuille.
Pour toutes celles qui souhaitent se lancer dans l’aventure : Ne sous-estimé par le temps et l’énergie que ça demande". Listez vos besoins et votre budget avant d’entreprendre toutes les démarches. Et SURTOUT : Posez les règles du jeu dès le départ avec toutes les vendeuses, même si vous devez en arriver à faire signer un "contrat".
Bonne chance !
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